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Hollywood : Début d'une nouvelle grève des scénaristes
Hollywood : Début d'une nouvelle grève des scénaristes
©wikipédia

Crise aux studios

Après des négociations infructueuses, la puissante Writer's Guild of America a concrétisé ses menaces contre les grands studios et plateformes de streaming en appelant les scénaristes de l'industrie cinématographique à la grève ininterrompue.

Le cinéma n'avait sûrement pas besoin d'une nouvelle tempête, mais celle ci semblait s'annoncer depuis un petit moment. Alors que studios et syndicat des scénaristes avaient jusqu'au 1er mai pour s'entendre, la nouvelle est tombée : le conseil d’administration du puissant syndicat des scénaristes, la Writers Guild of America (WGA), « agissant en vertu de l’autorité qui leur a été conférée par leurs membres, ont voté à l’unanimité en faveur d’un appel à la grève ». Concrètement, cela implique des milliers de scénaristes de télévision et de cinéma, et donc une bonne partie de l'industrie outre-Atlantique. Des late-night shows (talk-shows de fin de soirée) comme celui du célèbre Jimmy Fallon ont annoncés dans la foulée leur interruption immédiate. Les séries et films prévus prochaînement seraient, eux-aussi, retardés. Durant les années 2007-2008, une grève inédite des scénaristes à Hollywood avait durablement affecté la production audiovisuelle et coûté près de 2 milliards de dollars à l'industrie. 

Les révendications des scénaristes portent avant tout sur une hausse de leur rémunération et une plus grande part des bénéfices générés par le streaming, dans un contexte difficile de réduction des coûts, au prétexte de pressions économiques. La situation semblait explosive pour les personnes informés, et ce notamment due à l'évolution du secteur. L'enjeu, « un accord qui va déterminer la manière dont [les scénaristes sont] rémunérés » pour le streaming, avait confié un scénariste basé à Los Angeles à l'Agence France Presse. Alors que les plateformes explosent au détriment du cinéma plus classiques, que leurs employeurs font des bénéfices et augmentent les salaires de leurs dirigeants les scénaristes affirment leur difficulté à vivre de leur métier, tandis que leurs salaires au mieux stagnent, voire baissent en raison de l’inflation. Selon la WGA, ils n'ont jamais été aussi nombreux à travailler au salaire minimum imposé par les syndicats.

Le streaming semble souvent pointé du doigt : Quand bien même leur travail connaîtrait un succès international, comme Stranger Things et ses centaines de millions de spectateurs, le système impose en l'état un montant de rénuménaration fixe pour les auteurs de séries. Au nom des 11 000 scénaristes qu'elle représente dans tout le pays, La WGA réclame une revalorisation de ces montants, aujourd’hui « bien trop faibles au regard de la réutilisation internationale massive » de ces programmes. La question de l’intelligence artificielle et de son impact sur le métier de scénariste est également un point de discussion qu'elle entend imposer.

De leur côté, les studios et plateformes, représentés au sein de l'Alliance des producteurs de cinéma et de télévision (AMPTP) ripostent en rappelant dépenser plus aujourd'hui qu'il y a dix ans pour les droits des auteurs, atteignant un montant record de 494 millionsd. Plus largement, après une stratégie d'investissement tout azimuts ces dernières années, provoquée par une chasse frénétique aux abonnés pour les plateformes de streaming, les grandes entreprises du secteur déclarent subir une pression lourde de réduction des coûts de la part de leurs investisseurs.

L’industrie du cinéma « est également un secteur très concurrentiel » a résumé une source proche de l'AMPTP. Selon elle, « il n’y a qu’une seule plate-forme qui soit rentable à l’heure actuelle, et c’est Netflix ».

Le Monde

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