Crash du vol AH5017 : l'épave "désintégrée" de l'avion retrouvée, le travail des enquêteurs commence<!-- --> | Atlantico.fr
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116 personnes étaient à bord de l'avion.
116 personnes étaient à bord de l'avion.
©Reuters

Drame aérien

Quelques jours après les catastrophes aériennes en Ukraine et à Taïwan, un avion de la compagnie Air Algérie s'est écrasé jeudi au nord Mali. Les enquêteurs vont devoir désormais trouver les raisons de ce nouvel accident.

  • Dans la nuit du mercredi 23 au 24 juillet, 50 minutes après son départ de Ouagadoudou (Burkina Foso), le vol AH5017 d'Air Algérie disparaît des radars avec 116 personnes à bord, dont 51 Français.
  • L'épave de l'avion a été retrouvé au nord du Mali ce vendredi matin 
  • François Hollande tiendre une réunion ce vendredi matin en présence de plusieurs ministres 
  • Le président de la République a décidé d'annuler son voyage à la Réunion, à Mayotte et aux Comores. 
  • Pour Laurent Fabius, "on ne peut exlcure aucune hypothèse" quant à l'origine du crash.
  • "Pas de chance de retrouver des survivants" selon Frédéric Cuvillier, le ministre des Transports

Accident, attentat déjoué par les pilotes ? Impossible de dire pour le moment dans quelles circonstances un avion d'Air Algérie s'est écrasé jeudi dans le nord du Mali moins d'une heure après son décollage de Ouagadougou. 116 personnes se trouvaient à bord parmi lesquelles une cinquantaine de Français. Toute la journée de jeudi, les informations se sont succédées pour tenter de savoir où se trouvait le vol AH5017.

L'alerte a d'abord été donnée jeudi en début d'après-midi par les autorités algériennes. Très vite, les spéculations vont bon train mais il ne fait guère de doutes que l'avion s'est crashé. Vers 15h00, lors d'une première conférence de presse organisée à l'aéroport d'Alger, un premier décompte partiel des nationalités à bord du vol AH 5017 est communiqué. 51 Français, 24 Burkinabés, 8 Libanais, 6 Algériens, 5 Canadiens, 4 Allemands, 2 Luxembourgeois, 1 Malien, 1 Belge, 1 Camerounais, 1 Nigérien, 1 Égyptien, 1 Ukrainien, 1 Roumain, 1 Suisse et les 6 membres d'équipage espagnols figurent sur cette liste. La confirmation du drame arrive quelques minutes plus tard. Laurent Fabius validera juste après la présence de 51 Français dans ce vol. Ce vendredi matin, Frédéric Cuvillier a indiqué qu'il n'y avait "pas de chance de retrouver des survivants".

Des informations contradictoires circulaient ensuite sur le lieu exact du crash, un haut responsable burkinabé annonce jeudi en début de soirée que l'appareil s'était écrasé près de la frontière entre le Burkina Faso et le Mali. Finalement, l'avion d'Air Algérie est localisé à 50 kilomètres au nord de la frontière du Burkina Faso, dans la zone malienne de Gossi, ville à environ 100 kilomètres au sud-ouest de Gao, la plus grande ville du nord du Mali. 

La météo en cause ?

Dès jeudi soir, des anciens pilotes d'avion racontaient les conditions délicates dans cette zonne à cette période de l'année en raison de la formation d'orages violents. Selon les autorités algériennes, l'équipage espagnol a signalé qu'il changeait de route "en raison de conditions météo particulièrement difficiles". "Le signal a été perdu après le changement de cap" a précisé une source officielle malienne qui a également indiqué que le contact avec l'avion avait été perdu dans la région de Gao, secouée par de "forts orages"."Aujourd'hui même, nous ne pouvons pas établir les causes de ce qui s'est produit", avait cependant souligné François Hollande. "On ne peut pas, on ne doit exclure aucune hypothèse avant d'avoir tous les éléments" avait dit quant à lui le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, dans une conférence de presse.

Vendredi matin sur RTL, Bernard Cazeneuve a évoqué la météo au moment du drame. "Nous pensons que cet avion s'est abîmé pour des raisons qui tenaient aux conditions météorologiques", a déclaré le ministre, en précisant qu'"aucune hypothèse ne peut être écartée aussi longtemps que l'enquête n'a pas donné tous ses résultats". "Mais l'hypothèse la plus probable est effectivement celle-ci", a-t-il répondu au journaliste. "L'avion s'est abîmé au moment où il s'est écrasé", a encore dit le ministre. S'est-il écrasé en vol? "Ca ne correspond pas à l'hypothèse la plus probable", a-t-il estimé.


La secrétaire d'État aux Français de l'étranger, Fleur Pellerin, est arrivée ce vendredi à Ouagadougou. De même, un "détachement militaire français a été envoyé sur place pour sécuriser le site et recueillir de premiers éléments d'information". Car comme le reconnaissaient plusieurs experts jeudi soir, il est important que la zone du crash soit sécurisée le plus rapidement possible afin que les enquêteurs puissent retrouver le maximum d'indices sur place. Il faudra également recueillir les deux boîtes noires de l'appareil dans les plus brefs délais. 

Ce vendredi matin, le général Gilbert Diendéré, membre de la cellule de crise au Burkina Faso, a indiqué que son équipe d'enquêteurs avait déjà inspecté l'épave. "L'équipe a confirmé avoir vu les restes de l'avion, complètement brûlés et éparpillés sur le sol" a déclaré le militaire à la télévision. Il a ajouté que des parties de corps avaient été retrouvés. "Malheureusement, l'équipe n'a vu personne sur le site. Elle n'a pas vu de survivants", a-t-il dit.

Selon un responsable local à Gossi, des gardiens de troupeaux près du village de Hamni-Ganda ont assisté au crash et ont transmis l'information aux autorités du Burkina. "Les gardiens étaient dans la brousse et ont vu l'avion tomber", a déclaré Louis Berthaud, une personnalité de Gossi, joint par téléphone. "C'était sans doute une tempête et il a été frappé par la foudre. Ils disent qu'il était en feu quand il est tombé, avant de s'écraser" a-t-il indiqué.

Une enquête ouverte

En France, une enquête judiciaire a été ouverte pour "homicides involontaires". D'après les premiers éléments, l'appareil avait été déclaré en "bon état" lors d'un contrôle cette semaine, a assuré l'aviation civile. Ce vendredi matin, Swiftair, la compagnie espagnole propriétaire de l'avion affrété par Air Algérie, a précisé que l'appareil avait 18 ans était en bon état et qu'il avait été constamment "révisé". 

Des cellules de crise ont été mises en place en Algérie, au Burkina Faso, au Mali et en France. Selon un responsable d'Air Algérie, les voyageurs dans l'avion accidenté étaient "tous des passagers de transit". Dans plusieurs aéroports français où les passagers étaient attendus après leur escale à Alger,des proches cherchaient, hébétés, des bribes d'information après avoir appris la disparition de l'avion par les médias.La dernière catastrophe aérienne frappant Air Algérie remontait à 2003. Un de ses avions s'était écrasé peu après son décollage de Tamanrasset, dans le sud de l'Algérie. L'accident avait fait 102 morts. En février dernier, un avion de transport militaire s'est écrasé sur une montagne dans l'est du pays faisant 77 morts.

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