Quand Gabrielle tend les bras pour tirer l’aiguille et comment vingt-quatre Aliens ont débarqué sur cette planète : c’est l’actualité des montres sans décalage horaire<!-- --> | Atlantico.fr
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Le culte des pin-ups déshabillées a infusé sur les cadrans d’une montre inspirée par les mécaniques de bombardement…
Le culte des pin-ups déshabillées a infusé sur les cadrans d’une montre inspirée par les mécaniques de bombardement…
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Mais aussi la Lune qui est tombé sur la Terre il y a très longtemps, les créatures piquées dans le nez des bombardiers, la « plongeuse » léguée par le commandant Cousteau et les couleurs transmises par les régiments anglais…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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MB&F : Un concept mécanique radicalement « aliéné »…

La presse mainstream n’a pas encore osé vous en parler, mais les premiers émissaires de la grande Alien Nation – celle des « envahisseurs » – sont déjà parmi nous. Ils viennent de débarquer de ce qu’on soupçonnait bien d’être un vaisseau spatial, mais que les médias affectaient de ne prendre que pour une montre : la fameuse Horological Machine n° 6 de la marque MB&F, laboratoire créatif ouvert en Suisse par une équipe visiblement en phase avec quelques civilisations extra-terrestres. Regardez attentivement cet objet du temps prévu pour se poser sur le poignet : entre les « bulles » qui affichent les heures et les minutes sous leur dôme de verre saphir, vous allez repérer le pilote à son poste de commandement. À droite, vous distinguez le crâne et le torse de son navigateur. Quatre autres de ces Aliens en or blanc se dissimulent autour du mécanisme de la montre la plus déjantée de l’année. Disruptive par son concept totalement inusitésur le plan architectural (un dôme central, des hémisphères cardinaux, des turbines apparentes, etc.). Rupturiste par son mouvement de haute mécanique capable de s’effacer sous le « capot » rétractable du dôme central. On sent que l’équipe créative de Maximilian Büsser (le « MB » du nom de la marque) a pris un immense plaisir à cette récréation stylistique sous influence ludico-horlogère, aussi amusante de jour que de nuit, quand tout s’illumine. Il n’y a pour l’instant que quatre de ces HM6 Alien Nation dans le radar des amateurs, soit 24 Aliens déjà lâchés sur cette planète. Que fait le gouvernement d’Emmanuel Macron ?

ROLEX : L’intelligence d’une sobriété parfaitement maîtrisée…

Après tout, la Lune n’est qu’une grosse météorite satellisée autour de notre globe terrestre : Rolex en a pris acte en taillant la Lune de sa Cellini Moonphase dans une vraie météorite, tombée sur cette Terre voici des éternités. On voit ainsi la Lune étirer ses évolutions (ses « phases »)pendant tout un mois lunaire, autour d’un large disque émaillé de bleu et semé d’étoiles d’argent. Chacunpourra admirer dans cette montre non seulement cette majestueuse « phases de lune », mais aussi la sobriété très travaillée d’un cadran qui affiche également la date par un calendrier circulaire. On admirera au passage la bonne idée des index en or très effilés, qui savent interrompre leur danse pour laisser sa place à la minuterie disposée autour du cadran. Le tout dans un boîtier en or rose de 39 mm (pile ce qu’il faut pour ne pas trop en faire au poignet), avec une lunette finement cannelée et gentiment bombé, et, surtout, un mouvement automatique qui pousse la précision jusqu’à ne se permettre que deux secondes d’écart maximum par jour. La grande classe en toute discrétion ! Si vous dit que cette Cellini est aujourd’hui la plus élégante de toutes les montres de l’offre Rolex, croyez-le, mais attendez-vous tout de même à payer au prix fort cette réussite cossue…

ZRC : Une « plongeuse » qui revient de loin pour continuer l’aventure…

La puissante vague « vintage » remet en lumière des montres stars des années soixante, comme cette Grands Fonds 300 de ZRC qui était à l’époque une des références « professionnelles » du marché, parfaitement repérable à sa couronne protégée de tout choc par son emplacement à 6 h dans le maillon terminal du bracelet. Cette montre a équipé à partir de 1964 les plongeurs militaires de la Marine nationale, mais on l’a également vue au poignet du fameux commandant Cousteau et de son équipage de la Calypso. Fondée en 1904, la maison ZRC a survécu aux grandes convulsions de l’industrie horlogère en se consacrant aux seuls bracelets et à des lignes de bijouterie, mais la quatrième génération de cette marque familiale établie en Savoie (Annecy) relance cette Grands Fonds 300 dans une taille plus contemporaine (40,5 mm au lieu de 36 mm), tout en respectant les codes sixties, le verre saphir bombé, les aiguilles puissantes, le boîtier monobloc anglé avec sa table plate sous la lunette et, bien sûr, la couronne à 6 h. Quelques innovations en prime, comme le système ECS qui évite d’encrasser avec le sel marin l’intérieur de la lunette tournante ou le bracelet métallique ajustable en plus de ses anses escamotables. Esthétiquement, au poignet, le résultat est plus que séduisant, surtout aux prix proposés (autour des 2 500 euros, avec un mouvement automatique suisse d’excellente facture) et avec un tel style rétro-fonctionnel. Les générations passent, l’aventure ZRC continue !

CHANEL : Dans les bras de Gabrielle…

On ne présente plus la J12 de Chanel, icône absolue des montres lancées dans les années 2000. Cette version « Mademoiselle » est un clin d’œil à ceux qui considéraient qu’on avait maintenant un peu trop vu cette J12 en céramique : il s’agit d’une de ces impertinences dont Chanel a le secret, avec une Gabrielle Chanel stylisée (« Mademoiselle ») dont les bras indiquent l’heure, dans la tradition des montres-jouets qui avaient sauvé l’industrie horlogère américaine pendant la crise des années trente – à l’époque, c’étaient les bras de Mickey qui donnaient l’heure. Une montre plus-que-Chanel, chanelissime, pleine d’humour, de tendresse et de non-conformisme, dans une série limitée de 555 pièces qui sont autant de futurs collectors, en céramique noire comme en céramique blanche. Comme quoi ce sont les codes Chanel qui font la force d’une montre, et non les codes horlogers qui créent l’identité d’une montre Chanel…

ANONIMO : Bienvenue au « club » des couleurs réglementaires…

Une des plus intéressantes montres de plongée actuellement en vitrine s’offre quelques giclées de couleurs assorties, tant sur la montre (notez le contrepoids de l’aiguille des secondes) que sur le bracelet aux rayures multicolores. Voici quelques décennies, tout comme sur les cravates « club » du chic anglais, les rayures de ces bracelets dits « NATO » correspondaient aux couleurs réglementaires des régiments britanniques dont les membres disposaient de montres de dotation. Aujourd’hui, on joue comme on aime avec ces couleurs ! Cette montre Nautilo d’Anonimo (la marque héritière et continuatrice des traditions de la maison florentine Panerai) reste une vraie montre automatique de plongée (44 mm), étanche à 200 m et fidèle à sa couronne de remontage logée à 4 h pour se protéger des chocs. On doit même révéler que, pour tout juste deux milliers d’euros, on tient là un des meilleurs rapports qualité-prix du marché…

GRAHAM : Des créatures qui ne manquent pas de nez…

Cette montre Chronofighter de Graham est doublement nostalgique : on remarque sur le côté un curieux dispositif, qui n’est autre que la couronne de remontage (cannelée) de la montre enrobée dans ce qui est le système de déclenchement du chronographe, directement inspiré par les mécanismes utilisés par les navigateurs des équipes de bombardiers de la Seconde Guerre mondiale pour étalonner le lancement de leurs bombes. Pour parfaire cette illusion guerrière, une seconde couche de rétro-nostalgie : la pin-up sur le cadran (Anna ci-dessous ou Lilly en haut de la page) est directement inspirée par les peintures de créatures plus ou moins déshabillées qui ornaient le nez de ces bombardiers – d’où le nom de « nose art » (de « nose », le nez en anglais) donné à cet art militaro-populaire plus ou moins dérivé des comics américains. Toutes ces références guerrières s’effacent aujourd’hui derrière le plaisir de porter un objet du temps qui ne ressemble à aucun autre : certes, c’est bien compliqué pour lancer l’aiguille d’un chronographe, l’arrêter et la remettre à zéro, mais la nostalgie est aujourd’hui bien plus qu’elle n’était…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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