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Nos chers "amis" saoudiens aux 10 milliards de commandes "bidons" et aux financements terroristes "tolérés" ; Jean-François Copé :  "Le missile anti-Sarkozy" pas candidat... mais presque
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Revue de presse des hebdos

Jean-Louis Debré a changé : "il a laissé pousser, contre toute attente, un grain de folie. Une audace qui le conduit à se lâcher". Daniel Cohn-Bendit, non. Il veut "formuler le sentiment d'insatisfaction majoritaire du peuple de gauche par rapport au pouvoir". Jérôme Cahuzac,lui, vit aujourd'hui "entre amertume, colère et ironie".

Sandra Freeman

Sandra Freeman

Journaliste et productrice, Sandra Freeman a animé des émissions sur France Inter, LCI, TF1, Europe 1, LCP et Public Sénat. Coautrice de L'École vide son sac (Éditions du Moment, 2009), elle est la fondatrice du média internet MatriochK.

 

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Saoudiens : liens commerciaux pas fiables, comportements politiques instables, financements terroristes probables…

Les Saoudiens ? « Nos amis » ! mais « des alliés très encombrants » selon « L’Obs ». Plus inquiétant, à lire « Le Point » : "Le royaume qui fait trembler le monde".

Nos deux magazines hebdomadaires titrent différemment mais proposent ce même sujet en couverture cette semaine, avec dans le fond des raisonnements concordants.

Si « L’Obs » met en avant la soi-disant « amitié », le magazine démontre surtout une certaine tromperie. "Après Sarkozy le Qatari, François d'Arabie" ! On y démontre que "le chef de l'état a noué un partenariat privilégié avec la famille régnante", mais que cette "stratégie a été risquée" (Le royaume qui propage à l'islam intégriste ne peut être un allié solide contre le terrorisme »). Et surtout, le pari a été "déçu" ("les retombées commerciales espérées pas la France sont loin d'être au rendez-vous").

Liens commerciaux pas fiables : Petit rappel fait par « l’Obs » : un tweet le 13 octobre dernier de notre Premier ministre, "10 milliards d'euros de commandes". Il vante un "partenariat exceptionnel" entre les deux pays. Mais sur "tous les sujets qui fâchent Manuel Valls reste alors muet" (la laïcité, la peine de mort etc.). Depuis, quid des accords commerciaux ? Que ce soit les satellites d'observation, les réacteurs nucléaires, les corvettes, les hélicoptères militaires… "C'était complétement bidon",  grommelle un vendeur français. "Il n’y a pas eu une seule grosse commande finalisée."

Comportements politiques instables

« L’Obs » poursuit : "Plus grave, l'Arabie est devenue imprévisible". Elle vient de rompre ses liens diplomatiques avec l’Iran, ce qui peut "faire basculer l'ensemble du monde musulman dans une nouvelle guerre de religion".

De son côté « Le Point » reconnaît que l’Arabie saoudite est bien "le royaume de toutes les ambiguïtés" et interroge à ce sujet Thomas Lippman, qui est chercheur au Middle East Institute de Washington : "Pour l'Arabie Saoudite, la menace principale n'est pas Al-Qaïda ou l'État Islamique, mais l'Iran et ses affidés. Les saoudiens sont véritablement obsédés par la République Islamique d’Iran, ce qui les a conduits à prendre de mauvaises décisions, notamment en intervenant au Yémen". Il poursuit : "Cette paranoïa envers l'Iran est largement partagée par la société saoudienne, car les Iraniens sont chiites et la population a appris à les haïr à l'école, dès le plus jeune âge".

Financements terroristes probables

« L’Obs » évoque "des flux financiers suspect avec Daech". On y explique que "les preuves de financement direct demeurent difficiles à établir" mais que fin avril 2015, un rapport du congrès américain « affirmait que Daech recevait des transferts d'argent conséquents venus de donateurs privés du Qatar, du Koweït et d'Arabie Saoudite". Il serait question de donations de près de "40 millions de dollars sur la période 2013-2014".

A ce sujet, le magazine « le Point » ajoute des éléments. D’abord, la « version officielle » :  En 2014, « Riyad a rejoint la coalition internationale anti-EI et a criminalisé le départ de ses citoyens en terre du djihad alors que plus de 2000 saoudiens auraient gagné les rangs de Daech (…). Les dons extérieurs ne représentent qu'une part infime (3,2 %) du financement de Daech, un groupe largement autosuffisant depuis qu'il s'était emparé d'un territoire aussi vaste que la Grande-Bretagne ». Et puis « Le Point » apporte aussi un autre son de cloche en citant Adel al-jubeir, le ministre des Affaires étrangères du royaume. Voilà ce qu’il dit : " s'il existe clairement une ligne anti-Daech dans le premier cercle décisionnaire, on trouve, à mesure qu’on s’éloigne du pouvoir, des factions qui s'appuient sur l'étranger, notamment les groupes Djihadistes pour influencer en interne (…). Lorsque le roi voit ces considérations tourner à son avantage, il peut faire preuve d'une certaine tolérance ».  Donc des financements terroristes pas « directs » mais sans doute « tolérés »…

Jean-François Copé :  « Le missile anti-Sarkozy », pas candidat… mais presque

"Le missile anti-Sarkozy" ? c’est ainsi que le nomme « L’Obs » cette semaine. L’hebdo a rencontré Jean-François Copé pour l’interroger sur les raisons de son retour sur le devant de la scène.

"Je reviens parce que pendant 18 mois de silence, j'ai rencontré, écouté les Français et que je veux partager le résultat. Je crois avoir établi un diagnostic approfondi du mal. Je viens avant tout partager des idées pour redresser le pays". Et quand l’hebdo lui demande clairement s’il est candidat à la primaire de la droite ou à la présidentielle, sa réponse peut sembler paradoxale : "Pour moi la question ne se pose absolument pas aujourd'hui". Ceci ne veut pas dire qu'il n'est pas candidat. Il est simplement conscient de son "impopularité", de son image et pense donc que "ce n'est pas aujourd'hui (s)on sujet."

Il faut dire que depuis l'automne 2012, quand il a concouru pour la présidence de l'UMP, son image s’est bien détériorée pour devenir, il le sait, celle de « la caricature du Bad boy ». Il dit à « l’Obs » : "j'ai fait une erreur. J’avais gagné l'élection, mais j'ai perdu la bataille médiatique".

Aujourd’hui, il l’affirme, il est loin du bad boy et prône « la bienveillance ». Jean-François Copé a fait du chemin. Et il avance : "Aujourd'hui, j'aimerais dire aux gens, quelque soit la couleur politique pour laquelle vous avez voté depuis 20 ans, regardez ce que je propose sans a priori et dites-moi si vous êtes pour ou contre".

Mais combien de temps va-t-il donc pouvoir résister avant de se présenter ?

Jean-Louis Debré : « De moins en moins sage »… changement d’image

En politique, on peut toujours changer d’image. Jean-François Copé le souhaite. Jean-Louis Debré le prouve. « L'Express » consacre un papier assez élogieux à Jean-Louis Debré, le président du conseil constitutionnel, qui termine prochainement son mandat "enseveli sous les louanges"."L'ancien apparatchik du RPR a chassé les moqueries qui ont longtemps accompagné sa carrière. Le voici écrivain à succès, et ce n'est qu'un début".

La magazine poursuit : "il a laissé pousser, contre toute attente, un grain de folie. Une audace qui le conduit à se lâcher". Pour écrire "je tape la Manche" (Calmann-Lévy), "il a accueilli à plusieurs reprises un mendiant dans son somptueux bureau du palais Royal. Ce n'est pas un succès, c'est un triomphe : plus de 30 000 exemplaires vendus en 11 semaines" raconte « L’Express ». Une quinzaine de livres, des polars que l'on réédite en livre de poche, des fresques historiques. S'il n'a touché aucun droit d'auteur pour son dernier recueil, "l'argent que lui rapporte désormais ses ouvrages l’a fait basculer dans un autre monde : il paye l’impôt sur la fortune". Jean-Louis Debré en star des librairies, "avouons que cela non plus n'était pas gagné d'avance. Il ne manquerait plus qu'il finisse comme son père à l'Académie française" conclut « L’express ».

Daniel Cohn-Bendit : pour une primaire à gauche… mais plus question de se présenter

A gauche aussi, on cherche un chef ! Daniel Cohn-Bendit, qui est l'une des personnalités (avec Yannick Jadot, Michel Wievorka, ou Thomas Piketty) à l’initiative de "l'appel pour une primaire à gauche", est interviewé à ce sujet par « Les Inrockuptibles », cette semaine. Son but : "formuler le sentiment d'insatisfaction majoritaire du peuple de gauche par rapport au pouvoir".

Il déclare, "la France a besoin d'un compromis entre les plus intelligents du PS et de LR". Et surtout, selon lui, aujourd’hui "la gauche a besoin de se confronter aux dysfonctionnements de la société, non de débattre en fonction d'idéologies figées." Pragmatique, il ajoute : "Mélenchon est le meilleur allié de François Hollande. Ils ont un accord tacite. En refusant tous les deux la primaire, ils imposent une élection présidentielle catastrophique pour la gauche".

Le magazine l’interroge aussi sur d’éventuels regrets de ne pas s'être présenté à une présidentielle ou à une primaire. Pour Daniel Cohn-Bendit, "la question aujourd'hui ne se pose plus. Il y a une envie de renouvellement, qui est contradictoire avec la Juppé mania d'ailleurs. Ce désir de renouveau est une des seules forces de Marine Le Pen et c'est une des raisons de la popularité de Macron".

Bercy déterre un trésor de 12 milliards d'euros !

« Le Point » révèle cette information « exclusive ». Le fisc aurait mis la main « sur les listes de 38 000 comptes numérotés appartenant à de riches clients français d’UBS en Suisse »…38 000 identifiants à six chiffres suivis du numéro 111. Ce mystérieux code 111 semblerait « flécher les titulaires français d'un compte suisse chez UBS ». Un fichier informatique révèle 13 milliards de francs suisses d'avoirs cachés, soit quelque 12 milliards d'euros au cours actuel. "Un magot répartis sur des dizaines de milliers de comptes : si près de la moitié d'entre eux affichent un solde inférieur à 1000 euros, les 100 premiers pèsent plus de 1 milliard au total. Jusqu'à 60 millions d'euros pour le mieux garni d'entre eux".

Retraite, amertume et colère : « La vie sous vide de Jérôme Cahuzac »…

Lui, on le métrait plutôt du côté des « bien garni » : Il avait oublié de mentionner ses avoirs à l'étranger dans la déclaration de patrimoine remplie lorsqu'il est entré au gouvernement en mai 2012. Pourtant « L’express » titre sur la « vie sous vide » de Jérôme Cahuzac. Le magazine fait un portrait de l’homme aujourd’hui, qui, depuis avril 2013, vit "entre amertume, colère et ironie". À la veille de son procès, le 8 février, l'ancien ministre, "devenu un paria de la République avec ses mensonges, peine à se reprendre en main" et "n'en finit pas de ressasser le film de sa chute".

« L’Express » raconte : « Depuis deux ans, Jérôme Cahuzac 63 ans, n'a plus aucune activité ; Il vit des retraites cumulé de ses différents mandats. « Je suis foutu », lâche-t-il souvent parlant de son absence de vie » et regrettant parfois à haute voix de ne pas avoir eu le courage d'en finir lorsqu'il était en pleine tourmente. Il oscille entre amertume et colère, revisite encore et encore le passé. « je n'ai fait qu'une seule erreur » explique-t-il assez proche : « j'ai accepté d'être ministre. Si j'avais refusé, je serai toujours député, tranquille à l'assemblée ! ».

… Mais un patrimoine bien garni « d'un peu plus de 5 millions d'euros » 

A la veille de son procès pour fraude fiscale, « L’Obs » propose les bonnes feuilles du livre de son journaliste Mathieu Delahousse, « Code birdie ». Il révèle l'enquête qui a suivi ce scandale, sa descente aux enfers, et « mille cachotteries ». On en profite pour faire un point sur la fortune de ce « ministre richissime ». « En mai 2012, Jérôme Cahuzac détient un record qui était jusque-là resté dans le secret de l'État : il figure sur le podium des trois ministres les plus fortunés du premier gouvernement de Hollande. Personne - jusqu'à ce livre – n’avait eu connaissance d'une telle performance pour une raison plutôt cocasse : Jérôme Cahuzac avait échappé à la publication de son patrimoine alors que tous les autres ministres avaient dû s'y plier à cause du scandale que son affaire avait provoqué ». Le monde à l’envers. Mais Mathieu Delahousse tente d’y remettre de l’ordre et estimer la fortune : un appartement de l'avenue de Breteuil (« 2 à 3 millions d'euros ? » NB : Le point d’interrogation est inclus dans la déclaration d'origine) +

Un appartement parisien de sa mère (« 1 million d'euros ? ») + une maison dans le Lot-et-Garonne (« pour 250 000 euros ? ») = Au bout du compte, « entre les actifs et les passifs, le patrimoine s’élèverait à 4 425 335 d'euros. Évidemment il faut souligner que la déclaration remplie à son entrée gouvernement ne fait aucune mention du compte caché. Si ces 698 178 d'euros avaient été ajoutés, on serait arrivé à un total d'un peu plus de 5 millions d'euros de patrimoine ».

… Et d’où venait l’argent secret ?

Autre livre révélation sur Jérôme Cahuzac, autres bonne feuilles dans « Le Point ». Le magazine se concentre sur l’autre livre noir à paraître « Dissimulations », un livre de Jean-Luc Barré qui « raconte les coulisses d'une incroyable affaire ». L'historien « explore les méandres d'un dossier dont certaines facettes politiques resteront sans doute à jamais enfouies ». On peut ainsi lire que « l'hypothèse d'un trésor de guerre accumulé en sous-main par les rocardiens, à l'instar des autres familles politiques, n'aurait rien d'invraisemblable (…). Sachant que les avoirs suisses de Jérôme Cahuzac n'excéderont jamais (de Juillet 1993 à leur transferts à Singapour en octobre 2009), les 600 000 euros (…). Son erreur sera de l'alimenter, en avril 2000 et en juillet 2001 –115 000 puis 91 000 €– provenant directement cette fois de son activité de chirurgien. C'est à partir de la reconnaît-t-il, que je me suis auto piégé  » ».

« 55 % des Français disent chercher constamment à gagner du temps » : comment trouver le bon rythme ?

« L'Express » lui, offre sa couverture à cette nécessité contemporaine : « Maîtriser son temps ». De fait, face à la "pression au travail, à la frénésie des écrans, à l’accélération technologique, ou à la tyrannie de l'urgence", le magazine explique que "trouver son rythme n'est plus seulement une préoccupation". C’est une nécessité, voire même "une question de survie pour chaque chacun d'entre nous".

Un sondage récent de l’Institut Ipsos le confirme : "55 % des Français disent chercher constamment à gagner du temps". Pour comparer, selon la même source, en 2014, ils étaient "39 % à trouver que la vie va trop vite" !

Face à ce constant l’hebdomadaire interroge différents profils dont le psychiatre Christophe André qui donne son éclairage pour trouver le bon rythme, puisque selon lui, "nous avons tous besoin d'être sur les deux registres de l'accélération et de la lenteur, du contrôle et du lâcher prise, mais pas dans les mêmes proportions". A son sens, "il faut donc écouter ses ressentis pour trouver le point d’équilibre. L'une des clés consiste à hiérarchiser ses objectifs et à mieux définir de quelle manière on souhaite employer son temps. Mais cela impose de faire quelque chose que l'on déteste aujourd'hui : accepter de ne pas tout faire. C’est une limitation à notre sentiment de toute-puissance".

L’accélération du temps fragilise le démocratie

« Résistons ! » Face aux ravages causés par la dictature de la vitesse, le philosophe Christophe bouton nous invite ainsi dans « L’Express » à « retrouver le temps de la réflexion et de l'esprit critique ». En cause, il cite « le progrès » et « le capitalisme et sa quête incessante de productivité ». Tous deux « entraînent des processus d'aliénation ».

Pour prendre un peu de recul, Christophe Bouton nous rappelle que « dans la Grèce antique, la « Skholè » - le temps de loisirs - était la condition nécessaire à la démocratie : les citoyens prenaient le temps de penser, pour pouvoir ensuite délibérer. Ainsi, poursuit-il « l’urgence nuit à l'exercice de la démocratie. Les citoyens, soumis à la norme de l'immédiateté, n’ont plus la disponibilité psychique pour réfléchir à la chose publique qu’ils laissent aux politiques, eux-mêmes débordés et piégés par le court-termisme. »

« L’état d'urgence » dans la culotte !

Et puisqu’on parle de démocratie, « Charlie Hebdo » titre sur cette mesure prise par l’exécutif à la suite des attentats : l’état d'urgence. « Faudrait pas y prendre goût ! » titre le journal alors que Riss dessine en Une, une petite blonde qui lève sa robe et montre sa culotte. Qu'est-ce qu'on voit ? un policier qui se cache dans sa culotte. Ce serait don ça l'état d'urgence !? Laissez moi le temps de réfléchir…

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