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Jean-Louis Borloo : le retrait d'un "créatif" qui va manquer à l'UDI
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La fin

Le président de l'UDI et du Parti radical a annoncé dimanche 6 avril dans un courrier adressé au comité exécutif de son parti qu'il mettait un terme "à ses fonctions et mandats" politiques.

Jean-Louis Borloo jette l'éponge après des décennies de combats politiques. Victime fin janvier d'une pneumonie accompagnée d'une septicémie, l'homme de 63 ans ne se remet pas vraiment de cette maladie épuisante. A bout de force, l'ex-ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy a donc annoncé son retrait de la politique dans une lettre. Un choc pour la classe politique même si ses proches comme Yves Jégo de l'UDI ont assuré qu'il "n'y a pas de dégradation de son état de santé, il y a un temps long pour se remettre en forme" avant d'espérer un retour dans quelques mois "dans des conditions qu’il définira lui-même".

Car le départ de Jean-Louis Borloo laisse un vide terrible au centre. Grand artisan et défenseur du centre en France, il pourra se targuer d'avoir fédérer "la famille centriste à l'automne 2012" en créant l'Union des démocrates et indépendants. Un dernier acte fondateur important puisqu'il n'avait pas hésité à contacter et se réconcilier avec François Bayrou, avec lequel il était brouillé depuis presque 10 ans. Les deux hommes étaient apparus ensemble lors du journal télévisé de 20h de TF1, montrant l'image d'un centre uni. Borloo l'assurait alors "l'UDI a de grands jours devant elle et va devenir une force politique qui compte dans le paysage politique français".

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Ayant remporté une quinzaine de grandes villes dont Laval et Saint-Etienne lors des élections municipales, l'UDI était en passe de réussir son pari. Mais l'absence de leader devrait l'affaiblir. Car Jean-Louis Borloo portait sur ses épaules ce projet. "Jean-Louis, c'est Jean-Louis" disent ceux qui le connaissent bien. Avocat d'affaires de métier, l'homme est un orateur capable de convaincre les plus sceptiques. Il est aussi un homme de dialogue, de consensus et de synthèse. "Autant de qualités qu'il faut aujourd'hui à un patron de parti" résume un de ses proches. Mais Borloo, c'est aussi l'élu décontracté, bon vivant, adepte des petites phrases et parfois moqué pour son style vestimentaire particulier n'hésitant jamais à délacer ses chaussures ou à desserrer sa cravate en rendez-vous politique. Cette image lui a d'ailleurs valu une caricature acerbe des Guignols de l'Info. Une marionnette qu'il déteste d'ailleurs.

Mais Borloo, c'est également des succès à Valenciennes notamment dont il a été maire. Sinistrée par la crise sidérurgique. Il avait fait de la ville le laboratoire de sa méthode de rénovation urbaine et de redressement économique et social. L'homme a aussi brillé en tant que ministre avec la rénovation des banlieues avec la fameuse Anru, une baisse du chômage quand il était à l'Emploi ou encore le Grenelle de l'environnement avec des centaines de mesures. "C'est un créatif", dit de lui le député UMP Christian Jacob. Sans lui, l'UDI va donc devoir très vite se reconstruire et trouver un leader. François Bayrou qui a participé au projet pourrait-il reprendre le flambeau ? L'homme s'est engagé à être maire de Pau à "200%", difficile de le voir changer d'avis si tôt. Mais en politique, rien n'est impossible. Une des maximes favorites d'ailleurs de Jean-Louis Borloo.

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