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Conquête spatiale :
une formidable fierté collective
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EDITORIAL

Il y a 50 ans, le 12 avril 1961, Youri Gagarine était le premier homme dans l’espace. De la quête de l’espace à la quête du futur.

Alain Renaudin

Alain Renaudin

Alain Renaudin dirige le cabinet "NewCorp Conseil" qu'il a créé, sur la base d'une double expérience en tant que dirigeant d’institut de sondage, l’Ifop, et d’agence de communication au sein de DDB Groupe.

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Ce premier vol habité dans l’espace intervient au moment où l’Union Soviétique a besoin de démontrer, en pleine guerre froide, son excellence, et surtout sa suprématie. Au-delà d’atteindre cet objectif, c’est aussi le moyen de créer une formidable fierté collective.

La conquête spatiale lancée, c’est aussi une nouvelle compétition avec les Etats-Unis, qui par l’initiative de Kennedy, lancent, à peine quelques semaines plus tard, le 25 mai 1961, le programme Apollo. Le prestige américain, vexé par cette première soviétique, doit être retrouvé. 8 ans plus tard, le 21 juillet 1969, c’est chose faite avec le premier pas d’un homme sur la lune en la personne de Neil Armstrong, membre d’équipage de la mission Apollo 11.

Des hommes, Gagarine et Armstrong, certes soviétique et américain, poussés par des États en quête de domination, mais aussi finalement des représentants de l’humanité toute entière derrière lesquels l’ensemble des peuples se retrouvaient. Une compétition que certains pourraient penser futile, mais une compétition qui a été l’occasion de créer d’extraordinaires bonds technologiques et scientifiques, et parallèlement de développer de puissants sentiments d’appartenance et de fierté collective. Nous avançons souvent beaucoup plus vite par l’activation de notre fibre de compétiteur et par la stimulation de notre orgueil et de notre fierté. Une fierté patriotique mise au service de la recherche de performance et non du repli sur soi nationaliste.

L’aptitude au défi, à l’incertain

Cette aventure spatiale a également démontré notre capacité à nous lancer dans l’inconnu. A l’heure du principe de précaution, du risque zéro, qui aujourd’hui prendrait la responsabilité de lancer de tels programmes et surtout de s’asseoir dans une capsule de métal à la tête d’un lance roquette de 280 tonnes de 30 mètres de haut ?

Entre compétition et coopération

Cette conquête de l’espace était à la fois une compétition exacerbée entre egos surdimensionnés, et une extraordinaire coopération internationale. Il faudra attendre certes quelques années et des relations internationales apaisées, mais n’oublions pas que c’est la coopération spatiale internationale qui permet à la France d’envoyer son premier « spationaute ».

Le 24 juin 1982, Jean-Loup Chrétien s’envole en compagnie d’un équipage soviétique pour rejoindre la station Saliout 7 et y effectuer des expériences médicales, à une époque où le mur de Berlin est toujours fermement érigé (construction en août 1961 – chute le 9 novembre 1989). 3 ans après ce premier français dans l’espace, ce sera au tour de Patrick Baudry le 17 juin 1985 de s’élancer à bord cette fois-ci de Discovery pour le premier vol spatial franco-américain. Onze ans plus tard, le 17 août 1996, Claudie Haigneré, première femme française dans l’espace, commence un vol de 16 jours à bord de la station orbitale russe Mir dans le cadre de la mission franco-russe Cassiopée.

Ces grands défis et ces grandes coopérations internationales non seulement demeurent mais sans doute s’intensifient, avec en permanence cette double tentation d’intérêt individuel (celui d’un État ou d’un dirigeant) et de service public international à travers des actions concertées et collégiales.

Jamais comme aujourd’hui l’humanité n’a rencontré autant de défis, sans doute plus souvent imposés que choisis. Si nous avons été capables de nous élancer vers l’espace, à nous désormais de lancer nos premiers vols habités vers l’avenir.

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