Interview du pape François : son avis sur l'homosexualité, l'avortement, l'Eglise<!-- --> | Atlantico.fr
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Le pape François
Le pape François
©REUTERS/Dylan Martinez

Communication

Fait rare, le pape François a accordé une interview à la presse ce jeudi, et a évoqué des thèmes brûlants, sans pour autant changer les conceptions catholiques.

Le pape François a livré sa ligne politique jeudi, livrant sa position sur des thèmes brûlants de société dans une interview aux mots soigneusement pesés, publiée jeudi dans plusieurs revues jésuites à travers le monde, dont la "Civilta Cattolica". Cette interview est le fruit d’entretiens qui se sont déroulés en août dernier entre le Pape François et le Père Antonio Spadaro, directeur de cette revue italienne. Les questions avaient été préparées par les responsables de 16 revues culturelles jésuites. Ce texte, qui rouvre le débat sur de nombreux sujets, est considéré par de nombreux commentateurs comme le signe d'une réelle volonté d'ouverture, voire de réforme.

Restant sur sa ligne du "Qui suis-je pour juger ?",  il recommande la "miséricorde" pour les homosexuels, les divorcés et les femmes ayant avorté : sans changer les conceptions catholiques, il a invité à "accompagner" les personnes dans leur cheminement et leur complexité.

"Nous devons trouver un nouvel équilibre, sinon l'édifice moral de l'Eglise risque de s'écrouler comme un château de cartes, de perdre la fraîcheur et le parfum de l’Évangile", ajoute-t-il. Selon le pape, "la chose dont a le plus besoin l'Eglise aujourd'hui c'est la capacité de soigner les blessures et de réchauffer le cœur des fidèles, la proximité, la convivialité".

"Je vois avec clarté que la chose dont a le plus besoin l'Eglise aujourd'hui c'est la capacité de soigner les blessures et de réchauffer le cœur des fidèles, la proximité, la convivialité. Je vois l'Eglise comme un hôpital de campagne après une bataille. Il est inutile de demander à un blessé grave s'il a du cholestérol ou si son taux de glycémie est trop élevé ! Nous devons soigner les blessures. Ensuite nous pourrons aborder le reste", a déclaré le pape à propos de l'Eglise.

A propos des homosexuels, le pape a raconté : "A Buenos Aires j'ai reçu des lettres de personnes homosexuelles, qui sont des "blessées de la société" parce qu'elles se ressentent depuis toujours condamnées par l'Eglise. Mais ce n'est pas ce que veut l'Eglise. Pendant mon vol de retour de Rio de Janeiro, j'ai dit que, si une personne homosexuelle est de bonne volonté et qu'elle est en recherche de Dieu, je ne suis personne pour la juger. Disant cela, j'ai dit ce que dit le catéchisme" [de l'Eglise catholique]."

Enfin, il a dit : "Nous ne pouvons pas insister seulement sur les questions liées à l'avortement, au mariage homosexuel et à l'utilisation de méthodes contraceptives. Je n'ai pas beaucoup parlé de ces choses, et on me l'a reproché. (...) La pensée de l'Eglise, nous la connaissons, et je suis fils de l'Eglise, mais il n'est pas nécessaire d'en parler en permanence".

François confie aussi qu’il n’a « jamais été conservateur » mais que son « mode autoritaire de prendre des décisions avait créé des problèmes » quand il était jeune provincial (chef) des jésuites à Buenos Aires.

Le pape François évoque également ses goûts en matière d’art. Il cite ainsi Dostoïevski et Hölderlin en littérature, Le Caravage et Chagall en peinture, Mozart et Bach en musique, ainsi que Beethoven et Wagner. Pour le cinéma, il confie s’identifier à La Strada de Fellini, et ajoute avoir beaucoup aimé Rome ville ouverte de Rossellini.

La version française est disponible en téléchargement sur le site de la revue Etudes.

Lu sur SudOuest.fr

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