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Trafic de viande de cheval : pas de risques pour la santé
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Enquête

Une opération de gendarmerie a été menée ce lundi matin dans 11 départements. Les chevaux issus du site du laboratoire Sanofi Pasteur d'Alba-la-Romaine seraient concernés par ce trafic.

L'opération a été menée très tôt ce lundi matin. Résultat : 21 personnes ont été interpellées dans le sud de la France. Un trafic de viande de chevaux revendus pour la consommation après avoir servi dans des laboratoires pharmaceutiques était ciblé par les enquêteurs. Parmi ces personnes arrêtées figurent plusieurs négociants en viande, trois vétérinaires et un informaticien. Plus tôt ce matin, les gendarmes avaient interpellé un homme à Narbonne avant de l'emmener sur le site des abattoirs de la ville où pourraient se trouver les bureaux de sa société. 

Onze départements français étaient concernés. La gendarmerie indique que l'opération, réalisée dans le cadre d'une information judiciaire conduite à Marseille, a mobilisé une centaine de militaires, principalement mobilisés dans le sud de la France (Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte-d'Azur et Midi-Pyrénées).

Il n'y a "absolument pas la preuve, à travers des analyses toxicologiques, que ces animaux étaient nuisibles à la santé humaine", a déclaré le procureur de la République à Marseille Brice Robin. "Ce n'est pas parce qu'ils sont impropres à la consommation qu'ils sont nuisibles à la santé de l'homme", a-t-il poursuivi. Le laboratoire Sanofi Pasteur, qui va se constituer partie civile, a affirmé de son côté que les chevaux qui lui servent à fabriquer des sérums ne présentent pas de danger pour la consommation humaine. "Nous avons collaboré à l'enquête de gendarmerie", a aussi déclaré un porte-parole de Sanofi Pasteur, division vaccins du groupe pharmaceutique Sanofi, précisant que le groupe avait été interrogé "il y a quelques temps" en qualité de témoin.

Quant au ministre délégué à l'Agroalimentaire, Guillaume Garot, il a déclaré à la mi-journée qu'il était impossible de dire "à ce stade" si ce trafic a mis en péril la santé des consommateurs. Cependant, "cette affaire est potentiellement plus malsaine" que l'affaire Spanghero, avec laquelle elle n'a pourtant aucun rapport, juge une source proche de l'enquête.

Ce matin toujours, Le Figaro.fr s'est procuré une lettre anonyme adressée à la Direction départementale de la protection de la population de la préfecture de l'Aude, qui met en cause un marchand de chevaux et propriétaire de boucheries de Narbonne. Les chevaux issus du site du laboratoire Sanofi Pasteur d'Alba-la-Romaine, en Ardèche seraient concernés par ce trafic. Alain Bernal, porte-parole de Sanofi Pasteur "condamne bien entendu la fraude" mais affirme avoir "collaboré avec les autorités".

Benoît Hamon a affirmé ce lundi matin sur RTL que "cette affaire ne concerne pas exactement ce qu'on a pu connaître l'année dernière". "Il s'agirait de chevaux qui devraient finir chez l'équarrisseur et qui potentiellement finiraient chez le boucher" a-t-il ajouté. Du côté de Sanofi, on estime ne pas avoir commis de faute. 

Sanofi Pasteur "utilise des chevaux pour produire des sérums, des médicaments qui sauvent les vies humaines, c'est-à-dire qui servent à protéger l'être humain contre la rage, le tétanos, les venins de serpents. On le vaccine, l'organisme du cheval va générer des anticorps dans le sang. On extrait le sang, on extrait les anticorps, on les purifie et ensuite ça devient un produit pharmaceutique. (...) On revend les chevaux à des gens dont c'est le métier d'acheter et de vendre des chevaux. Nous, on ne peut pas suivre le devenir des chevaux mais la personne qui achète s'engage à ne pas mettre le cheval dans la filière alimentaire" a conclu Alain Bernal.

Au cours des trois dernières années, Sanofi Pasteur indique avoir revendu "autour de 200 chevaux", en général à des écoles vétérinaires, à des particuliers et à des professionnels.


Lu sur Le Figaro

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