Européennes : Édouard Philippe cultive sa différence avec Emmanuel Macron<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Édouard Philippe était invité sur LCI ce dimanche 26 mai 2024.
Édouard Philippe était invité sur LCI ce dimanche 26 mai 2024.
©ludovic MARIN / POOL / AFP

Émancipation

En mettant la pression à Emmanuel Macron sur le dossier calédonien et en critiquant sa proposition de débat avec Marine Le Pen, l’ancien premier ministre multiplie les marques d’indépendance vis-à-vis de lui.

D'une réunion publique à Bayonne la semaine dernière, jusqu’à un plateau de LCI dimanche soir, l'ancien premier ministre Édouard Philippe multiplie les marques d'indépendance vis-à-vis du président de la République.

Ce n'est pas la première fois que le président du parti Horizons s'essaie à un tel exercice. À l'heure où la majorité présidentielle commence à serrer les rangs pour affronter la déroute attendue dans les urnes le 9 juin prochain, son positionnement se fait d'autant plus remarquer. Surtout à l'évocation de la stratégie à adopter face au Rassemblement national, favori du scrutin. Quand des responsables de la majorité s'inquiètent dans la coulisse d'une implication contreproductive d'Emmanuel Macron, Édouard Philippe s'en fait publiquement le porte-voix : « Que le premier ministre, qui est le chef de la majorité, discute avec le chef d'un parti politique, ça ne me paraît pas scandaleux et assez normal. Que le chef de l'État explique qu'il se propose de débattre » avec Marine Le Pen, « une personnalité qui n'est pas un chef de parti, c'est plus surprenant. Je ne sais pas si c'est nécessaire ». Édouard Philippe explique qu’il n'est « pas sûr que c'était une bonne idée » que l'Élysée propose à la double finaliste de la présidentielle un tel débat « mais c'est l'idée du président, pourquoi pas ».

À l'évocation de la gestion de crise en Nouvelle Calédonie, l’ancien premier ministre semblait douter d'Emmanuel Macron. « J'espère que les annonces du président seront à la hauteur de la situation », a-t-il lâché devant des militants. La distance mise par l’ancien Premier ministre dans ses propos n'est évidemment pas passée inaperçue à l'Élysée, bien que l'on ne s'y s'étonne plus vraiment de la relation douce-amère qui prévaut entre le maire du Havre et Emmanuel Macron.

Dimanche, Édouard Philippe n'a pas été interrogé spécifiquement sur la proposition d'organiser un référendum national avancée par le président de la République pour répondre au blocage institutionnel et politique à Nouméa, mais « le rapport de force ne permettra jamais un retour à l'ordre public », a toutefois insisté l’ex-chef du gouvernement. Lorsqu'il était à Matignon, Édouard Philippe s'était longuement impliqué dans ce dossier au point que son nom revienne ces jours derniers pour diriger une mission de concertation sur place. L'Élysée n'a jamais donné suite, préférant s'appuyer sur un trio de haut-fonctionnaires. « Le désordre s'est installé sur l'île », persiste à remarquer de son côté Édouard Philippe, malgré le déplacement présidentiel éclair dans le Pacifique.

Le maire du Havre, qui s’évertue à répéter qu'il est « loyal et libre » à l'égard d'Emmanuel Macron, prépare surtout l'après des élections européennes. « Je discute avec des élus LR, énormément d'élus LR extrêmement ouverts à la discussion », explique-t-il, tandis que ses proches font le pari que des députés de droite rallieront dans les prochaines semaines le groupe Horizons à l'Assemblée nationale.

« Je suis quelqu'un qui aime son pays et qui sait qu'il y aura en 2027 une élection présidentielle. Je pense que la campagne n'est pas commencée mais la pire des choses face à des choses difficiles est de ne pas être préparé », souligne déjà Édouard Philippe. Comme s’il signifiait qu'il ne ratera pas le train quand il s'agira de tourner la page du macronisme.

Le Figaro

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !