Petits conseils pour réduire son empreinte environnementale sans renoncer à ses vacances<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Environnement
Petits conseils pour réduire son empreinte environnementale sans renoncer à ses vacances
©Reuters

Atlantico Green

Alors que l'impact écologique des vacances et de l'avion devient un sujet de plus en plus préoccupant pour de nombreux Français, retour sur les différents moyens de voyager – sans se priver - en limitant notre empreinte carbone.

Jean-Pierre Nadir

Jean-Pierre Nadir

Jean-Pierre Nadir est un homme d'affaire. Il est le président fondateur du comparateur de vol et de voyages Easyvoyage.

 

Voir la bio »

Atlantico : A l'heure des départs en vacances, comment peut-on réduire notre empreinte écologique sans pour autant en profiter moins ou en se privant de prendre l'avion ? Que proposent les acteurs du secteur touristique ?

 Jean-Pierre Nadir : C'est tout l'enjeu et le débat depuis plusieurs mois. Nous sommes passés d'un modèle où les vacances étaient rassérénantes et rapprochaient les peuples à une menace pour la planète. Le débat autour de l'avion en est le point d'orgue. Dans le monde du tourisme, il y a actuellement deux grands enjeux : l'écologie et le sur-tourisme.

Il y a des réflexions qui sont ouvertes. Airbus a promis un avion propre pour 2030, soit une échéance proche. Il y a aussi des hôtels à énergie positive qui se créent, comme en Norvège par exemple. Le monde du tourisme est donc en train de se réinventer autour de ces grandes notions. Mais ces débats dépassent le cadre du tourisme, ce sont des débats citoyens et le tourisme n'y échappe pas et doit faire de cette contrainte une opportunité.

Cette année, 200 000 Français ont déclaré avoir renoncé à prendre l'avion, notamment pour les vacances, et certains en ont déduit que c'était en lien avec le débat sur le transport aérien. Je pense que si les gens restent plus en France c'est à cause de deux facteurs. D'une part les campings s'équipent en bungalows et offrent donc un logement dur à des tarifs très raisonnables. Le succès du camping est lié à cette opportunité. D'autre part, le développement des phénomènes comme Airbnb et la location de maisons au sens large, se développent et pèsent énormément sur l'industrie touristique. Dans certains endroits, plus d'un tiers des logements sont issus de ce type de location. Pouvoir voyager plus proche permet de réduire son empreinte carbone.

Au niveau écologique, dans le domaine du transport, il y a une conséquence carbone importante. Sur un Paris/New-York, l'émission de CO² par passager est de 2,2 tonnes ! Sur un Paris/Tenerife elle est de 1,2 tonnes. On se rend donc compte que ça n'est pas le temps de vol le problème mais plutôt les moments du décollage, du roulage au sol et de l'atterrissage. Les compagnies essayent donc d'optimiser ces moments pour dégager moins de CO². L'objectif ultime est d'arriver à avoir des moteurs propres. C'est une réflexion que l'on retrouve aussi dans le domaine de la croisière. L'intégralité de la chaine est en train de se réorganiser autour de concepts nouveaux. Par exemple une entreprise comme Carwatt propose de transformer les véhicules thermiques en électrique, voire à l'hydrogène. Air France est par exemple en train de s'équiper chez eux au niveau des véhicules roulants. Cette entreprise fournit de plus en plus d'industriels du tourisme ce qui montre une modification du comportement dans le secteur.

Dans le cadre de cette réflexion, pour optimiser ces dépenses énergétiques, il est préférable par exemple de prendre un vol direct qu'un vol avec escale, plus énergivore bien qu'il soit paradoxalement moins cher.

Il faut aussi favoriser certaines entreprises. Un tour-operator comme Voyageurs du Monde va compenser intégralement l'empreinte carbone de tous ses clients en plantant des arbres. D'autres entreprises proposent à leurs clients la compensation carbone également.

Quel type d'hébergement faut-il favoriser pour limiter son empreinte sur la planète ?

Il n'y a pour l'instant pas de label référent pour les hôtels au niveau écologique. Mais les hôtels de manière générale essayent de se démarquer sur différents points et on peut les choisir dans cet état d'esprit. Certains ont décidé d'utiliser davantage les énergies renouvelables, d'autres essayent par exemple de s'investir dans le recyclage de l'eau ou du plastique. La chaine Lux a proposé un concept de "zéro plastique", chose très complexe à mettre en œuvre. Au-delà du caractère écologique, des hôtels veulent se démarquer en respectant les travailleurs locaux et non pas en exploitant une main d'œuvre corvéable.

Quelles activités faut-il privilégier sur place ?

Si on prend l'exemple des tour-operator classiques qui proposent une semaine classique avec tout inclus, certains se sont réinventés autour d'initiatives à faire dans le pays.

On retrouve cette idée au niveau éthique comme ceux qui ont été les locomotives du secteur : Kappa Club. Leur idée est d'être all-inclusive mais avec des excursions intégrées et des ouvertures sur le pays via par exemple des diners chez l'habitant.

Mais on retrouve également cet objectif chez ceux favorisant le circuit court. Dans ce cas-là, le touriste ne consomme que local et n'aura pas de jus d'orange si les oranges ne poussent pas dans la région à ce moment-là. Moins d'importations signifie moins de pollution et donc une empreinte carbone réduite. C'est au touriste de favoriser les acteurs proposant des offres correspondant à leurs attentes au niveau éthique et écologique.

Jean-Pierre Nadir est président-fondateur d'Easy-Voyage

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !