Attentats de Paris : le père du kamikaze Samy Amimour livre son témoignage<!-- --> | Atlantico.fr
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"Ces derniers mois, il essayait de nous convaincre de le rejoindre en Syrie" rapporte le père du kamikaze.
"Ces derniers mois, il essayait de nous convaincre de le rejoindre en Syrie" rapporte le père du kamikaze.
©Reuters

Confessions

Le site de l'hebdomadaire Le Point publie ce mercredi un entretien exclusif avec le père de l'un des terroristes ayant perpétré les attaques du 13 novembre. L'homme de 67 ans n'arrive toujours pas à réaliser l'implication de son fils.

Assurant avoir tenté de convaincre son fils de s'éloigner du djihad et de quitter la Syrie, le père de l'un des terroristes qui s'est fait exploser au Bataclan s'est exprimé auprès de nos confrères du Point : "Je n'arrive pas à réaliser que mon fils ait pu participer à ce massacre. En Syrie, il avait pris le nom de son chat comme pseudo. Mais ces derniers temps, il l'avait troqué pour un nom de guerre. Ces derniers mois, il essayait de nous convaincre de le rejoindre en Syrie, il nous disait : quittez ce pays de mécréants ! Je lui répondais que la France, c'est notre pays, on y est bien. Je pense que ce qui l'a poussé à procéder à un attentat kamikaze en France et à porter la guerre ici, c'est avant tout contre sa propre famille. Il a toujours été en marge de ses sœurs et de ses parents" confie le père de Samy Amimour.

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"Je suis abasourdi, les mots manquent pour dire notre compassion à toutes les familles des victimes. Je sais qu'on peut penser qu'on a une part de responsabilité. Mais il faut qu'on sache qu'on a tout fait pour le convaincre de quitter le djihad. Je lui disais de rentrer dans son pays natal, la France, il répondait : J'ai rien fait et je vais prendre dix ans si je reviens. Pourquoi tu veux que je rentre ?" se souvient-il également.

"Nous n'avons pas été aidés. Les magistrats durant la garde à vue ont tenté de nous incriminer (après 36 heures de garde à vue, le père, la mère et la sœur cadette de Samy Amimour ont quitté les locaux de la police, mardi à 23 heures, NDLR). Je leur ai répondu : comment se fait-il que mon fils qui était placé sous contrôle judiciaire - son passeport et sa carte d'identité retirés - a pu quitter l'Hexagone et traverser l'Europe puis la Turquie pour arriver en Syrie ? Je n'ai découvert qu'après que la justice lui a retiré ses papiers d'identité, il a fait une déclaration de perte et, grâce à cela, il a pu se refaire faire une carte d'identité. Comment peut-on refaire des papiers quand ils sont confisqués judiciairement ?" s'interroge aussi le père du kamikaze. 

"J'ai pris connaissance des attentats en regardant le match de foot France-Allemagne. Je me disais, s'il avait été là, on aurait regardé le match ensemble. Puis tout s'est accéléré. J'ai pensé à mon fils comme pouvant être l'un des auteurs. J'ai écouté la réaction du président de la République, notamment quand il a parlé de la riposte sécuritaire en France. Je me suis dit qu'on allait avoir droit à une perquisition. Le dimanche soir avant de dormir, j'ai hésité à fermer la porte de l'appartement. Je songeais à la laisser entrouverte. Je me suis endormi sur cette idée. Et à 6 heures, la police est venue défoncer notre porte. “J'ai dit : je vous ouvre ! Arrêtez ! On a pointé une arme sur moi et ensuite ils ont effectué leur perquisition sans ménagement" explique-t-il enfin. 

Lu sur Le Point

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