LR déprime mais angoisse l’aile gauche de la macronie, L’Express semi-enterre Mélenchon, Le PS se branquignolise; Le Point classe les médecins experts, L’Obs jette une lumière crue sur les impôts des très riches, Marianne sur l’austérité qui vient<!-- --> | Atlantico.fr
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Le Point dévoile son palmarès des médecins experts. Marianne décrypte la tentation du recours à l'austérité.
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Revue de presse des hebdos

Dans vos hebdos cette semaine : Marianne nous affame avec l'austérité qui vient, L'Express voit Ruffin enterrer Mélenchon, L'Obs veut taxer les milliardaires et Le Point exclut Raoult de son palmarès des médecins experts.

Alice Maindron

Alice Maindron

Alice Maindron a enseigné la philosophie à vos chères têtes blondes, et a sévi dans le conseil et la formation. 

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Un summer-body pour le budget de l'Etat

Marianne joue les Cassandre cette semaine et nous prédit des jours frugaux. Elle brandit le spectre de la rigueur, et descend en règle la politique du gouvernement...  Avant même la feuille de route des 100 jours, et les annonces de fin mai. 

La mission : l'austérité, pour désendetter la France. 

L'objectif : un déficit à 2,7% du PIB en 2027.

Les commanditaires : Bruxelles, et les marchés. L'hebdo interviewe Frédéric Farah, professeur d'économie À Paris-I : "Même si Bruxelles ne demande pas explicitement," il affirme que l'austérité est une condition pour obtenir la suite des fonds du plan de résilience.

Les cibles : le point d'indice des fonctions publiques ; les retraites ; les boucliers tarifaires ; l'assurance-chômage ; les dépenses de chaque ministère, qui doivent baisser de 5%, hors masse salariale. L'hebdo n'y croit pas : la lettre d'Elisabeth Borne aux ministères indique que ces efforts "seront équitablement répartis entre les sous-secteurs des administrations publiques et reposeront notamment sur des mesures de transformation structurelles." On le comprend… David Lisnard critique "le populisme mondain de Bercy, qui consiste à dire que tout le monde doit partager l'effort d'économie" alors que les collectivités ont un budget de fonctionnement à l'équilibre et ne peuvent s'endetter.

Mettre Pôle Emploi au travail, voilà l'ambition.

France Travail fusionnera Pôle Emploi, les services sociaux des départements, qui s'occupent du RSA, et les missions locales. La durée d'indemnisation des chômeurs a déjà été réduite d'un quart et risque, si le chômage atteint 6%, de baisser de 40%. Le RSA sera refondu. Là encore, l'Europe : le Fonds social européen FSE+ remboursera une part de ces dépenses, soit 6,6 milliards d'euros entre 2021 et 2027.

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Pour en savoir plus, direction l'Express, qui interviewe Olivier Dussopt et Agnès Verdier-Molinié autour de la réforme du RSA, ce "revenu social sans contrepartie, qui ne mène nulle part" pour l'essayiste. Pour lui, "un échec collectif." Seuls 45% des bénéficiaires sont suivis par Pôle Emploi. Il cite la Cour des comptes : "7 ans après leur première inscription,42% d'entre eux sont encore au RSA, de manière continue ou ponctuelle, avec des allers-retours vers de l'emploi saisonnier ou de la très grande précarité. Seulement 33% d'entre eux sont en emploi."  Le ministre ne semble pas clair : "le RSA est un droit inconditionnel." Et dans le même paragraphe : "mais c'est aussi un contrat d'engagement réciproque." On ne sait plus bien, à la lecture de l'entretien, qui doit s'engager, du bénéficiaire ou de la société : "elle est quitte de son devoir de solidarité quand elle lui a permis de retrouver un travail, et avec ce travail, de l'autonomie et la dignité." 

La contrepartie du RSA serait "la participation à des activités d'insertion et de formation 15 à 20h par semaine." La lobbyiste est sceptique quant à l'accompagnement, mis en place : seules 10% de personnes trouvent un emploi grâce à Pôle Emploi, alors que les effectifs de Pôle Emploi ont augmenté de 19%. "A chaque fois qu'il y a une crise, on embauche à Pôle emploi. Et quand le chômage baisse, on ne réduit jamais les effectifs." 

Agnès Verdier-Molinié interpelle le ministre, sur le travail au noir des allocataires, sur la fraude sociale : "chaque année, entre 23 et 26% des entrants à l'allocation aux adultes handicapés viennent directement du RSA. Il y a là un sujet de fraude sociale qu'on ne peut pas occulter." Il se défend : "l'AAH n'est pas une allocation fraudogène, elle est délivrée sur avis médical par les maisons départementales des personnes handicapées." Et il défend son service public par un petit "le lien avec les entreprises, par exemple, a bien progressé. Et rappelle qu'"un conseiller suit 98 demandeurs d'emploi, tandis qu'en Allemagne, c'est un pour 38."

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Le pari de Bruno Le Maire, c'est 1 point de croissance pour 135 000 emplois en 2023. 

Revenons à Marianne, qui anticipe les annonces de fin mai : selon elle, pas touche aux160 milliards d'aides aux entreprises, exonérations sociales et fiscales, puisque selon Le Maire : "toute instabilité en la matière aurait de très mauvaises conséquences." La réduction Fillon sur les cotisations patronales coûte à l'Etat 300€ par mois et par salarié au smic. Pas touche non plus aux 7,6 milliards d'euros en 2022 du crédit d'impôt recherche. Dommage : il permet aux entreprises de déduire de leur impôt sur les bénéfices jusqu'à 30% des dépenses de R&D, mais nous restons à la traîne des pays de l'OCDE dans ce domaine.

En 2027, le ministre mise sur une accélération de la croissance à 1,8%, qui augmenterait les ressources budgétaires. La Cour des comptes est critique, ralentissement tendanciel de la croissance oblige. Erick Heyer économiste à l'OFCE, ne juge pas cette hypothèse irréaliste, mais dit à Marianne qu'"un tel dynamisme de la croissance me paraît incompatible avec la création de 1000000 d'emplois, comme le prévoit le gouvernement. Il ne s'en créera pas 1000000, mais plutôt 400000 parce que l'accélération des gains de productivité rognera certaines créations de postes."

Et si Bercy était coaché par Pigasse ?

Matthieu Pigasse nous rassure quant à la gravité de nos maux. Il répond de manière cinglante à Le Maire, dans L'Express : "en Europe, la dette n'est pas le sujet, on peut effacer la partie détenue par le système européen de Banques centrales. Environ 30% de la dette publique française est ainsi dans les mains de la Banque centrale. On a changé de paradigme. Le "quoi qu'il en coûte" a été financé en réalité non par de la dette, mais par une création monétaire massive, sans que cela ait un effet sur l’inflation. "Et nous nous endettons dans notre propre monnaie, chanceux que nous sommes : bien plus grave serait "la faillite des pays émergents, c'est la vraie bombe à retardement." L'hebdomadaire précise : "la violente remontée des taux d'intérêt est un désastre pour des dizaines de pays pauvres dont les dettes sont libellées en devises étrangères et qui ont vu leur monnaie s'effondrer au cours des derniers mois."

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L'hommes d'affaires rappelle que "tout le monde a prêté à ces pays. Donc l'exposition financière est très large." De plus, "les enjeux géopolitiques sont majeurs et la naïveté occidentale sur ces sujets a été confondante." Les prêts chinois aux pays émergents sont gagés sur des mines et des ressources naturelles….

Rassuriste sur la charge de la dette (dont l'hebdomadaire rappelle qu'elle pourrait atteindre 70 milliards d'euros en 2027), il signale que "rapporté au PIB, elle est toujours plus basse qu'il y a 10 ans. Sur les taux d'intérêts qui affolent Bercy : "les taux d'intérêt réels, c'est-à-dire hors inflation, sont toujours inférieurs au taux de croissance de l'économie, ce qui évite tout effet boule de neige."

Un affreux gauchiste ? "Ma conviction absolue, c'est que les inégalités ont atteint un niveau insoutenable, en France comme ailleurs." Il précise : "il y a les inégalités et la perception des inégalités, et cela importe autant. Cette perception est intolérable socialement, insupportable politiquement et inexplicable moralement." Alors il égrène ses propositions qui " sentent le souffre," selon l'hebdo : partage du travail revenu universel, système fiscal plus juste et redistributif. Quant à la réforme des retraites, il considère qu'elle aurait été l'occasion de résoudre "une grande partie de l'insuffisance de capital disponible en Europe" grâce à l'injection d'une dose de capitalisation, "en créant de nouveaux produits d'épargne longue, en évitant surtout de les appeler fonds de pension. Les mots comptent. Et en orientant ces produits vers le développement de l'économie et la transition énergétique."

Pour payer moins d'impôts, devenez milliardaires !

L'Obs s'attaque lui aussi au tabou macronien de la baisse des impôts, à travers la fiscalité des milliardaires. Il dénonce cette contradiction "qui porte la valeur travail en étendard mais fait "en même temps" supporter le financement de sa politique essentiellement - voire entièrement- sur le travail." Il précise que "lors du premier quinquennat, le gouvernement n'aura eu de cesse d'alléger les impôts pesant sur les entreprises : les ristournes atteignent au total 34 milliards d'euros, au nom de la concurrence internationale." Fuite des capitaux, délocalisation des sièges sociaux à l'étranger, démembrement des entreprises lors de leur transmission, autant de raisons de créer des niches fiscales.

Les 370 familles, les plus riches de France ont vu leurs impôts décortiqués par l'Institut des Politiques Publiques, lié à l'Ecole d'économie de Paris, parmi celles des 37 millions de foyers français. Déclarations d'ISF, liasses fiscales des entreprises révèlent que les 37 ménages du haut de l'échelle des revenus possèdent en moyenne un patrimoine de 2,5 milliards d'euros, pour un taux d'imposition moyen de… 2,5%. "Plus édifiant encore, il descend même à 0,26% pour les 37 familles tout en haut du tableau !" Quant à l'impôt sur la fortune immobilière, qui était encore l'ISF en 2016, il se monte à environ 0,3% de leur patrimoine. Arthur Guilouzouic, coauteur de l'étude, précise qu'" il existe un important correctif : l'impôt sur les sociétés sert à définir le véritable revenu d'un entrepreneur, il faut donc le prendre en compte. Il est plafonné à 25% en 2022." Si on y ajoute une très faible part d'impôt sur le revenu et d'IFI, on est en dessous des 30 à 40% de taux d'imposition des moins riches des plus riches, ceux qui gagnent 135 000€, note l'hebdo.

L'optimisation fiscale, au moins elle, fonctionne : pour échapper au taux forfaitaire de 30% sur les dividendes ou les plus-values, Vincent Drezet d'Attac décrit le fonctionnement des "tirelires défiscalisantes" : les titres de participation sont logés dans les holdings familiales. Deux ans après, les dividendes ne sont plus imposés. C'est aussi la durée durant laquelle les héritiers doivent garder leur participation dans l'entreprise transmise par leurs parents, pour échapper à l'impôt sur les donations et successions (de 0 à 45%), et se voir appliquer celui du pacte Dutreil de 2003 : de 0 à 11,25%.

Parmi les convertis à la hausse de la fiscalité des plus riches, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, Joe Biden, et Patrick Artus de Natixis : l'option "la moins douloureuse pour la bonne marche de l'économie est probablement la taxation du patrimoine des plus riches." De quoi apporter de l'eau au moulin de Gabriel Zucman, l'économiste qui milite pour une "exit tax" à la française et l'impôt minimal mondial sur les grandes fortunes. Porté par 140 parlementaires européens et des multimillionnaires de 13 pays, il pourrait rapporter selon l'économiste environ 30 milliards d'euros par an."

Mélenchon, fin de partie ?

On ne sait pas si l'Express joue les oracles, mais il est formel : la carrière de Jean-Luc Mélenchon est terminée. Un sondage ELABE en atteste : le meilleur candidat pour représenter la gauche en 2027 serait François Ruffin pour 59% des français, et pour 53% des électeurs de gauche et écologistes. Pas de chance pour celui qui se dit "en retrait, pas en retraite." Et bien présent auprès de ses troupes, au Palais-Bourbon lors des débats sur la réforme des retraites. "Il voulait être là, rappeler qu'il restait le paterfamilias insoumis. Qu'ils lui devaient tous quelque chose," analyse l'hebdo. Ruffin, frondeur en chef, est entouré par un petit clan très médiatique : Clémentine Autain, Alexis Corbière, Raquel Garrido, et Éric Coquerel.

Victime d'une mélenchonnadeRuffin a vu sa "fête à Macron," torpillée par Méluche, en 2018. L'hebdo raconte comment il a envoyé ses troupes en nombre, levant haut leur penon LFI lors de la manifestation, alors que Ruffin souhaitait un rassemblement sans bannière politique, pour ratisser large. Ce n'était pas la dernière, "ça se finira forcément mal, avec perte et fracas, comme tout ce qui doit se finir quand il s'agit de Jean-Luc Mélenchon" commente l'une des vedettes de LFI. Vengeance : il aura fallu 3 mois à Ruffin pour soutenir la candidature de Mélenchon à la présidentielle de 2022...

Un adoubement piégeux ? se demande-t-on à la lecture de l'hebdo, qui rappelle que Méluche "en novembre 2022, dans le Monde, disait déjà "avoir un faible" pour lui." Son récent tweet, "François est prêt" n'en est pas un, pour Clémentine Autain : "je trouve étrange qu'il adoube François comme notre futur candidat après l'avoir écarté de la direction de La France Insoumise." L'intéressé lui-même n'a pas apprécié : "ce truc, je m'en serais bien passé !" Car, selon l'hebdo, "il y a bien longtemps que Jean-Luc Mélenchon redoute François Ruffin." 

Une auto-éducation, pas un passage de flambeau, pour Ruffin : il se la fait lui-même, n'hésitant pas à se rendre à la fondation Jean-Jaurès, pourtant proche du PS. Il écoute : "je cherche des gens qui pensent autrement. Hier, je faisais du reportage social, et aujourd'hui je métabolise avec des experts, des sociologues, etc." De sa campagne électorale, il a tiré deux sujets de préoccupation auxquels il s'attelle : la laïcité, avec Patrick Weil, ancien du PS, et l'immigration.  "François a compris que la gauche souffre d'un énorme problème sociologique, que le fait d'éviter les sujets immigration et intégration, Que les histoires de "la police tue", les agitations permanentes des Insoumis y compris la sienne, sont contre-productifs," analyse Éric Ben Zekri, le scénariste de Baronnoir, ancien de la gauche majuscule socialiste. Il drague chez les socialistes, car "il sait très bien qu'à la fin, il n'y aura pas de place pour plusieurs candidatures à gauche" selon son ami le député communiste Sébastien Jumel. Sera-t-il prêt en 2027, rien n'est moins sûr. Un de ses anciens collaborateurs confie à l'Express qu'"il se réveille le matin en voulant conquérir le monde, et s'endort le soir en voulant distribuer des tracts et rien de plus." Le cadavre de Méluche bouge encore…

Retour au pays natal pour les biens culturels africains

Le Nouvel Obs y consacre sa une, et dévoile en exclusivité le rapport de l'ancien directeur du Louvre, qui vise à rendre opérationnel ce grand chantier remis en selle par Macron en 2017. Vieille revendication à l'aube des indépendances, elle fut approuvée par l'assemblée générale des Nations-Unies en octobre 1973, à l'initiative de Mobutu. "Près de 90% de tout le patrimoine culturel de l'Afrique subsaharienne se trouve dans des collections européennes," dit Bénédicte Savoy, historienne de l'art autrice du premier rapport de 2018 sur le sujet.

Mais "les restitutions sont loin de faire l'unanimité dans les musées français," selon l'hebdo, pointant du doigt les conservateurs. Le professeur d'archéologie anglais Dan Hicks dénonce l'immobilisme des gouvernements anglais, et réfute l'accusation de "conspiration woke" parfois portée. Et le droit pose un principe d'inaliénabilité des collections publiques, auquel une future loi-cadre doit "rendre possible des dérogations pour les œuvres acquises dans des conditions illégales ou illégitimes, sur la base de conclusions de comités d'experts français et africain s"explique à l'Obs la ministre de la Culture.

Distinguer les oeuvres achetées des oeuvres volées ou pillées, savoir à qui les rendre, mission délicate : "il est loin d'être aisé de trouver des documents prouvant noir sur blanc qu'un objet a été pillé, volé, acquis sous contrainte ou à vil prix, autant de conditions pouvant justifier sa restitution." La rigueur de la démarche fait peur du côté de Dakar : "c'est une nouvelle arme, qui prend les traits d'un montage technique et qui tend à se systématiser, peut-être dans le but de bloquer les restitutions ", selon le conservateur du musée Théodore-Monod de Dakar. L'hebdo nous emmène d'ailleurs au Bénin, où l'exposition d'œuvres restituées a été un véritable succès : "un temps historique a été quelque peu réparé, ce qui a permis aux jeunes de se réapproprier une culture dont nous avions été dépossédés"  raconte Didier Houénoudé, historien de l'art à Abomey.

Faut-il en finir avec les métropoles ? 

Marianne a posé cette question, de taille, à 2 spécialistes. Guillaume Faburel est plutôt décroissant, décentralisant, rêvant de "dé-massifier nos systèmes productifs, dé-marchandiser nos rapports." Gilles Savary est plus modéré, qui pointe "l'angle mort des thèses de la décroissance : le système ne permet pas de financer notre niveau de protection sociale." Accusées de tous les maux, Savary dénonce "le fractionnisme social et le séparatisme culturel de la métropole vis-à-vis de l'arrière-pays," et son confrère leur impact environnemental : "nos modes de vie y sont en fait insouciants des effets écologiques qu'ils engendrent, de tous les esclaves énergétiques qu'il nous faut pour vivre à ce point agglomérés, de tous les hectares fantômes qui sont exploités pour tenir à ce point regroupés."

"Débitumer et débétonner", mais surtout "développer un autre rapport au travail et à la consommation," ou plus modestement "utiliser les outils que nous avons à disposition pour que la ville n'exclût plus," les 2 spécialistes ne sont pas d'accord quant au remède. Pourtant, ils sont d'accord sur un point : "réinvestir les petites villes de proximité." Et dans le ton : selon Faburel, "la tendance est déjà à l'œuvre en Espagne et au Japon."

Mais qui refuse d'évaluer notre système de santé ?

Le Point publie un nouveau palmarès, celui des médecins experts ; vous y trouverez, pour 14 spécialités, 1000 praticiens. "Nous nous sommes appuyés sur des données officielles de publications scientifiques, que nous avons ensuite traitées, affinées, puis confrontées à des avis de grands spécialistes." Annonce triomphal l'hebdo. Car il a rencontré nombre de difficultés pour y parvenir, tant du côté de Conseil de l’Ordre que du côté du ministère de la Santé. Le premier se réfugie derrière le code de déontologie, en assimilant ce classement à une méthode d’activité commerciale, prohibée en matière médicale. Résultat, certains médecins ont refusé de répondre à l’enquête, craignant les sanctions brandies par l’Ordre. Quant au ministère, il n'a pas répondu à la requête émise en septembre, d’accès à des résultats au Sigaps, le système d’interrogation, de gestion et d’analyse des publications scientifiques. C’est pourtant "sur lui que la Direction générale de l’offre de soins se repose pour répartir les subventions – publiques – pour la recherche en France dans les services hospitaliers publics et privés," soit 1,086 milliards d’euros en 2021…

Si vous comptez l’utiliser, tenez compte de l’avertissement d’un dermatologue, cité par l’hebdo : "attention, on peut être un médecin expert sans publier. Il y a des tas de médecins qui ne publient pas et à qui je confierais sans hésiter mes parents." Attention aussi : ces grands pontes n'ont pas toujours de consultation, certains sont de purs chercheurs… 

Rien sur Macron ?

Marianne cite Olivier Véran : "le président de la République est à l'évidence le meilleur ambassadeur de la politique conduite dans ce pays depuis 6 ans." On n'en attendait pas moins de sa part… 

Mais la gauche en prend aussi pour son grade, dans l'Obs : la demande de RIP déposée par la gauche a été retoquée. Le second va suivre le même sort, parce que déposé sans doute trop tard. Pourquoi ne pas avoir rédigé la demande plus tôt, demande l'Obs ? Un député PS : "parce qu'on est des branques !" 

Selon des informations du Point, l’aile gauche de la macronie est fermement opposée à l’arrivée d’un LR à Matignon. « S’il y a une bascule à droite, on se barre », tel est l’avertissement des élus Renaissance venus de la gauche lancé à Emmanuel Macron. Certains à droite plaident pour la nomination d’un LR à Matignon. Une trentaine de députés, adhérents à Territoires de progrès, le mouvement d’Olivier Dussopt, et à En commun, le parti de Barbara Pompili, ont l’intention de faire sécession si un tel scénario se produisait. « Gérard Larcher Premier ministre, c’est trahir le macronisme, trahir le dépassement. Le président ne peut pas le faire, sinon il perd la main », a confié auprès de la rédaction du Point l’un de ces possibles frondeurs de la macronie.

Le Point révèle également que la contestation contre le président de la République s’est même manifestée au concert des Demoiselles de la Légion d’honneur, à Saint-Denis, le 18 avril dernier. 300 personnes s’étaient rassemblées à l’extérieur du bâtiment pour contester la venue du président Emmanuel Macron et de son épouse Brigitte. Après le concert, autour de 22 heures, une personne a déclenché l’alarme de l’établissement, provoquant un bruit assourdissant.

L’Obs revient dans ses colonnes sur le RIP déclenché par la Nupes. L’hebdomadaire se demande si la gauche n’a-t-elle pas loupé ses demandes de référendum d’initiative partagée (RIP) au Conseil constitutionnel, dans le dossier des retraites ?  Le premier RIP a été rejeté le 14 avril au motif qu’il n’entraînait pas de « changement de l’état de droit ». Anticipant le même sort pour la deuxième demande, sur laquelle les Sages vont se prononcer le 3 mai, des députés PS ont préparé un autre texte. Afin de modifier la législation en vigueur, ce RIP 3 proposait de décaler l’âge de départ à « 62 ans et un mois ». Le problème est que le RIP ne peut abroger une loi promulguée depuis moins d’un an. En promulguant rapidement sa réforme, Emmanuel Macron a donc enterré ce 3ème RIP.

Selon L’Express, les ministres du gouvernement sont engagés dans une véritable course de petits chevaux. Darmanin, Attal ou Le Maire rivalisent d’ingéniosité pour se démarquer avant le 14 juillet. Au point de friser l’excès de zèle.

L’Express évoque également la grande dépression qui règne au sein du parti Les Républicains dans le cadre de la course pour l’élection présidentielle de 2027 alors que vont s’ouvrir les états généraux du parti, le 17 juin prochain. Les divisions de la droite parlementaire et les doutes sur Laurent Wauquiez agitent le parti. 

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