Prince William, l'avenir de la monarchie britannique<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
People
Prince William, l'avenir 
de la monarchie britannique
©

Mariage royal

Le mariage de Kate et William de ce vendredi fait entrer la monarchie dans une nouvelle ère. Le prince William représente la royauté britannique du XXIe siècle. Kate sera la première roturière reine depuis 300 ans.

Franck Guillory

Franck Guillory

Franck Guillory est journaliste et documentariste, ancien rédacteur en chef de JOL Press. Il a passé huit ans en Grande-Bretagne avant de rédiger une biographie du prince William, William, fils de Diana – La vie d'un prince. Son dernier livre Kate Middleton, reine du XXI ème siècle.

Voir la bio »

Mardi 16 novembre 2010. Au soir de l’annonce officielle de ses fiançailles, le prince William, accompagné de sa future princesse, Miss Catherine Middleton, répond aux questions du chef du service politique d’ITN Tom Bradby. Sa demande en mariage, William l’a faite solennellement le 20 octobre sur les rives du lac Rutundu, petit paradis des hauts-plateaux kenyans. De son sac à dos, il a sorti une bague, un saphir ovale et quatorze petits diamants, incrustés dans un anneau d’or blanc, que les téléspectateurs reconnaissent à l’annulaire gauche de la fiancée royale. Déjà vu.

Tom Bradby : C’est un bijou de famille, n’est-ce pas ?

Prince William : C’est la bague de fiançailles de ma mère. J’ai pensé que c’était une jolie intention parce que, bien sûr, comme elle ne sera pas là pour partager l’excitation de l’occasion, c’est une manière de l’y associer.

Associer Diana… évoquer la mémoire de la dernière princesse de Galles, morte le 31 août 1997 à Paris dans un stupide accident de la route, c’est évidemment, avant tout, l’hommage d’un fils inconsolable à sa mère disparue si jeune, à 36 ans alors qu’il n’avait, lui, que 15 ans. Mais, pour le futur roi William V d’Angleterre, revendiquer l’héritage de cette femme, en son temps la plus célèbre au monde, icône comme béatifiée de son vivant et sanctifiée lors de funérailles monstres à la demande populaire, pourrait revêtir un autre enjeu, un enjeu plus politique dans lequel reposerait l’avenir même de la monarchie britannique.

Le futur de la monarchie britannique en question

William est un Windsor, de la tête – désormais déplumée – aux pieds. Elevé, depuis tout petit, avec le sens de la mission divine qui l’attend, régner, il se contenterait sans doute au-delà d’une courte carrière militaire d’une vie d’obligations officielles, entrecoupée de matchs de polo, de chasses à courre ou de safaris. Une vie de privilèges en échange de quelques devoirs.

Mais, au XXIème siècle et à l’approche des 60 ans de règne d’Elizabeth II, le seul droit divin s’essouffle et, à l’avenir, la monarchie britannique devra incontestablement justifier de sa raison d’être et la famille royale réécrire les termes du contrat qui la liera à ses sujets. Dans la société médiatique qu’est le Royaume-Uni, avec les aspirations croissantes à une démocratie toujours plus égalitaire, toujours plus directe, face aux pressions populistes et aux tentations irrédentistes, les prochains monarques Windsor – Charles, aussi court que soit son règne, et, surtout, William – devront justifier de leur utilité, de leur apport à la société en toute neutralité.

Petit-fils d’Elizabeth et fils de Diana, William dispose d’atouts considérables pour incarner à la fois la tradition, la continuité historique, et une certaine forme de modernité, de « normalité », cette ouverture au monde, cette empathie – un art certain de la communication aussi – dont était créditée sa mère. En épousant Kate ce vendredi 29 avril à Westminster Abbey et en faisant d’elle, un jour, la première roturière reine d’Angleterre depuis 300 ans, il s’adjoint sans doute un atout supplémentaire de poids. La raison a des raisons que le cœur ne saurait ignorer.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !