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Sondage exclusif : 29% des Français se sentent concernés par les élections sénatoriales de ce dimanche
©CharlesDelorme / Wikimedia Commons

Sondage

Seulement un quart des Français se sentent concernés par les Sénatoriales de ce dimanche, selon un sondage Ifop exclusif pour Atlantico.

 Ifop

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L'Ifop est un institut de sondages d'opinion et d'études marketing.

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Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet est directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

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Atlantico.fr : Quels sont les principaux éléments de ce sondage?

Jérôme Fourquet : Cette enquête montre avant tout que le Sénat dispose d'une image assez éloignée aux yeux des Français. L'image de cette perception est nettement visible : un quart des Français se disent concernés par les sénatoriales. On sait qu'Emmanuel Macron attache beaucoup d'importance à cette élection, car de là dépend sa capacité à avoir la majorité des trois cinquièmes pour faire voter ses réformes institutionnelles. Il y a donc un enjeu politique et institutionnel important. C'est le premier scrutin après les législatives, il fait figure de test sur l'état de la popularité de l'exécutif. Mais en dépit de ces enjeux, seul un quart des Français se dit concernés par ce scrutin. On sent bien la distance. Pour autant, un français sur deux estime que le Sénat joue un rôle important dans la vie politique du pays. Ce qui n'est pas si mal. Mais à l'inverse, un Français sur deux estime que le Sénat joue un rôle peu voire pas important du tout. Ce qui pose la question de la légitimité de cette institution.

A lire aussi : Ce Sénat réformé dont la France aurait vraiment besoin pour renouveler sa démocratie (malheureusement, ça n’est pas la réforme envisagée par Emmanuel Macron) 

L'évolution des choses montre que l'importance accordée au Sénat, n'a cessé de s'éroder ces dernières années. On était à plus de 60% de Français lui accordant une importance jusqu'en 2011, puis 51% en 2014, et même 43% en 2015 au moment où le Sénat passe à gauche. Aujourd'hui il y a un regain, mais on revient tout juste au niveau de 2014. Il y a donc encore un travail à faire de ce point de vue-là.
Un Sénat qui ne serait pas de la même couleur politique  de l'Assemblée Nationale, et de l'exécutif, pourrait lui redonner un intérêt. Sans ça, il n'apparaitra pas comme un contrepouvoir aux yeux des concitoyens mais seulement comme une chambre d'enregistrement.  

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Cette déconnexion des Français vis-à-vis du Sénat, est-elle uniquement propre à cette institution?

58% des Français jugent le Sénat utile à l'élaboration des lois, soit 6 sur 10. Ce n'est pas un mauvais résultat, et c'est un appui important. Cela montre que les Français enregistrent le fonctionnement bicaméral de nos institutions. Mais auparavant on était à 77%, il y a donc là aussi une érosion importante qui doit interroger. Pour ce qui est de la Chambre des territoires, et notamment la représentation des territoires ruraux français, on est qu'à 33% d'avis favorable, contre 39% en 2011. Donc là aussi, il y a une petite remontée par rapport à 2014, mais il reste toujours deux tiers des Français ne partageant pas cette vision des choses!

Dans les territoires ruraux (communes de moins de 20 000 habitants), 31%, seulement se sentent représentés par le Sénat. Or c'est sa vocation politique.  Et sur l'ensemble du territoire on est à 18% alors qu'on était à 28% jusqu'au début des années 2000. On a donc une institution assez éloignée qui représente mieux la ruralité que l'ensemble de la population mais on reste loin du compte.

C'est une institution moins visible, avec moins de liens directs avec la population puisque le suffrage des sénatoriales est réservé aux grands électeurs.

Le président actuel a à cœur de dépoussiérer le Sénat, mais cela va demander beaucoup de travail puisque seulement 14% des Français l'estiment encore moderne.

Mais cet éloignement s'inscrit aussi dans un cadre plus général de défiance et de distance vis-à-vis des grandes institutions représentatives. Les hommes politiques, les syndicats, l'Assemblée Nationale, les parlementaires, on voit bien qu'ils n'ont pas bonne presse. Et le Sénat se retrouve pris dans ce mouvement. Mais on sent que cette défiance est d'autant plus appuyée lorsque l'on parle du Sénat. Les 58% de Français favorables à une réforme en profondeur du Sénat alors qu'il y a une demande d'aggiornamento forte, le montrent.

33% des Français pensent que Les Républicains vont rester en place au Sénat dimanche soir, 30% pensent l'inverse et 33% ne se prononcent pas. Que traduit cette quasi parité?

Cela montre que les Français sont dans la plus grande des expectatives. Il y a un vrai flou concernant ce scrutin. La encore, on sent la distance entre la population et cette institution, et l'incompréhension autour d'elle. L'incompréhension de ses mécanismes, de son mode de fonctionnement. On ne vote pas directement, le Sénat est à renouveler entièrement, et non à moitié, ce qui est peu commun. Autre élément, on est sur un scrutin de liste à la proportionnelle dans certains territoires, et un scrutin majoritaire dans d'autres… Tout cela contribue à cette idée que le Sénat constitue un monde à part, assez hermétique et peu compréhensible. Il y a un déficit de culture sénatoriale chez nos concitoyens.  

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