Congrès du PS, réinvention de l'UMP : la fin des partis politiques ? <!-- --> | Atlantico.fr
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Le congrès du Parti socialiste se tient ce weekend à Poitiers.
Le congrès du Parti socialiste se tient ce weekend à Poitiers.
©Reuters

Fin de partie

La transformation des partis politiques traditionnels en simples écuries présidentielles sans adhérents, militants et kit idéologique pré-mâché est une chose terrible, dit-on. Et pourquoi donc, en fait ?

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Dans son édition du weekend, et à propos du congrès du PS, Libération s'interroge sur la disparition probable des partis politiques tels que nous les connaissons et c'est manifestement pour le déplorer.

L'idée générale est qu'une démocratie digne de ce nom "a besoin" de ces corps intermédiaires, et que leur impopularité du moment est surtout la conséquence de leur incohérence idéologique et de leur métamorphose progressive en autant "d'écuries présidentielles à l'américaine".

>>> Lire aussi Républicains-PS, des congrès pour rien : pourquoi nous avons pourtant désespérément besoin des partis politiques

Mais qu'ils redeviennent les "vrais" lieux d'expression d'une authentique volonté de transformer la société dans une direction ou dans une autre, et les militants reviendront s’acquitter de leur cotisation par centaines de milliers, peut-on lire...

Dans le cas du parti socialiste, le sous-texte de ce point de vue signifie probablement qu'il devrait être "plus à gauche", plus mélenchon-compatible en quelque sorte, mais les mauvais résultats électoraux du Front de gauche ne vont manifestement pas dans ce sens. En ce qui concerne l'UMP, pardon, "Les Républicains", la recette miracle est moins évidente : la droite française est trop divisée entre réactionnaires pur jus et libéraux et ne dispose pas, à l'inverse du PS, d'une espèce de socle idéologique à géométrie variable, dont on peut s'éloigner mais qu'il convient de ne jamais perdre vraiment de vue,  le fameux "surmoi marxiste".

La ligne du parti

Je ne sais pas si cette mort annoncée des partis porte la décadence de la démocratie en germe, et sans doute est-il indispensable que perdurent des lieux de formation et de diffusion de la pensée politique, mais ce concept de parti "à l'ancienne", dont il faudrait souhaiter le rétablissement, est à peu près aussi sexy qu'un stage doctrinaire à l'université d'été du NPA (ou du FN, je vous laisse le choix de l'analogie qui vous sied le mieux au teint)., 

Et l'idée même de l'adhésion à un kit de prêt-à-penser, même élaboré au cours de débats participatifs qui ne seraient pas téléguidés par d'éventuelles "élites" égoïstes et carriéristes, sonne surtout comme un désir d'abdication de la pensée individuelle. La "ligne du parti" comme colonne vertébrale de sa propre réflexion donnerait presque envie de souffrir d'une scoliose...

A tout prendre, c'est justement ce qui sert de repoussoir au dossier de Libé qui m'inciterait davantage à retourner voter, ce que j'ai un peu oublié de faire ces derniers temps : des partis à l'américaine, en hibernation entre les différentes échéances électorales, puis mis au service de personnalités porteuses de programmes spécifiques, idéalement débarrassés du fatras officiellement estampillé gauche ou droite. Mais on peut toujours rêver...

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