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Une cascade en Jamaïque.
Une cascade en Jamaïque.
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Grand large

Escalader une cascade au cœur d'une chaîne humaine ou dévaler la jungle verdoyante à bord d'un bobsleigh. En Jamaïque, l'insolite prend la place des circuits classiques.

Quentin Desurmont

Quentin Desurmont

Président fondateur de Peplum, créateur de voyages sur-mesure de luxe, Quentin Desurmont agit activement pour l’entreprenariat. Il a fait partie de la délégation du G20 YES à Moscou en 2013 et  à Mexico en 2012, est membre de Croissance + et des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens. Quentin contribue aussi à l’émergence du tourisme de luxe en Europe, il est membre de Traveller Made.

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Pour en savoir plus sur la Jamaïque, rendez-vous sur le site de Peplum.com.

Former une chaîne humaine. La condition sine qua non pour escalader les chutes de la Dunn en Jamaïque. Muni de chaussures antidérapantes, on s'avance à tâtons sur le sol pavé de roches glacées. Le contact d'une peau moite et glissante n'est pas à craindre. L'eau coule à flots de haut en bas, de bas en haut, en oblique, sous l'effet d'une brise elle-même humide. Elle arrive de partout. Alors on s'accroche à son voisin le plus proche, sachant qu'on ne le lâchera qu'au sommet, au bout de trente minutes environ. A peine commencée, cette première excursion promet déjà un exceptionnel voyage en Jamaïque.


La chaîne humaine formée, l'ascension peut enfin commencer. Entre les cavaliers seuls et les grands peureux, on trouve de tout. Les électrons libres paient souvent leur outrecuidance par une chute monumentale dans cette espèce de jacuzzi naturel qu'est la Dunn's River. On a à peine le temps d'étouffer un rire en coin que l'on ressent le poids d'un corps tremblant d'avoir failli tomber. « L'enfer, c'est les autres », écrivait Sartre. Une phrase qui parle d'elle-même quand on l'ampute de son substrat philosophique. Perdre l'équilibre, oui, c'est fréquent. C'est un risque à prendre et qui participe à l'entraide générale. Un pied devant l'autre, tout doucement, on s'appuie sur la pierre lisse et froide que balaie l'eau en rafale. L'hésitation renforce l'excitation.

L'effroi et l'effort valent la peine d'être endurés tant le cadre subjugue. La vue de la cascade, en arrivant, obstruée par quelques branches rebelles ressemble à un plan cinématographique d'une grande maîtrise. Dans ce pittoresque tableau s'invitent parfois quelques rais de lumière tirés d'un ciel boudé par les nuages. La chaleur se dissipe à mesure que l'on approche des chutes. Le soupir continu du jet qui percute la terre a quelque chose d'étourdissant, voire d'hypnotique, comme si la rivière exhortait les voyageurs à la traverser.


Trempé de la tête aux pieds, que fait-on ? À seulement un kilomètre à l'est des chutes se trouve un spot de bobsleigh. Un spot de quoi ? Passé Dolphin Cove, un lagon peuplé de dauphins, le chauffeur de la navette est pris d’un fou rire avant de se répéter. De bobsleigh, oui, oui. Comme le sport d’hiver, où une équipe de deux ou de quatre dévale une piste glacée dans sorte de traîneau blindé. Sauf qu’en Jamaïque, c’est dans la jungle. Version Rasta Rockett. Depuis juillet 2008, le Rainforest Bobsled Jamaica propose un parcours en pleine nature dans un véhicule dont chacun gère la vitesse. Situé au cœur d'Ocho Rios, le site s'inscrit dans Mystic Mountain, un ensemble d'attractions conçu par Michael Drakulich il y a près de 20 ans.

En voiture ! Un conseil : profiter du panorama maritime avant de plonger dans les profondeurs de la jungle jamaïcaine. On aperçoit un peu de bleu, des parterres de fleurs de part et d'autre du bobsleigh puis, plus rien. Le basculement vers l'avant est si brutal que l'on ferme instinctivement les yeux… pour les rouvrir quelques secondes plus tard et contempler la végétation. Du vert, du vert, encore du vert. On a beau trouver son  rythme de croisière, dans certains virages on a l'impression de foncer tout droit dans le décor. Comme si le véhicule était condamné à dérailler. Heureusement qu’il y a des vitres latérales, même si ces parois transparentes servent en réalité à parer l'attaque impromptue de branchages mal taillés. La descente dure environ cinq minutes. Cinq minutes de palpitations pour les uns ; cinq minutes d'euphorie pour d'autres.

La quête de sensations se poursuit en musique. À Nine Mile, le village natal du légendaire Bob Marley. Première étape : la maison de son enfance. Immanquable : c'est le bâtiment qui se dresse derrière un large étalage de marijuana. Pas étonnant quand on associe le chanteur au rastafarisme, religion qui prône la consommation de ganja, « l'herbe de la sagesse ». Le temps de contempler la revue de presse agrafée aux murs décrépis, de poser à côté de son ancien lit rouge et blanc, et de s'entendre répéter l'histoire de sa vie, et l'on se dirige vers le Zion, un rocher multicolore, où Bob avait pour habitude de méditer, si ce n'est fumer.

Ses titres sont connus de tous, si bien que personne ne peut résister à la tentation de les fredonner. Le guide se jette à l'eau, tandis que les fans se précipitent autour de la tombe de l'artiste. Pour 1€, on peut lui offrir une bougie, comme on déposerait un cierge dans une église. Encore un peu et la visite se transformerait presque en pèlerinage.

Fort d'avoir longé la côte nord, on ne manque pas d'être intrigué par ce qui se trame au sud de la Jamaïque. Quid de la capitale Kingston, par exemple ? Et voilà que la curiosité devient le point de départ d'un autre voyage exceptionnel.

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