"Bal des hypocrites" ? : Roselyne Bachelot relate son expérience de ministre de la Culture lors de la pandémie de Covid-19 dans son livre "682 jours"<!-- --> | Atlantico.fr
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L'ancienne ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, après une réunion à l'Elysée, le 4 mai 2022.
L'ancienne ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, après une réunion à l'Elysée, le 4 mai 2022.
©Bertrand GUAY / AFP

Confidences sans langue de bois

Roselyne Bachelot publie "682 jours" aux éditions Plon ce jeudi 5 janvier. Dans ce journal, dans lequel elle relate son expérience en tant que ministre, Roselyne Bachelot fustige le bal des hypocrites, ceux qui n'ont pas voulu reconnaître la culture comme un "bien essentiel".

Roselyne Bachelot a passé 682 jours au ministère de la Culture sous la présidence d'Emmanuel Macron. A l’occasion de la sortie de son nouveau livre aux éditions Plon, elle s’est confiée au Parisien. Dans son ouvrage, Roselyne Bachelot déplore la fermeture des théâtres et des cinémas lors de la crise sanitaire alors que les transports en commun circulaient. Elle critique également certains artistes qui ont joué les victimes sacrifiées alors que l'argent public coulait à flot. L’ancienne ministre décrit aussi sans complaisance les complots misérables de politiciens en perdition. 

Interrogée par la rédaction du Parisien, elle est revenue sur les critiques à son égard de certains artistes comme Benjamin Biolay ou Clara Luciani qui l’accusaient de ne servir à rien:

"Ça fait d’autant plus mal que ce sont des artistes que j’aime. Mais c’est à eux que j’en ai le moins voulu, parce que j’ai compris que le contact avec le public, c’est leur came. La souffrance qui était la leur, je l’accepte, même si c’était souvent très dur pour moi de vivre cette méchanceté. Je l’ai moins accepté de politiques ou de syndicalistes, qui auraient pu mieux se comporter. Et puis c’était intenable. Les Français veulent une égalité absolue, on hurle à la moindre différenciation. Par exemple à un moment, c’est vrai, on aurait pu rouvrir les musées. Mais les théâtres auraient dit : "Et nous ?" C’était vraiment très compliqué".

Roselyne Bachelot aurait aussi apprécié plus de considérations de la part du milieu du cinéma lors de la pandémie de Covid-19 : 

"On aimerait que les réalisateurs, les acteurs soient un peu bienveillants. Non seulement il n’y a pas de bienveillance mais on se fait cogner chaque année à la cérémonie des César. Celle de 2021 que je raconte en détail, c’était quelque chose… Après, j’ai passé une soirée très drôle".

Roselyne Bachelot déplore également auprès du Parisien la dégradation de l’image et de la fonction des ministres par rapport au secteur privé et à certains postes dans de grandes entreprises : 

"Je suis depuis quarante ans en politique et même plus, j’ai fait ma première campagne électorale en 1977. Cette dégradation de l’image ministérielle est quelque chose d’incroyable. L’interdiction du cumul des mandats fait aussi que de grands élus locaux ne veulent plus être ministre. Ceux qui sont à la tête d’une grande structure privée ou même publique disent non aussi parce que les rémunérations ministérielles sont moins élevées. Bien sûr, ce n’est pas audible par rapport à tant de Français qui souffrent. Mais le fait est que par rapport à d’autres postes possibles, certains préfèrent ne pas entrer au gouvernement. Le ministre de la Culture ne gagne pas le salaire du directeur de l’Opéra de Paris. Ce n’était pas du tout un problème pour moi, mais ça peut l’être pour certains".

Le Parisien

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