L'ONU constate une baisse de l'espérance de vie, de l'éducation et du niveau de vie depuis le début de la pandémie de Covid-19<!-- --> | Atlantico.fr
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Selon un rapport de l'ONU, des décennies de progrès en termes d'espérance de vie, d'éducation et de prospérité économique se sont effondrés depuis la pandémie de Covid-19
Selon un rapport de l'ONU, des décennies de progrès en termes d'espérance de vie, d'éducation et de prospérité économique se sont effondrés depuis la pandémie de Covid-19
©ALAIN JOCARD / AFP

Recul de 5 ans

Des décennies de progrès en termes d'espérance de vie, d'éducation et de prospérité économique ont commencé à s'effondrer depuis la pandémie de Covid-19, selon un nouveau rapport de l'ONU.

Au cours des deux dernières années, neuf pays sur dix ont reculé dans l'Indice de développement humain des Nations Unies, selon un nouveau rapport. Le Covid-19, la guerre en Ukraine et l'impact du changement climatique ont inversé le cours du développement mondial, selon des informations de la BBC.

L'indice de développement humain a été lancé en 1990 dans le but de regarder au-delà du PIB comme mesure du bien-être.

Le nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) déplore le recul en matière d’éducation, d’égalité ou de santé. Une situation liée à la crise Covid et que la guerre en Ukraine pourrait encore aggraver.

Confronté à une superposition de crises sans précédent, en particulier la pandémie de Covid-19, le monde est revenu cinq ans en arrière en matière de développement humain, alimentant « méfiance » et « frustration » à travers la planète, s’alarme l’ONU dans ce rapport publié jeudi 8 septembre 2022.

Pour la première fois depuis sa création il y a plus de 30 ans, l’Indice de développement humain, qui prend en compte espérance de vie, éducation, et niveau de vie, a reculé deux années de suite, en 2020 et en 2021, s’inquiète le rapport du Programme de l’ONU pour le développement (Pnud).

« Cela veut dire que nous mourons plus tôt, que nous sommes moins éduqués et que nos revenus baissent », précise son patron Achim Steiner lors d’un entretien avec l’AFP :

« Avec ces trois paramètres, vous pouvez avoir une idée de pourquoi les gens commencent à être désespérés, frustrés, inquiets pour l’avenir ».

Alors que l’indice progressait de façon continue depuis des décennies, il est revenu en 2021 à son niveau de 2016, « effaçant » des années de développement. 

« Nous avons vécu des catastrophes avant, nous avons eu des conflits avant, mais la confluence de ce à quoi nous sommes confrontés aujourd’hui est un recul majeur pour le développement de l’humanité », révèle le patron du Pnud.

Ce recul touche plus de 90 % des pays de la planète, même si les inégalités entre pays sont toujours flagrantes. En haut de la liste, se trouvent toujours la Suisse, la Norvège et l’Islande. Et tout en bas, le Soudan du Sud, devant le Tchad et le Niger.

Si certains pays commencent à se remettre des impacts de la pandémie, beaucoup d’autres en Amérique latine, en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud ou dans les Caraïbes n’ont pas eu le temps de se relever que s’est abattue déjà une nouvelle crise : la guerre en Ukraine.

Avec son impact majeur sur la sécurité alimentaire et énergétique « sans aucun doute, la perspective pour 2022 est sombre », a relevé Achim Steiner.

Le recul de l’Indice de développement humain est en grande partie tiré par la baisse de l’espérance de vie de plus d’un an et demi entre 2019 et 2021 (71,4 ans en 2021 contre 73 ans en 2019) alors que quelques mois sont en général gagnés chaque année.

« Malgré la reprise importante de l’économie en 2021, l’espérance de vie continue à décliner », a noté l’auteur du rapport Pedro Conceiçao lors d’une conférence de presse, qualifiant ce déclin de « choc sans précédent ».

« Aux États-Unis, il y a eu une baisse de deux ans de l’espérance de vie, dans d’autres pays la chute est encore plus grande ».

Le rapport décrit aussi un monde et une population « perturbés » par ces crises qui s’accumulent et l'« incertitude » qui en découle.

Le rapport suggère notamment de se concentrer sur trois axes : investissements notamment dans les énergies renouvelables et la préparation aux futures pandémies, assurance (y compris protection sociale) pour absorber les chocs, et innovations pour renforcer les capacités à faire face aux prochaines crises.

Le Pnud appelle également à ne pas poursuivre la récente tendance à la baisse de l’aide au développement destinée aux pays les plus vulnérables.

Les revers dans la majorité des 191 pays inclus dans l'indice, en particulier en ce qui concerne l'espérance de vie, ont ramené les niveaux de développement à ceux de 2016, inversant une tendance de 30 ans.

BBC

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