L'ordinateur interface entre deux cerveaux : déjà une réalité<!-- --> | Atlantico.fr
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Les scientifiques sont parvenus à connecter les cerveaux de deux rats éloignés de milliers de kilomètres.
Les scientifiques sont parvenus à connecter les cerveaux de deux rats éloignés de milliers de kilomètres.
©Reuters

Minute tech

Les crédits importants versés dans la recherche sur les ordinateurs interfaces entre deux cerveaux produisent des résultats stupéfiants. Les scientifiques sont notamment parvenus à connecter les cerveaux de deux rats éloignés de milliers de kilomètres.

Le contrôle par la pensée, ça marche. Par l'intermédiaire d'une interface ordinateur, un cerveau humain peut activer les muscles de la queue d'un rat de laboratoire.



Le site de partage scientifique Plosone a publié le résumé des travaux de chercheurs de cet épisode qui provoque encore sur nos cerveaux un effet science-fiction, un projet bardé d'acronymes qui risquent de devenir à moyen-terme des mots courants et qui sont à la base de ce domaine de recherche : FUS (ultra sons transcraniens), CBI (computer-to-brain interface, interface ordinateur-vers-cerveau), BCI etc. Extraits, très scientifiques, des travaux de ces chercheurs :

"Les FUS sont capables de moduler l'activité neuronale de zones spécifiques du cerveau, avec un rôle potentiel en tant qu'interface non invasive de l'ordinateur-au-cerveau (computer-to-brain interface ou CBI). En conjonction avec l’utilisation de techniques cerveau-vers-ordinateur, qui traduisent les fonctions du cerveau pour générer des ordres à l'ordinateur, nous avons examiné la faisabilité d'utiliser des CBI basé sur des FUS pour établir de façon non invasive un lien fonctionnel entre les cerveaux des différentes espèces (par exemple, un humain et un rat Sprague-Dawley), créant ainsi une interface de cerveau à cerveau ( brain-to-brain interface, interface cerveau à cerveau, ou BBI). La mise en œuvre était destiné à traduire de façon non invasive l'intention du volontaire humain de stimuler la zone du cerveau du rat responsable des mouvements de la queue. (...) Nos résultats prouvent la faisabilité d'un BBI managé par un ordinateur, qui lie les fonctions neuronales centrales entre deux entités biologiques, ce qui peut ouvrir des possibilités inexplorées dans l'étude de la neuroscience, avec des implications potentielles pour des utilisations thérapeutiques". 

Ce n'est pas le seul résultat concluant obtenu par des chercheurs autour du monde sur la mise en lien de différents cerveaux "d'entités biologiques", sur des rats, et très bientôt, sur des singes. 

La saga du Brain link commence

La version en ligne du journal scientifique Nature a publié les résultats d'une expérience de mise en relation du cerveau de deux rats géographiquement éloignés (l'un au Brésil, l'autre aux Etats-Unis). Là encore, "concluante". Les scientifiques ont équipé les rongeurs avec des appareils appelés "interfaces de cerveau-à-cerveau" qui permettent aux animaux de communiquer et de collaborer sur des tâches simples, rapporte The Guardian.

Les scientifiques ont d'abord démontré que les rats pouvaient partager des informations sensorimotrices et agir sur ces informations en connectant leurs cerveaux par le biais de petites électrodes. Les rongeurs ont été entraînés à appuyer sur un bouton lorsqu'un voyant lumineux s'actionnait. En échange de quoi, ils pouvaient tous les deux boire de l'eau.

Pour tester la capacité des animaux à partager l'information, les chercheurs ont d'abord placé les rats dans deux compartiments séparés. Lorsque le premier rat appuyait sur le bouton, une version électronique de son activité cérébrale était directement envoyée vers le cerveau de l'autre. Résultats : le second rat a répondu correctement aux signaux importés par le premier dans 70% des cas. Enfin, lors du dernier test, les scientifiques ont connecté des rats sur différents continents : l'un était dans le laboratoire de l'université Duke à Durham (Californie du Nord) et l'autre à Natal au Brésil.

Dirigés par Miguel Nicolelis, pionnier dans les interfaces cerveau-machine, ces travaux pourraient permettre dans un futur plus ou moins proche de connecter des cerveaux humains entre eux pour partager des informations. "Ces expériences ont montré que nous avons mis en place un système sophistiqué de communication directe entre les cerveaux. Au fond, nous créons ce que j'appelle un 'ordinateur biologique' ", a déclaré Miguel Nicolelis.

Reuters Université Duke le laboratoire de Nicolelis a reçu 26 millions de dollars du Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA) du Pentagone pour travailler sur des interfaces cerveau-machine, comme est appelé ce domaine de recherche.  

L'article publié sur le site de l'agence Reuters "les avancées en matière de communication cerveau à cerveau pourrait jeter les bases de ce que le neurobiologiste Miguel Nicolelis, du centre médical de l'université Duke (aux Etats Unis), qui a conduit les recherches, appelle un "ordinateur organique", par lequel de multiples cerveaux sont reliés pour "résoudre des problèmes qu'un cerveau en solo est incapable de faire". 

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