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Intelligence artificielle, voiture autonome, radioscopie des nouveautés du CES 2019
©DAVID MCNEW / AFP

Minute Tech

Le Consumer Electronics Show (CES), salon consacré à l'innovation technologique en électronique se tient jusqu'au 11 janvier à Las Vegas. Eclairage sur les nouveautés de cette édition.

Gilles  Dounès

Gilles Dounès

Gilles Dounès a été directeur de la Rédaction du site MacPlus.net  jusqu’en mars 2015. Il intervient à présent régulièrement sur iWeek,  l'émission consacrée à l’écosystème Apple sur OUATCHtv  la chaîne TV dédiée à la High-Tech et aux Loisirs.

Il est le co-auteur avec Marc Geoffroy d’iPod Backstage, les coulisses d’un succès mondial, paru en 2005 aux Editions Dunod.

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Quelles sont les grandes tendances de cette nouvelle édition du CES (Consumer Electronics Show) de Las Vegas ?

Gilles Dounès : Si l'on en croit les premiers éléments qui ont été distillés à la presse sur place, on va surtout assister à la montée en puissance de grandes tendances qui ont été amorcées lors des éditions précédentes, parfois il y a plusieurs années. Par exemple, en ce qui concerne la télévision, c'est la norme 8K qui tient la corde avec tout un tas de variations techniques autour de la technologie OLED, mais il faut se rappeler que Samsung avait également présenté un prototype d'écran 8K en même temps que son premier écran 4K, qui lui, était prêt à toucher un plus large public, il a déjà 3 ou 4 ans. Et même si, comme d'habitude lorsque l'on change de norme de support, les contenus ne sont pas encore disponibles, cela fait déjà au moins un an que Sony travaille sur ses caméras professionnelles 8K, avec la captation d'événements sportifs. Sans surprise, la surface des écrans continue à croître de façon exponentielle, en parallèle avec l'augmentation de la définition.

Par ailleurs, les écrans d'une manière générale poursuivent leur multiplication un peu partout dans l'environnement de l'utilisateur, y compris dans les voitures autonomes connectées qui sont de plus en plus présentes au CES, à qui les constructeurs automobiles réservent de plus en plus leurs annonces en ce sens. Parmi les autres tendances, il faut également relever la réalité augmentée et l'intelligence artificielle qui trouvent de plus en plus d'applications dans un nombre sans cesse croissant d'objets du quotidien, derrière le faux-nez des « assistants personnels » complaisamment proposés à des prix très attractifs par des géants du Net de plus en plus intéressé par la collecte des données personnelles de l'utilisateur à mesure que l'intelligence artificielle permet d'en tirer la substantifique moelle publicitaire… on trouvera également parmi les sujets sensibles celui de la santé connectée, ou des aides techniques destinées à pallier aux différents formes de handicap.

Enfin, il devrait y avoir un certain nombre d'annonces autour de la norme de téléphonie 5G, qui d’ici 2 à 3 ans devraient pouvoir servir de colonne vertébrale à toute cette électronique connectée, avec une bande passante théoriquement équivalente à celle de la fibre, ou au moins du wi-fi.

Comment expliquer un tel succès de cet événement qui a bâti sa réputation au fil des ans ?

Il faut tout d'abord préciser qu'il s'agit d'un salon réservé aux professionnels, auquel le grand public n'a pas accès directement, si ce n'est au travers de la couverture journalistique qu'il mobilise. Or cet engouement auquel on assiste est relativement récent compte tenu des plus de 50 ans d'existence du CES, et c’est  paradoxalement en grande partie à Apple, qui en est pourtant absent, qu'il le doit. À la fois pour des raisons géographiques, mais également de rayonnement de la marque.

À partir de 2002, Apple a abandonné les événements qu'elle tenait chaque année à Tokyo et sur la côte Est des États-Unis, pour concentrer ses annonces sur l'événement organisé par IDG au mois de janvier, désormais dans son pré carré de San Francisco (Paris gardera sa propre manifestation jusqu'en 2008). 

Dans le même temps, le CES passe de deux éditions annuelles à une seule, et s'installe définitivement à Las Vegas pour une édition unique au mois de janvier. Et alors que l'attractivité d'Apple croit de plus en plus à mesure que la dématérialisation des contenus se démocratise de plus en plus grâce à l'iPod et l'iTunes Music Store, la crédibilité de Microsoft en tant que phare incontournable de l'informatique et surtout de l'électronique grand public est sérieusement mise à mal.

Apple génère alors un écosystème attractif, non seulement autour de l'iPod mais également désormais autour de Mac OS X, avec l'adoption successive de processeurs IBM puis Intel pour ses ordinateurs. L'effet de souffle provoqué par la présentation de l'iPhone va encore creuser un véritable « bassin d'attractivité » : les grands médias de la cote Est des États-Unis et même du monde entier vont prendre l'habitude de commissionner vers San Francisco des envoyés spéciaux pour couvrir l'événement jusqu'en 2009, quitte à ce que ceux-ci prennent  ensuite l'avion jusqu'au Nevada voisin, cette fois pour le CES.

Avec l'arrêt définitif de la MacWorld Conférence & Expo, c'est le Consumer Electronic Show qui va désormais faire converger vers lui les projecteurs, juste après les fêtes, d'autant que la montée en puissance d'Android et sa généralisation dans de plus en plus d'objets du quotidien vont mobiliser à leur tour l'attention des médias. La presse « Mainstream » s'est découvert un nouveau marronnier.

Ne risque-t-il pas de s'essouffler au fil des éditions ?

Il existe certes d'autres salons spécialisés, comme par exemple la Photokina de Cologne, le Mobile Word Congress de Barcelone, ou même l’IFA à Berlin qui est lui aussi un salon électronique grand public mais, sauf événement extérieur catastrophique, on ne voit guère ce qui pourrait déstabiliser un rendez-vous désormais bien installé, pour peu qu'il sache continuer de drainer vers lui les innovations successives. L'un de ses principaux atouts reste la vitalité de l'industrie high-tech américaine, qui s'appuie sur un marché intérieur très vivace, mais également l'intelligence de Gary Shapiro son président-directeur général qui a su délocaliser l'événement depuis plusieurs années, avec une déclinaison sur le continent asiatique, à Shanghai mais également en Europe, à Paris

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