Notes d’hôtels du gouverneur de la Banque de France : Le Monde en est pour ses frais<!-- --> | Atlantico.fr
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François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, descendant d'un Flixbus Paris-Bangalore.
François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, descendant d'un Flixbus Paris-Bangalore.
©Fabrice COFFRINI / AFP

Palace, ça c’est palace !

Le Monde accuse le Grand argentier d’avoir la Carte Bleue professionnelle trop gé­néreuse. Ça tombe à plat.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Déroutante « enquête » dans Le Monde, mettant en parallèle le discours de rigueur sur la dette publique du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, et sa légèreté bling-bling supposée en matière de frais de déplacements professionnels...

Je mets d’ailleurs le mot « enquête » entre guillemets car, si son auteur avait réellement dû partir en reportage pour la concocter, il aurait vite constaté qu’un hôtel à moins de 300 balles le matelas king size dans une grande capitale (soit le prix moyen dépensé par le pa­tron de l’institution les jours où il découche pour la bonne cause), c’est dans un Ibis ou dans un Mercure qu’on le trouve (du moins si on a du pot et qu’on voyage en dehors des vacances scolaires, ça va sans dire).

Ou encore découvrir que préférer la classe affaires à la classe éco, lorsqu’on se rend à To­kyo (14 heures de vol) ou à Bangalore (10 heures) pour causer politique monétaire et qu’on est le « grand argentier » de la 6e puissance mondiale, est à peu près aussi anodin et légitime que de se faire rembourser un déjeuner avec fromage et dessert dans un relais routier quand on est reporter junior dans un grand quotidien de référence.

Tout l’article étant de la même eau (« hôtels de luxe », « appétit pour les hébergements de prestige », « en train, il privilégie aussi la première classe », etc.), on se demande même comment notre confrère, au moment de rendre sa copie, ne s’est pas fait remballer par son rédacteur en chef, lequel ne doit pas dépenser beaucoup moins que Ville­roy de Galhau lorsqu’il part lui-même en vadrouille avec la Carte Bleue du journal...

C’est dérisoire, mesquin, démago, mais surtout totalement loupé si l’on s’en tient aux réac­tions ironiques de la presque totalité du commentariat, catégorie professionnelle ou amateur. Mais bon, tout n’est peut-être pas perdu pour notre enquêteur : le coup du palace ayant fait pschitt, il lui reste encore à se procurer la note de frais kilométriques du gouverneur en marmonnant « je l’aurai, je l’aurai un jour... ».

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