Rapport de la CIA : Russie, « la plus grande menace depuis des décennies »<!-- --> | Atlantico.fr
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Dans son rapport 2023, le renseignement américain pointe le pouvoir de nuisance de la Russie, qui tente de diviser l’Occident.
Dans son rapport 2023, le renseignement américain pointe le pouvoir de nuisance de la Russie, qui tente de diviser l’Occident.
©Kirill KUDRYAVTSEV / AFP

Pouvoir de nuisance

Dans son rapport 2023, le renseignement américain pointe le pouvoir de nuisance de la Russie, qui tente de diviser l’Occident.

La CIA, c'est son rôle, anticipe les menaces pour mieux les contrer. Son rapport annuel synthétise la manière dont elle-même et les 17 autres agences américaines chargées du renseignement voient les « défis cruciaux » qui menacent le leadership des États-Unis. La dernière édition du document peint le tableau d'un monde de plus en plus violent, instable, chaotique.

Les analystes du renseignement américain observent un affrontement épique qui se développe entre, d'un côté, les démocraties occidentales et, de l'autre, les puissances autoritaires et révisionnistes, qui contestent l'ordre international établi et veulent renverser la domination américaine. The Annual Threat Assessment of the US Intelligence Community a été traduit et publié par les Éditions des Équateurs. En voici quelques passages choisis.

Extraits

La guerre de la Russie contre l'Ukraine est un événement tectonique qui bouleverse profondément les relations de la Russie avec l'Occident et la Chine, et dont les conséquences restent très incertaines. L'escalade du conflit vers une confrontation militaire entre la Russie et l'Occident est la plus grande menace qui pèse sur le monde depuis des décennies. (…) La Russie continuera de défendre ses intérêts de manière compétitive, voire agressive et provocatrice, notamment en recourant à la force militaire, comme elle l'a fait contre l'Ukraine, et en cherchant à dominer, à des degrés divers, d'autres pays de l'espace post-soviétique. (…). La Russie ne souhaite probablement pas un conflit militaire direct avec les forces des États-Unis et de l'Otan, mais le risque d'escalade reste important.

Ses échecs militaires risquent fort de nuire au président russe. La situation intérieure pourrait s'en trouver affectée, ce qui déclencherait une nouvelle escalade de la part de la Russie pour regagner le soutien de l'opinion. (…) Les responsables russes sont convaincus depuis fort longtemps que les États-Unis tentent d'amoindrir la Russie, d'affaiblir Poutine et d'installer des régimes favorables à l'Occident dans les États post-soviétiques et ailleurs, ce qui, selon eux, leur donne le droit d'enchérir ou d'élargir la guerre. Moscou continuera d'engager toute une série de moyens pour défendre ses intérêts au détriment de ceux des États-Unis et alliés. Il s'agira probablement de moyens militaires, de sécurité, d'opérations de contre-influence, de cybernétique et de renseignement, la puissance économique et énergétique russe se trouvant amoindrie. (…) La Chine et la Russie maintiendront leurs liens stratégiques pour contrer l'influence des États-Unis, menaçant la collaboration internationale en matière de sécurité, en particulier les ventes d'armes et les exercices conjoints, et la diplomatie, où chacune de ces nations a utilisé son droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU contre les intérêts américains. (…)

L'opération militaire dite spéciale contre l'Ukraine n'a pas donné les résultats escomptés par Poutine. (…) Poutine a probablement sous-évalué les capacités des forces armées ukrainiennes, négligeant la possibilité de leur succès éventuel sur le champ de bataille. L'armée russe est et restera confrontée à des problèmes d'usure, de pénurie de personnel et de baisse de moral qui rendent son armée vulnérable aux contre-attaques ukrainiennes. (…) Les pertes subies en Ukraine par les forces russes nécessiteront des années de reconstruction et les rendent moins susceptibles de représenter une menace militaire conventionnelle pour la sécurité européenne ou d'opérer avec autant d'assurance en Eurasie et sur la scène mondiale. Moscou dépendra encore davantage de sa technologie nucléaire, cybernétique et spatiale pour contrebalancer les dommages considérables subis par ses troupes. Ces pertes ainsi que l'utilisation à grande échelle de munitions à guidage de précision au cours du conflit ont dégradé les capacités conventionnelles terrestres et aériennes de Moscou et accru sa dépendance à l'égard des armes nucléaires. (…) La Russie conserve le stock d'armes nucléaires le plus important et le plus performant, et continue d'augmenter et de moderniser ses capacités. (…)

La Russie représente l'une des influences étrangères les plus menaçantes pour les Américains et alliés, utilisant ses services de renseignement, ses intermédiaires et ses outils d'influence de grande envergure pour tenter de diviser l'Occident et accroître son influence dans le monde entier, tout en tentant de saper la position mondiale des États-Unis, d'amplifier la discorde à l'intérieur du pays et d'influencer les électeurs et décideurs américains. (…) Moscou considère les élections américaines comme l'occasion d'exercer une influence malveillante dans le cadre de sa stratégie plus large de politique étrangère. Moscou mène des opérations d'influence contre les élections américaines depuis des décennies, y compris tout récemment lors des élections de mi-mandat en 2022.

Le Point

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