L’Express s’inquiète pour Macron, Édouard Philippe lui règle son compte; L’Obs s’inquiète d’Elon Musk, VA pour Houellebecq; Mélenchon envers et contre tous (les autres insoumis)?; Marianne bazookise le discours économique du gouvernement<!-- --> | Atlantico.fr
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Valeurs Actuelles publie une enquête sur la cabale judiciaire contre Michel Houellebecq. L'Express consacre son nouveau numéro à la réforme des retraites.
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Revue de presse des hebdos

Et aussi : Le Rassemblement national s’embourgeoise.

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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«  RetraitesComment Macron joue son va-tout » à la une de l’Express. « Retraites La grande bataille » « Une réforme nécessaire, Les Français sont contre » à la une de Challenges. « Le discours économique du gouvernement passé au crible » à la une de Marianne. « France et Algérie L’héritage maudit » à la une du Point.

« Le djihad judiciaire » dont serait victime Michel Houellebecq à la une de Valeurs. « Le monde selon Musk Pourquoi il nous inquiète » à la une de l’Obs.

Anne Hidalgo contre Olivier Faure

Selon Le Point « Anne Hidalgo s’active en coulisses pour faire perdre Olivier Faure au prochain congrès du PS. « Elle s’est sentie humiliée lors des législatives », confie une proche. La maire de Paris n’a pas eu son mot à dire lors des négociations menées par le PS au sein de la Nupes, au point que LFI a récolté quasiment toutes les circonscriptions de la capitale. »

Des Insoumis doutent

Selon l’Obs, certains insoumis doutent du bien fondé de la manifestationprévue le 21 janvier. Ils doutent de la pertinence du rendez-vous et redoutent le « flop ». Un député soupire : « Mélenchon pense qu’on peut se substituer aux syndicats. Mais pour une fois qu’ils sont unis, il n’y a qu’à se mettre derrière eux… Cette date du 21, c’est complètement con. Depuis le début, on la porte à bout de bras, on paie les bus et les tracts. Mais on aura l’air de quoi le soir sur BFM si personne ne vient? »

Mélenchon pense à 2027

Selon Marianne, alors qu’il avait laissé entendre qu’il souhaitait passer la main après la dernière élection présidentielle, le chef de file de La France insoumise donne tous les signes qu’il se prépare pour l’échéance de 2027. Ce qui suscite en interne de sérieux remous et, peut-être demain, d’énormes tempêtes... 

L'exécutif pris au mot

Président, Première ministre, membres du gouvernement : ils font tout bien. Si, si. À les écouter, ils luttent contre l’inflation et la hausse des factures énergétiques, ils font baisser le chômage et la température atmosphérique et ils relancent l’Europe. À regarder de plus près ses résultats, la “Dream Team” ne fait pas rêver." aux yeux de Marianne. Exemple avec Bruno Le Maire déclarant "Nous visons le plein emploi en 2026". Marianne n'est pas convaincu cette idée de faire onduler les allocations chômage au gré de la conjonctureest piteuse : dans la vraie vie, n’en déplaise à Bruno Le Maire, peu de patrons de café recrutent des seniors au chômage depuis deux ou trois ans pour ambiancer leurs terrasses ! Des actifs usés peuvent difficilement s’engager sur des boulots « non pourvus », car physiquement éprouvants.  

Emmanuel Macron est-il usé ?

L’Express s’interroge à propos de Macron « Est-il encore, malgré l’usure du temps passé au sommet de l’Etat, malgré l’absence de majorité absolue au Parlement, malgré la fatigue du pays, malgré les forces du conservatisme, en mesure de "transformer" la France ? Ne serait-ce que de la moderniser ? L’un de ses interlocuteurs privilégiés le dit à sa manière : "J’ai l’impression qu’il y a un hiatus entre sa volonté d’action et de transformation, qui est totale, et la réalité du climat politique. »

 « La réforme des retraites fournira-t-elle une occasion ou une obligation ? S’il parvient à faire passer le texte avec l’aide de LR, un excès de confiance pourrait le pousser à dissoudre, croyant qu’une majorité l’attend quelque part en France. S’il échoue, aura-t-il d’autres choix ? Le 2 novembre dernier, le Café Pierre, à une embouchure de la place de la République à Paris, s’anime. Jean-Luc Mélenchon passe la porte et s’enfonce dans l’un des canapés capitonnés, rouge sang. (…)Et sourit, sûr de lui. "Le compte à rebours a commencé. Les retraites ? Ce sera son baroud d’honneur." 2023, année de la chienlit ? ».

Edouard Philippe en campagne

Le Point a rencontré Edouard Philippe dans son fief havrais : « Celui qui caracole en tête des classements des personnalités politiques préférées des Français sans discontinuer depuis son départ de la scène nationale se lance dans un tour de France des sous-préfectures et des chefs-lieux de canton. Une campagne de terrain à bas bruit, « à la Chirac », claironne son entourage, censée ponctuer sa longue route jusqu’à la prochaine présidentielle. »

"C’est une période où j’apprends, je me prépare", commente-t-il. Édouard Philippe a fondé son parti en 2021, pour une hypothétique candidature à l’élection suprême en 2027. Une éternité… et un pari, après dix ans de macronisme, pour celui qui en a été l’un des tout premiers représentants. Un temps qu’il dit naturellement vouloir mettre à profit pour construire « une pensée politique, une vision pour la France », en se tenant éloigné des polémiques et des commentaires, pour ne pas mettre en péril sa popularité. Au risque de paraître trop effacé ? « Je ne sais pas si je ne parle pas assez, mais je pense que beaucoup de gens parlent trop. Alors autant ne pas parler trop. » Autour de lui, pourtant, les esprits sont gagnés par le doute. Comment exister politiquement pendant cinq ans quand on est seulement maire du Havre, président d’Horizons et qu’on a juré, craché qu’on soutenait la majorité présidentielle ? « On ne l’entend pas, on ne sait pas ce qu’il pense », s’inquiète l’un de ses apôtres. »

« En trois heures d’entretien, pas une seule fois il ne prononce le nom d’Emmanuel Macron, mais c’est comme si chacune de ses phrases ou presque résonnait comme une flèche décochée à l’endroit du chef de l’État. Ses relations avec le président sont « cordiales mais lointaines », balaie-t-il. « À chaque fois qu’il sera dans l’élan réformateur de 2017, je serai avec lui. Il ne faut pas perdre cet élan. »

Le Rassemblement national s’embourgeoise

Le Point constate l’implantation locale du Rassemblement National : « Ils sont tous là. Ou presque. Les costumes-cravates des médecins et des avocats se frottent aux parkas parfois élimées des agriculteurs, ce froid vendredi de décembre, dans la salle polyvalente de Cepoy. Face à une petite estrade éclairée de bleu-blanc-rouge, on fraternise, un œil sur les flûtes qui se remplissent de pétillant au cassis. Le temps pour le nouveau député de ce coin du Loiret d’accueillir, un à un, les 300 convives venus écouter ses vœux pour la nouvelle année. Sur le pas de la porte se succèdent le commandant de gendarmerie, le commissaire de police, le notaire et sa famille… »

« Bravo, vous faites votre job. C’est bien d’être là ! » lance le président-fondateur du Lions Club local au parlementaire. Thomas Ménagé reçoit le compliment tout sourire. Malgré les apparences, il ne s’agit ni d’un baron Les Républicains, ni d’un membre de la majorité présidentielle, mais bien d’un député du Rassemblement national. « 

« Élu en juin avec plus de 63 % des voix après avoir éliminé au premier tour l’ancien ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, le trentenaire savoure sa notabilité nouvelle et la curiosité qui semble avoir supplanté, ici comme ailleurs, la traditionnelle hostilité des élites locales et nationales à l’égard du parti à la flamme. « Les députés RN ressemblent aux députés RPR d’autrefois. Dans leur circo, ils sont tous accueillis comme des élus PS ou LR », constate, inquiet, un influent conseiller de l’exécutif. »  Le taux de pauvreté chez les séniors 

Un djihad judiciaire contre Michel Houellebecq ?

Valeurs estime que « La menace de procès contre Michel Houellebecq est la dernière manifestation d’un harcèlement judiciaire par des organisations musulmanes et des associations antiracistes pour réduire au silence ceux qui voudraient critiquer l’islam. »

Mais Michel Houellebcq peut comptersur quelques fidèles. A commencer par Alain Finkielkraut. Dans Le Point, l’académicien prend sa défense. « Si incitation à la haine il y a, elle n’est pas dans ses propos - aussi choquants soient-ils - de l’auteur, mais dans les poursuites pénales engagées contre lui. Reste à espérer qu’il ne connaîtra pas le destin des dessinateurs de Charlie Hebdo ou de Sale Rushdie.

La bataille des retraites

Pour Challenges, Elisabeth Borne va devoir faire face au front uni des syndicats et négocier avec les députés LR pour mener sa réforme à bon port. Selon un sondage Odoxa,74 % des personnes interrogées seraient favorables à ce que l’âge légal de de départ à la retraite soit maintenu à 62 ans. Et 71 % des personnes interrogées ne font pas confiance à Emmanuel Macron pour mener une réforme des retraites efficace et pérenne.

Enquête réalisée du 4 au 5 janvier 2023 auprès d’un échantillon de 1 005 Français âgés de 18 ans et plus.

Le taux de pauvreté chez les séniors

Le Point s’intéresse au taux de pauvreté chez les seniors : «  Le Danemark affiche le taux le plus faible avec seulement 9 % de nécessiteux chez les plus de 65 ans. La France rivalise avec un taux de 9,7 %, devant les Pays-Bas (11,8 %). Les Allemands, réputés plus riches, sont en fait plus pauvres à la retraite : 18 % des plus de 65 ans sont considérés comme pauvres, soit l’un des taux les plus importants de l’Europe de l’Ouest avec l’Irlande (18,1 %). En fait, l’Allemagne, si elle est comparable à la France en termes d’espérance de vie en bonne santé (11 ans), offre un taux de remplacement nettement moindre (53 %). »

Une partie des jeunes doutent de la science

Une enquête de l’Ifop citée par l’Express« montre une explosion des vérités dites "alternatives". Ainsi, ils seraient 27 % parmi les 18-24 ans à penser qu’une force divine est à l’origine de l’homme, 20 % à être convaincus que l’homme n’est jamais allé sur la Lune (une progression de 5 points en cinq ans !), et encore 16 % à penser que la Terre est plate. »

L’Express souligne qu’il y a « un facteur est à manier comme de la nitroglycérine. L’étude de Reboot/Jean-Jaurès relève l’importance du facteur religieux dans le regard sur le monde des 18-24 ans, avec le poids pris par une jeunesse musulmane pour laquelle l’interprétation des textes prend le pas sur le rationalisme. "C’est évidemment un sujet tabou, mais qui apparaît clairement dans l’étude, poursuit François Kraus de l’Ifop. Parmi les musulmans, il existe une catégorie qui a une vision très littérale des textes religieux et qui est prête à subordonner sa vision de la réalité à ses convictions philosophico-religieuses. »

Une tendance qui est encore plus forte chez les utilisateurs de TikTok et de Telegram qui sont respectivement 29% et 40% à croire que la Terre est plate.

Etude réalisée par l’Ifop pour la Fondation Reboot et la Fondation Jean-Jaurès et menée sur un échantillon de 2000 personnes, à parité entre les 11-17 ans et 18-24 ans).

Etranger

Emmanuel Macron et l’Algérie

Le Point interroge Emmanuel Macron sur la difficulté de parler de l’Algérie, et de parler avec l’Algérie : « C’est toujours difficile. C’est un champ de tiraillement, si je puis dire. Prendre la parole sur l’Algérie est potentiellement périlleux mais indispensable. Au fond, c’est difficile parce que c’est un sujet intime pour chacun. Et par cela je veux dire que c’est toujours une question intérieure pour beaucoup en France, mais aussi une question extérieure, vers l’Algérie, vers l’Histoire. Et que parler de l’Algérie c’est à la fois parler à la France et parler de son histoire, parler aux Français qui ont été militaires ou appelés du contingent, parler à celles et ceux qui sont issus de l’immigration algérienne, parler aux binationaux, aux harkis, aux rapatriés et à leurs enfants et parler à l’Algérie d’aujourd’hui. Autant de mémoires qui ne sont pas synchronisées. Pourquoi ? Parce que nous avons eu soixante-dix ans de traumatisme. Et, avant cela, plus d’un siècle de colonisation. »

Dans cette interview menée par Kamel Daoud, Emmanuel Macron semble hésiter entre plusieurs postures : historique, philosophique (citant Albert Camus et le mythe de Sisyphe), politique (« Cette guerre est une matrice des familles politiques françaises, de leurs histoires, de leurs origines, de leur identité et quelquefois de leur pensée politique actuelle »). et même psychologique (parlant d’un traumatisme côté algérien) . En évoquant au passage la francophonie qui recule dans le monde (« Il y a dans les pays francophones d’Afrique un effet de mode de la langue anglaise »)

Vers une troisième Intifada

L’Expresss’inquiète :« Israël vient de dévoiler le gouvernement le plus à droite de son histoire, avec des ministres ouvertement racistes. Leurs provocations font craindre une flambée de violence. »

« Menée au petit matin, la visite d’Itamar Ben-Gvir, le nouveau ministre de la Sécurité nationale, sur l’Esplanade des mosquées, mardi 3 janvier, a pris de court les Palestiniens de Jérusalem et provoqué leur fureur. » souligne l’Express. 

« En début d’année, le roi Abdallah de Jordanie s’est dit inquiet d’une troisième Intifada, qui serait déclenchée par les provocations du nouveau gouvernement israélien. "Si cela se produit, nous assisterons à un effondrement complet de la loi et de l’ordre, ce ne sera une bonne chose ni pour les Israéliens, ni pour les Palestiniens", a asséné le souverain, dont le pays est le garant des lieux saints de Jérusalem Est. Le roi Abdallah n’ignore pas que la Seconde Intifada avait débuté en septembre 2000 après la visite d’Ariel Sharon sur l’Esplanade des mosquées, lançant des années de troubles et de violence. Il avait alors suffi d’une étincelle pour embraser la région… » rappelle l’Express.

Elon Musk baron du techno-féodalisme

L’Obs fait un portrait inquiétant d’Elon Musk : « Son modèle, ce sont les héros des romans d’Ayn Rand [philosophe et romancière libertarienne adulée dans la Silicon Valley, NDLR] qui, parce qu’ils se sont investis d’un rôle de découvreurs disruptifs, se pensent au-dessus des règles communes… Ces héros « randiens » se vivent comme de nouveaux aristocrates :  pour eux, l’altruisme, l’empathie, c’est le mal, car cela entrave la puissance créatrice individuelle. »

Selon l’économiste Cedric Durand le techno-féodalisme nous menace. Le techno-féodalisme, c’est « la prochaine étape du capitalisme, qui adviendra si les tendances qui se dessinent se poursuivent. Et ce serait une terrible régression : l’envers exact de ce qui nous était promis dans les années 1990 avec « l’économie de la connaissance », utopie d’un système décentralisé, brillant, démocratique et prospère »

Cedric Durand ajoute : « On est entré dans une ère de désordre économique, écologique et social. Le capitalisme est très peu dynamique ; la croissance stagne. Comme dans le système féodal, une logique de prédation et de contrôle prend le pas sur une logique de production. A l’époque féodale, il s’agissait de contrôler la terre ; aujourd’hui, il s’agit de contrôler les données et les capacités de traitement de celles-ci. »

Et ajoute l’Obs « Les rêves cosmiques d’Elon Musk ne font plus rire. Jusqu’ici, on présentait ce personnage fantasque comme un entrepreneur de génie, qui fascinait à la fois les amateurs de success stories et les fans de science-fiction. Aujourd’hui, ses superpouvoirs inquiètent. Non seulement il s’est mis en tête de façonner la conversation publique mondiale en rachetant le réseau social Twitter fin octobre, mais il entend peser sur une géopolitique déjà terriblement chaotique, comme lorsqu’il propose des plans de paix pour l’Ukraine ou la création d’une « zone administrative spéciale » autour de Taïwan. Voilà un homme qui n’a pas besoin d’être élu pour jouer au chef d’Etat. »

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