Cécile Duflot : "Certains de nos anciens responsables tentent de monnayer leur pouvoir de nuisance"

Symbole de la fracture au sein du parti écologiste, Cécile Duflot n'a pas l'intention de rattraper ses petits camarades par el col, lassés du virage à gauche entrepris par la direction d'EELV. "Certains de nos anciens responsables choisissent de casser ce que nous avons construit ensemble et tentent de monnayer leur pouvoir de nuisance. Ils ont tort" a-t-elle expliqué ce dimanche, dans une interview au JDD. Plusieurs élus, comme François de Rugy, Barbara Pompili ou Jean-Vincent Placé ont ainsi rendu leur carte pour proposer une vision plus réformiste de l'écologie. "Quand on est dans un pays où le chômage ne cesse d’augmenter, on ne peut laisser penser que la modernité, c’est d’adouber la vision libérale de nos adversaires" raille Cécile Duflot.

Pourtant, cette nouvelle crise donne de sombres perspectives pour les élections de fin d'année où le parti ne devrait récolter que des miettes. "Je ne me résous pas à ce naufrage annoncé : jetons nos forces dans la bataille au lieu de déjà chercher à nous jeter à la figure la responsabilité de la défaite" affirme-t-elle. "La gauche et les écologistes doivent mobiliser leurs électorats respectifs et se donner les moyens de se rassembler au second tour." Surtout, elle sous-entend que la montée du Front national est aussi le résultat de la politique gouvernementale. "Le carburant le plus puissant de la poussée nationale-populiste, c’est le sentiment que les responsables politiques ne mettent pas en œuvre leurs promesses, n’appliquent pas le programme sur lequel ils ont été élus" explique l'ancienne ministre, visant notamment le libéralisme affiché du ministre de l'Economie Emmanuel Macron.

Sera-t-elle candidate en 2017 ? "Rien n'est décidé" assure-t-elle. "La présidentielle est un long marathon. Et comme on ne court pas un marathon sans faire de footing, je me prépare."