Un an après, Fukushima entre incertitudes et mensonges d'Etat<!-- --> | Atlantico.fr
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80 000 Japonais ont dû être évacués d'une zone de 20 kilomètres autour de Fukushima. Un an après, aucun n'est revenu.
80 000 Japonais ont dû être évacués d'une zone de 20 kilomètres autour de Fukushima. Un an après, aucun n'est revenu.
©Reuters

Sans espoir ?

Un an après la catastrophe, c'est aussi l'heure du bilan. Dans la zone sinistrée, les Japonais ne voient toujours pas le bout du tunnel : TEPCO en difficulté financière, un gouvernement à la dérive et surtout, des dizaines de malheureux toujours en attente de solutions. Analyse avec Zegreenweb.

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Il y a un an jour pour jour, la terre tremblait violemment au large du Japon, provoquant un tsunami et, sur le site de Fukushima, construit au bord du Pacifique, une catastrophe nucléaire sans précédent depuis celle de Tchernobyl (Ukraine). Pour la troisième fois en l'espace de trente-deux ans, l'humanité a constaté avec effroi que le risque zéro n'existe pas en matière d'énergie atomique. C'est l'un des très nombreux enseignements qu'il faut tirer du drame nippon...

Les évacués toujours dans l'incertitude

Un autre est que – comme on avait déjà pu s'en apercevoir après la catastrophe de Tchernobyl - les conséquences d'un accident nucléaire sur les populations voisines peuvent se faire sentir sur plusieurs années, voire plusieurs décennies. Dans la foulée de celui de Fukushima, les autorités japonaises ont déterminé une zone d'évacuation s'étendant jusque dans un rayon de vingt kilomètres autour de la centrale (que leurs homologues américaines ont estimé insuffisant). En tout, quelque quatre-vingt mille personnes ont dû être évacuées.

Un an plus tard, après avoir dû se résoudre à abandonner leur maison et l'essentiel de leurs biens matériaux, elles n'ont toujours pas pu regagner leur domicile, la décontamination étant de toute façon un travail de fourmi, et pour la plupart attendent toujours le dédommagement de l'exploitant TEPCO (Tokyo Electric Power COmpany). Déjà dans une situation financière calamiteuse, l'électricien doit de surcroît indemniser un total de deux millions de Japonais eux aussi en grande difficulté.

Et qui savent pertinemment que l'enveloppe qu'ils toucheront sera sans commune mesure avec le préjudice qu'ils ont subi...

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L'État continue-t-il de mentir ?

Plus impopulaire que jamais, le Premier ministre Naoto Kan a quitté ses fonctions fin août, transmettant officiellement le flambeau à Yoshihiko Noda quelques jours plus tard. À l'époque, nul ne savait que, sans son intervention expresse, la direction de TEPCO aurait – une fois de plus, étant donné les manquements en amont – dérogé à ses responsabilités en désertant la centrale dont elle avait la charge.

M. Kan a cependant commis lui aussi des erreurs, et d'une façon générale son gouvernement s'est vu reprocher par la commission précitée de s'employer à communiquer des informations rassurantes à ses concitoyens afin d'éviter une panique générale, alors même qu'il ignorait de quoi il en retournait précisément à Fukushima-Daiichi. Quid de celui de M. Noda ? Le fait est qu'on sait toujours très peu de choses de ce qui se passe au-delà de la zone d'évacuation.

Docteur en ingénierie et ancien concepteur de réacteurs nucléaires Toshiba, Masashi Goto a révélé en début de semaine, à l'occasion d'une conférence de presse donnée par Eva Joly au siège d'EELV (Europe Écologie-Les Verts) pour le premier anniversaire de l'accident, que de nombreuses personnes âgées et/ou à mobilité réduite ont fortement souffert de la fermeture des hôpitaux et de nombreux services sociaux dans la zone de confinement, c'est-à-dire dans un périmètre de vingt à trente kilomètres autour de la centrale. Non autorisés à jouer à l'extérieur, les enfants seraient quant à eux confrontés à un stress anormal. Le Japon a-t-il l'intention et peut-il encore faire quelque chose pour ces populations ?

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Des traces de radioactivité dans l'urine de certains enfants

Des enfants qui vivent pourtant à deux cent-vingt kilomètres de la centrale de Fukushima, soit deux cents kilomètres au-delà du périmètre d'évacuation établi par les décideurs. ONG française et indépendante, l'Association pour le contrôle de la radioactivité de l'Ouest (ACRO) propose ses services aux autorités nippones depuis plusieurs mois. Portant sur vingt-deux enfants et ayant débuté en décembre pour s'achever le mois dernier, sa dernière expertise a révélé que quatorze d'entre eux ont été contaminés aux césiums 134 et 137.

« Les valeurs ne sont pas extrêmement élevées comparées à celles qui ont été relevées en Biélorussie mais elles montrent que la contamination s'installe dans le temps », a commenté le président de l'ACRO David Boilley. Tout porte à croire que la cause principale de cette contamination réside dans la nourriture, et non dans le panache radioactif qui s'est formé dans l'atmosphère à la suite de l'accident.

Le gouvernement aurait en conséquence intérêt à durcir les contrôles.

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