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La France accueille plus d'un demi-million de réfugiés
La France accueille plus d'un demi-million de réfugiés
©LIONEL BONAVENTURE / AFP

Un cap franchi

L’Ofpra estime que 547 102 personnes sont actuellement « placées sous la protection » de la France. Un chiffre en augmentation mais, fait surprenant, avant tout gonflé par l’arrivée de réfugiés russes.

Avec plus de 56 000 nouvelles demandes d'asile acceptées l'an dernier, la France a passé un seuil symbolique dans l'accueil de réfugiés. En effet, selon le rapport annuel de l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides), organe chargé d'attribuer cette protection aux exilés, le pays a franchi la barre du demi-million de réfugiés accueillis sur son territoire. « La population sous protection de l'Ofpra est ainsi estimée au 31 décembre 2022 à 547 102 personnes », a indiqué cet organe.

L'an dernier, 56 276 personnes « ont été nouvellement placées sous la protection » de la France, que ce soit après une décision en première instance de l'Ofpra ou en appel auprès de la Cour nationale du droit d'asile (CNDA), dont un large contingent d'afghans, les plus nombreux depuis cinq ans avec 17 000 des 131 000 demandes déposées : une tendance qui s'est encore accentuée depuis le retour au pouvoir, à l'été 2021, des talibans (+ 37 % entre 2021 et 2022).

On s'attendait à une explosion des chiffres avec le déclenchement, en février 2022, de la guerre en Ukraine, conflit ayant enclenché le plus important exode de réfugiés en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Mais les ukrainiens (en réalité surtout des ukrainiennes et des enfants) ont été exonéré de demande d'asile en bénéficiant du régime spécifique et inédit de la « protection temporaire ».Environ 100 000 personnes ont ainsi été accueillit en urgence, en profitant d'un droit au séjour et d'une panoplie d'aides sociales.

En revanche, conséquence inattendue, « l'inscription dans la durée et le durcissement du régime russe ont généré un flux de demandes d'asile en provenance de Russie (+ 75 %) plus important que les dernières années », selon l'Ofpra. 2 617 Russes ont demandé l'asile, avec en 2022 « un changement dans les motifs invoqués […] après le début du conflit en Ukraine », a détaillé l'Office. Les Russes font « dorénavant part de leurs craintes du fait de leurs opinions politiques d'opposition à la guerre ainsi que de leur refus de la conscription ou de la mobilisation dans les forces armées russes », a encore écrit l'Ofpra. Une décision importante est attendue le 20 juillet, par la Cour nationale du droit d'asile afin de dégager une jurisprudence sur le dossier des déserteurs et objecteurs de conscience russes.

Alors que le gouvernement entend mener son projet de loi immigration prochaînement, afin de réduir les délais de traitement des demandes d'asile, et d'expulser plus rapidement les déboutés, l'Ofpra se félicite d'avoir divisé par deux ce délai, en un an : 159 jours (cinq mois) en 2022, 261 jours en 2021. Avec pour effet pervers que, l'organe peine à suivre le rythme pour établir les actes d'état civil, surtout eu égard au nombre de demandes acceptées. Or, ceux-ci s'avèrent indispensables à l'ouverture de nombreux droits sociaux, plongeant une partie de ces personnes dans la précarité. En la matière, a reconnu l'Ofpra, « L'ampleur du défi, alors que la population des réfugiés ne cesse de progresser, mérite une forte mobilisation des pouvoirs publics ».

Le Point

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