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Les autorités de santé alertent sur une hausse "réelle et notable" des cancers en France
Les autorités de santé alertent sur une hausse "réelle et notable" des cancers en France
©GUILLAUME SOUVANT / AFP

Nouvelle inquiétante

Les autorités de santé alertent sur une augmentation drastique des cas de cancer : plus de 430 000 nouveaux cas en 2023, contre 380 000 en 2018. Un phénomène dû en partie au vieillissement de la population, mais pas que…

« Un appel à mobilisation »., c'est aisni que Norbert Ifrah, président de l’Institut national du cancer (INCa) a décrit le chiffre des nouveau cas de cancer pour l'année 2023, en augmentation radicale par rapport à l'année précédente. En effet, les projections pour l’année 2023 sont alarmantes : alors que chaque année, près de 380 000 (382 000 exactement en 2018, dernières statistiques officielles) nouveau malades du cancer étaient enregistrés, cette année pourrait voir l'arrivée de 433 136 nouveaux cas, selon les données communes de l’INCa et de Santé publique France, en pointe dans le domaine.

Première cause de décès chez l’homme, la deuxième chez la femme (derrière les maladies cardiovasculaires), la hausse « réelle et notable » selon le professeur Ifrah, n'est pas négligeable. Pire, en prenant en compte la courbe depuis 1990, on observe un doublement du nombre de cas, +98 % des cancers chez les patients, +104 % chez les patientes.

Comment expliquer une telle flambée malgré les progrès de la médecine, les nouvelles thérapies et technologies de pointe ? Tout d'abord pour des raisons assez logiques et somme toutes attendues, tenant à l'évolution démographique du pays : « à l’accroissement de la population et son vieillissement », explique en premier lieu Norbert Ifrah. Plus d’habitants plus âgés, donc plus de cancers.

L'augmentation démographique, contre laquelle on ne peut pas grand chose, explique 30 % de ladite augmentation. L'âge moyen de plus en plus avancé est également un phénomène général. Dans cet interval de 33 ans en France, les hommes de 60-90 ans ont bondi de 54 %, les femmes de 32 %. Notre espérance de vie s'acroit, mais pas forcément notre vie en bonne santé.

De quoi tout expliquer et se rassurer ? Par vraiment. L'INCa explique 78 % de l’augmentation des cas chez les hommes par ces facteurs, mais seulement 57 % de ceux se déclarant chez la femme. Pour celles-ci, la différence est largement due aux changements dans le mode de vie, avec un coupable désigné : « Le facteur majeur est la consommation de tabac qui a augmenté dans la génération des femmes, après celle des hommes. Les effets apparaissent maintenant avec un décalage dans le temps », explique la docteure Florence Molinié, spécialiste de santé publique et présidente du Réseau français des registres de cancers. En effet, l'année 2021 a vu le tabagisme repartir à la hausse après des années de baisse, et ce notamment dû au tabagisme féminin.

De quoi faire s'alerter l'ancienne ministre de la santé  et ex-présidente de l’INCa, Agnès Buzyn, en décembre 2022, jugeant que les jeunes femmes « perçoivent la cigarette comme une forme de liberté et d’égalité, ce que l’on ne retrouve pas dans d’autres pays. On a toujours eu de grandes difficultés à les faire décrocher car elles ont souvent peur de prendre du poids. Ce stress les empêche de se décider », jugeait-elle.

De fait, les principaux cancers en augmentation chez la femme sont celui des lèvres-bouche-pharynx et celui du poumon : + 1,6 % pour les premiers et surtout 5 % pour le second, un chiffre inquiétant, qui rattrape même celui du cancer du sein, alerte Norbert Ifrah. De même, dans la catégorie des comportements à risque favorisant les cancers, la consommation d’alcool s'est démocratisé à tous les genres, au point que les cancers du pancréas et du foie bondissent également chez les femmes. Cas intéressant car en augmentation chez les deux sens : les mélanomes de la peau se multiplient, décrivant un manque dans la protection de la peau face au soleil.

Pour enrayer cette mécanique, l'INCa appelle à une mobilisation de tous les acteurs : « On doit intensifier nos actions en matière de prévention et de dépistage, investir dans la recherche, garantir à tous l’accès à l’innovation », liste Norbert Ifrah. Au delà d'une démographie subie, les facteurs de risque (alcool, tabac, soleil, sédentarité, malbouffe…) peuvent être évités.

Le Parisien

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