Mort du professeur Luc Montagnier à l’âge de 89 ans<!-- --> | Atlantico.fr
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Luc Montagnier s'exprime lors d'une conférence de presse sur les vaccins, le 7 novembre 2017, à Paris.
Luc Montagnier s'exprime lors d'une conférence de presse sur les vaccins, le 7 novembre 2017, à Paris.
©STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Confirmation du décès

L’ancien prix Nobel de médecine est décédé à l’Hôpital américain à Neuilly ce mardi. Son décès, annoncé dans un premier temps par la rédaction de FranceSoir, a été confirmé par Libération. Le certificat de décès a bien été déposé à la mairie selon les informations de « CheckNews ».

FranceSoir était le seul site à annoncer, ce mercredi 9 février, le décès du professeur Luc Montagnier, prix Nobel de médecine 2008 (partagé avec la professeure Françoise Barré-Sinoussi) pour ses travaux sur la découverte du virus du sida en 1983. Selon FranceSoir, Luc Montagnier « s’est éteint à l’hôpital américain de Neuilly-sur-Seine », le 8 février 2022, « en présence de ses enfants ».

L’information a été relayée et évoquée ce jeudi par le professeur Didier Raoult (IHU de Marseille) sur son compte Twitter. Didier Raoult a rendu hommage à Luc Montagnier en évoquant « un homme dont l'originalité, l'indépendance et les découvertes sur l'ARN ont permis la création du laboratoire qui a isolé et identifié le virus du Sida ».

L’information n’a été reprise par aucun autre média en dehors de Sud Radio. La véracité de cette information, de la disparition du professeur Luc Montagnier s’est donc posée dans la journée de mercredi.

Selon deux sources différentes (médicale et politique), Libération via « CheckNews » a confirmé le décès du professeur Luc Montagnier, ce mardi, à l’âge de 89 ans, à l’hôpital américain de Neuilly.

La mairie de Neuilly a confirmé le dépôt du certificat de décès.

Luc Montagnier avait fait l’objet de plusieurs désaveux au sein de la communauté scientifique ces dernières années. Selon Libération, il aurait conseillé la papaye fermentée comme traitement de la maladie de Parkinson. Il avait défendu l’idée, en 2009, qu’un bon système immunitaire permettait de se débarrasser du VIH « en quelques semaines » et qu’une bonne alimentation riche en anti-oxydants permet d’être exposé au virus sans être infecté de manière chronique.

En 2017, il avait relayé plusieurs thèses anti-vaccinales, comme le lien entre la vaccination et la mort subite du nourrisson, pourtant invalidée de longue date par la recherche scientifique.

Durant la crise du Covid-19, il s’était opposé à la vaccination, qu’il jugeait dangereuse.

En l’absence de relais dans les médias classiques, certaines internautes ont douté de la véracité de ce décès.

Ce jeudi, sur Sud Radio, le directeur du site FranceSoir, Xavier Azalbert a expliqué comment il a été informé en premier du décès :

«Nous étions au courant depuis quelques jours qu’il était hospitalisé à l’hôpital de Neuilly, mais par respect pour ce genre d’information‚ pour le secret médical, nous n’en avons pas parlé. Et hier matin, il faut aussi rendre hommage aux lanceurs d’alerte, il y a Silvano Trotta sur un de ses fils Telegram, qui a mentionné qu’une personne est décédée. Nous avons fait le travail et j’ai été en contact avec un de ses proches collaborateurs, le docteur Gérard Guillaume que nous avons reçu et qui m’a confirmé ces informations.»

Devant l'absence de confirmation rapide du décès de Luc Montagnier de la part de son entourage, aucun média traditionnel n'a rapidement traité le sujet dans la journée de mardi et mercredi.

De nombreux messages ont afflué sur les réseaux sociaux, émanant de personnalités affiliées aux mouvements dénonçant la gestion de la crise du coronavirus en France et la stratégie vaccinale pour critiquer l'absence d'articles. Didier Maïsto, René Chiche ou encore l'avocat Fabrice Di Vizio ont fustigé un « silence médiatique », tandis que l'information était en cours de vérification. Fabrice Di Vizio a estimé que « l'absence d'hommage d'Olivier Véran ou Emmanuel Macron serait un scandale sans nom et entacherait définitivement ce gouvernement du sceau de l'infamie ».

Luc Montagnier fut membre du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) dès 1960, à l'âge de 28 ans, tout en intégrant les instituts Curie et Pasteur. Ce spécialiste de la virologie gravit les échelons, reçut de nombreuses distinctions pour ses travaux, prend la directeur de l'unité d'oncologie virale de l'institut Pasteur et participe à une importante découverte en 1983 : celle du VIH. Le 20 mai 1983, l'équipe de l'unité d'oncologie virale de l'Institut Pasteur, dirigée par le professeur Luc Montagnier, identifie pour la première fois le virus responsable du Sida. Luc Montagnier devient alors directeur du département « Sida et rétrovirus » à l'institut Pasteur, mais aussi professeur à l'université de New-York et prend la direction de la Fondation mondiale recherche et prévention Sida. En 2008, il reçoit le Prix Nobel de physiologie ou médecine aux côtés de Françoise Barré-Sinoussi, pour la découverte du VIH.

Auteur de 350 publications scientifiques et à l'origine de pas moins de 750 brevets, sa chute fut aussi vertigineuse que son ascension. Accusé de charlatanisme dans les années 2000, il avait notamment soutenu des théories sans fondements scientifiques comme la « mémoire de l'eau ». En 2017, 106 académiciens dénonçaient ses propos sur les vaccins.

Libération - Check News

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