Chômage : quand Hollande s'opposait au contrôle des chômeurs (que vient de proposer Rebsamen)<!-- --> | Atlantico.fr
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Chômage : quand François Hollande ne pensait pas - du tout - comme François Rebsamen
Chômage : quand François Hollande ne pensait pas - du tout - comme François Rebsamen
©Reuters

Flash-back

Les déclarations du ministre du Travail sur le "renforcement des contrôles" des chômeurs font des vagues à gauche. Et permettent de ressortir certaines déclarations du passé...

Rentrée tendue pour François Rebsamen. Le ministre du Travail, invité d'iTele ce mardi, a profité de son intervention pour annoncer qu'il allait "renforcer les contrôles" pour vérifier que les chômeurs cherchaient bien du travail :

Ce vocable, peu habituel pour un politique de gauche, pourrait valoir au principal incriminé un recadrage en bonne et due forme (un bureau national du parti se tient d'ailleurs à 17h) : la gauche, politique comme syndicale, n'a en effet pas mis longtemps à réagir. Invité du "talk" du Figaro ce mardi, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger n'a pas hésité à affirmer qu'il était "atterré" par les propos de Rebsamen. Eric Aubin, de la CGT, a de son côté regretté que "la seule solution que trouve le gouvernement pour faire baisser la courbe du chômage, c’est de sanctionner les demandeurs d’emploi en considérant qu’ils ne recherchent pas activement des emplois". Gérard Filoche (PS) y est également allé de son petit tacle :

Plus gênant : le grand écart entre le discours de François Rebsamen en 2014 et celui de François Hollande en 2012, alors même qu'il n'était que candidat à l'élection présidentielle. Commentant des propos du même acabit émanant de Nicolas Sarkozy, il expliquait alors qu'"il n'est jamais utile pour un président sortant qui est en échec de s'en prendre aux plus fragiles"Plus fort encore : ce communiqué du Parti socialiste daté de février 2012 et qui tonnait alors : "Qui peut croire que les 6,2 millions de Français qui s’inscrivent chaque année à Pôle emploi le font par plaisir ou par paresse ?".

Les contrôles étaient également dénoncés à gauche dès 2005, lorsque Dominique de Villepin avait à son tour mené une réfléxion sur ce sujet, dans ce communiqué signé Alain Vidalies, secrétaire d'Etat aux Transports dans l'actuel gouvernement : "Autoriser ces autorités à croiser les informations qu’elles détiennent avec les documents de l’administration fiscale revient à encourager un véritable harcèlement des demandeurs d’emploi, qui aura pour seul effet d’hypothéquer le contrat de confiance nécessaire à leur réinsertion".

Marisol Touraine, actuelle ministre de la Santé, y était également allée de son communiqué en mars 2012 : "Pour masquer son échec social, le président sortant refait le coup de la chasse aux fraudeurs !"

Même si la gauche ne parle pas d' "assistanat" comme le faisait la droite au pouvoir, la finalité de la proposition de François Rebsamen n'en est pas si éloignée - Eric Woerth a d'ailleurs déclaré sur iTele être d'accord avec les propos de Rebsamen.

Ce paradoxe fait dire à l'ancienne ministre UMP Roselyne Bachelot que les réactions aux propos de François Rebsamen auraient été bien différentes s'ils avaient été tenus par un politique de droite :

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