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Le président du Sénat Gérard Larcher à côté de la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet avant que le roi Charles III ne s'adresse aux sénateurs et aux membres de l'Assemblée nationale, le 21 septembre 2023.
Le président du Sénat Gérard Larcher à côté de la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet avant que le roi Charles III ne s'adresse aux sénateurs et aux membres de l'Assemblée nationale, le 21 septembre 2023.
©DANIEL LÉAL / AFP

Chroniques parlementaires

Les résultats des élections sénatoriales du dimanche 24 septembre ont confirmé la stabilité du Sénat. Le groupe Les Républicains et ses alliés centristes maintiennent leur position dominante.

Samuel Le Goff

Samuel Le Goff

Ancien assistant de députés, ancien journaliste parlementaire et aujourd'hui consultant, Samuel Le Goff fréquente le palais Bourbon et ses environs depuis 20 ans.

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Le dimanche 24 septembre, les élections sénatoriales ont permis de renouveler la moitié des sénateurs. A première vue, le changement n’est guère perceptible, la droite domine toujours aussi largement l’institution et Gérard Larcher a toutes les chances de renouveler son bail au Plateau (le perchoir du Sénat). 

Pourtant, des petites évolutions subtiles sont perceptibles. Ce renouvellement de 2023 est peut-être une (petite) bouffée d’oxygène supplémentaire pour le gouvernement, qui disposerait de davantage de marge de manœuvre dans ses échanges avec les sénateurs.

Le Sénat, c’est autant une question de personnalités que d’étiquettes politiques. Les attaches partisanes y sont souvent relatives. Le groupe RDPI, qui rassemble une vingtaine de macronistes convaincus, n’est pas la seule porte d’entrée du gouvernement dans la haute assemblée. 

Le groupe de l’Union centriste comprend beaucoup de nuances, et bien que faisant partie de la majorité sénatoriale, on y trouve des membres du Modem, qui fait partie de la coalition gouvernementale d’Emmanuel Macron. Le président de ce groupe, Hervé Marseille, vient d’ailleurs d’être réélu dans les Hauts-de-Seine, avec comme numéro 2 de sa liste, Isabelle Florennes, ancienne députée Modem. Un renforcement de ce groupe ne peut être qu’une bonne nouvelle pour Emmanuel Macron. 

C’est la même chose pour le groupe des indépendants - République et territoires, qui regroupe à la fois des élus divers droite, de tendance modérée, et des membres d’Horizons, autre parti de la coalition gouvernementale. Ce groupe assume un “en même temps” qui n’est possible qu’au Sénat, en étant à la fois dans la majorité sénatoriale et dans la majorité présidentielle. 

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Une rentrée parlementaire à haut risque

A gauche, si les groupes communistes et socialistes sont clairement dans l’opposition, les radicaux, siégeant au RDSE, ont déjà montré qu’ils pouvaient être sensibles aux sirènes gouvernementales. Le président du groupe en 2017, Jacques Mézard, est entré au gouvernement avant d’être nommé au conseil constitutionnel par Emmanuel Macron en 2019. 

Enfin, le groupe LR rassemble un nombre croissant de sénateurs qui ne sont pas, ou plus, membres du parti. Une mosaïque de plus en plus compliquée à gérer, et qui pourrait l’être encore davantage, un certain nombre de nouveaux sénateurs LR ayant été élus sur une liste dissidente, donc ne devant rien au parti. 

Les sénateurs, qui ont failli être rayés de la Constitution en 1969, savent qu’ils ne sont pas en position de force en cas d’affrontement frontal. Il est toujours préférable, pour eux, de négocier avec la majorité gouvernementale, s’ils veulent qu’il reste quelque chose de leur travail dans la loi promulguée. 

Les choses vont donc continuer comme avant, dans un mélange d’indépendance et de dialogue, avec peut-être un zeste de bienveillance supplémentaire pour le gouvernement.

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