On connait le repr&eacute;sentant de l'Hexagone. Selon les informations d'Europe 1, le ministre de l'Int&eacute;rieur et des Outre-mer sera pr&eacute;sent au Vatican le jeudi 5 janvier pour repr&eacute;senter la France aux obs&egrave;ques du pape Benoit XVI, d&eacute;c&eacute;d&eacute; le dernier jour de l'ann&eacute;e 2022 &agrave; l'&acirc;ge de 95 ans.
Les fun&eacute;railles c&eacute;l&eacute;br&eacute;es par le pape Fran&ccedil;ois seront un &eacute;v&eacute;nement in&eacute;dit dans l'histoire de l'Eglise catholique.&nbsp;

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Gérald Darmanin AFP 

Mort de Benoît XVI : Gérald Darmanin représentera la France aux obsèques

L’Eglise face à un destin incertain 

Atlantico : La mort du pape &eacute;m&eacute;rite Beno&icirc;t XVI a &eacute;t&eacute; interpr&eacute;t&eacute;e par certains comme un nouveau d&eacute;part pour le pontificat du pape Fran&ccedil;ois, lib&eacute;r&eacute; de l&rsquo;ombre du grand th&eacute;ologien qu&rsquo;&eacute;tait son pr&eacute;d&eacute;cesseur. Est-ce trop optimiste ?
 
Nous avons &eacute;t&eacute;, dix ans durant, dans une situation in&eacute;dite que l&rsquo;&Eacute;glise et le pape Fran&ccedil;ois ont d&ucirc; apprendre &agrave; g&eacute;rer, c'est-&agrave;-dire la pr&eacute;sence de deux papes, l&rsquo;un &eacute;m&eacute;rite, l&rsquo;autre r&eacute;gnant. Cela n&rsquo;&eacute;tait jamais arriv&eacute; et pourtant cela s&rsquo;est fait sans aucun heurt ni confrontation. Remarquons donc tout d&rsquo;abord la formidable capacit&eacute; d&rsquo;adaptation de l&rsquo;&Eacute;glise et de la Curie qui a su faire avec un fait nouveau et r&eacute;ellement sans pr&eacute;c&eacute;dent.
Cela a pu se faire gr&acirc;ce &agrave; la personnalit&eacute; des deux papes et au modus vivendi trouv&eacute;. Benoit XVI n&rsquo;est pas intervenu dans les affaires courantes, m&ecirc;me si plusieurs publications majeures ont jalonn&eacute; ce curieux pontificat. Quant &agrave; Fran&ccedil;ois, il a inclus le pape &eacute;m&eacute;rite dans sa mani&egrave;re de gouverner, en l&rsquo;invitant &agrave; plusieurs reprises &agrave; des c&eacute;r&eacute;monies, lorsqu&rsquo;il &eacute;tait encore valide, et en organisant une visite syst&eacute;matique au pape Beno&icirc;t &agrave; chaque cr&eacute;ation de nouveaux cardinaux.
Cette situation de fait de deux papes n&rsquo;est pas compl&egrave;tement optimale. Les canonistes et les historiens de l&rsquo;&Eacute;glise discutent pour trouver une solution qui puisse &ecirc;tre la meilleure possible.
Ind&eacute;niablement, une nouvelle page s&rsquo;ouvre pour le pontificat de Fran&ccedil;ois. Mais lui aussi arrive au terme de son pontificat, m&ecirc;me si personne ne connait le moment. Il est physiquement fatigu&eacute; et commence &agrave; lasser m&ecirc;me ses supporters les plus d&eacute;vou&eacute;s. Ses marges de man&oelig;uvre sont aujourd'hui plus r&eacute;duites qu&rsquo;au moment de son &eacute;lection.&nbsp; &nbsp;&nbsp;
 Certaines &eacute;glises, comme celle des &Eacute;tats-Unis, se montrent critiques des choix de Fran&ccedil;ois. L'&Eacute;glise sait-elle comment r&eacute;pondre ?
L&rsquo;&Eacute;glise am&eacute;ricaine est aujourd'hui l&rsquo;une des plus importantes au monde, avec l&rsquo;Italie, car elle fournit de nombreux pr&ecirc;tres, qu&rsquo;elle dispose d&rsquo;intellectuels brillants et qu&rsquo;elle p&egrave;se d&rsquo;un poids financier important. M&ecirc;me si l&rsquo;Argentin Bergoglio se m&eacute;fie des Am&eacute;ricains du Nord, il ne peut faire sans eux. D&rsquo;autant que, tant sur le continent am&eacute;ricain que dans le monde, c&rsquo;est l&rsquo;une des &eacute;glises les plus dynamiques en termes d&rsquo;apostolat et d&rsquo;innovation &eacute;vang&eacute;lique.
Toutefois, les catholiques am&eacute;ricains sont multiples. Si Fran&ccedil;ois a fait des choix de nomination qui ont h&eacute;riss&eacute; les conservateurs, cela n&rsquo;a jamais caus&eacute; de rupture majeure. Le vrai souci de l&rsquo;&Eacute;glise aujourd'hui c&rsquo;est l&rsquo;Allemagne, pour des questions d&rsquo;ordre th&eacute;ologique, et l&rsquo;Am&eacute;rique latine, une grande partie des fid&egrave;les &eacute;tant aspir&eacute;s par les mouvements &eacute;vang&eacute;liques. Les &Eacute;tats-Unis ne sont donc pas le souci principal de Fran&ccedil;ois et de la Curie.
 Quelles vont &ecirc;tre les prochaines orientations du pape Fran&ccedil;ois ?
Il lui reste &agrave; finaliser la r&eacute;forme de la Curie, r&eacute;forme d&eacute;j&agrave; commenc&eacute;e sous Beno&icirc;t XVI. Les questions financi&egrave;res sont en partie r&eacute;gl&eacute;es, ainsi que la r&eacute;organisation des dicast&egrave;res.&nbsp;
Pour le reste, Fran&ccedil;ois est-il encore capable de surprendre ? On voit que sur le dossier ukrainien, la diplomatie vaticane patine. Apr&egrave;s avoir choisi la voie &eacute;troite du ni-ni en d&eacute;but de conflit, elle a connu une inflexion ces derni&egrave;res semaines avec un soutien nettement affich&eacute; en faveur de l&rsquo;Ukraine. Mais elle n&rsquo;est pas un acteur principal des n&eacute;gociations.
Les JMJ de Lisbonne de juillet prochain seront &agrave; cet &eacute;gard un test majeur. On verra combien de jeunes viendront, et notamment si le score de Cracovie en 2018 sera &eacute;gal&eacute; (pr&egrave;s de 2 millions de participants). On verra &eacute;galement quel discours Fran&ccedil;ois tiendra aux jeunes. Beno&icirc;t XVI &eacute;tait extr&ecirc;mement populaire aupr&egrave;s de la jeunesse, alors m&ecirc;me, et probablement parce que, il leur tenait un discours exigeant et qu&rsquo;il leur parlait de th&eacute;ologie. Si le discours des JMJ se limite &agrave; des consid&eacute;rations banales sur l&rsquo;&eacute;cologie et l&rsquo;accueil de l&rsquo;autre, il n&rsquo;y aura pas de quoi faire briller les foules.
La mobilisation autour de Beno&icirc;t XVI, la ferveur que l&rsquo;on voit &agrave; Rome et dans le monde &agrave; l&rsquo;annonce de sa mort, dix ans apr&egrave;s sa renonciation, souligne en creux l&rsquo;anomie dans laquelle est tomb&eacute; le pontificat actuel. Les commentateurs pouvaient penser que Beno&icirc;t XVI avait &eacute;t&eacute; oubli&eacute;, il n&rsquo;en n&rsquo;est rien. En d&eacute;pit des attaques multiples qu&rsquo;il a subi, il a &eacute;t&eacute; un pape tr&egrave;s aim&eacute;. &nbsp; &nbsp;
 La mort de Beno&icirc;t XVI ouvre-t-elle la voie &agrave; une renonciation possible de Fran&ccedil;ois ?
Seul le pape lui-m&ecirc;me connait la r&eacute;ponse. Mais il est tout &agrave; fait l&eacute;gitime de penser que Fran&ccedil;ois ne voulait pas cr&eacute;er une situation avec trois papes. Cela aurait &eacute;t&eacute; tr&egrave;s compliqu&eacute; &agrave; g&eacute;rer. N&eacute;anmoins, &agrave; l&rsquo;inverse de Beno&icirc;t XVI, Fran&ccedil;ois est un politique. Il sait gouverner et il aime gouverner. &Agrave; moins qu&rsquo;il soit physiquement tr&egrave;s handicap&eacute;, et il l&rsquo;a dit lui-m&ecirc;me puisqu&rsquo;il a r&eacute;dig&eacute; une lettre de renonciation d&egrave;s 2013, je pense qu&rsquo;il est peu probable qu&rsquo;il renonce lui-m&ecirc;me.&nbsp; 
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Mort de Benoît XVI

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Atlantico Rédaction

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