Un régime de sanctions basé sur les droits de l’homme : inutile, utopique et illégitime ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Les sanctions prévues par Magnistky Act européen pourraient poser un problème de souveraineté.
Les sanctions prévues par Magnistky Act européen pourraient poser un problème de souveraineté.
©Licence Creative Commons

Utopie européenne ?

L'eurodéputé Jérôme Rivière s'oppose au Magnitsky Act européen.

Jérôme Rivière

Jérôme Rivière

Jérôme Rivière est Député européen, Président de la délégation francaise du Groupe Identité et Démocratie et Coordinateur de la commission Sécurité Défense. 

 

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Cette semaine, le Parlement européen a voté à Strasbourg un texte sur un régime mondial des sanctions européennes, appelé Loi Magnitsky de l’union européenne, en référence au Magnistky Act, loi passée en 2012 par le Congrès de Barack Obama en vue de sanctionner des fonctionnaires russes qui auraient été impliqués dans l’assassinat d’un ressortissant russe. Ce régime mondial de sanctions de l’UE vise à : « permettre de cibler des personnes, des entités et des organismes - y compris des acteurs étatiques et non étatiques - responsables de graves violations des droits de l'homme ou de graves atteintes à ces droits dans le monde, quel que soit le lieu où elles se sont produites, qui participent à ces violations et atteintes ou qui  y sont liés. »

Au prétexte d’incarner seule la dignité des droits de l’homme, l’Union européenne cherche une nouvelle fois à s’accaparer des compétences qui ne sont pas les siennes, usant d’une rhétorique moraliste pour dépouiller les Nations de leurs prérogatives. 

L’instauration d’un régime de sanctions global basé sur une interprétation exclusivement dogmatique des droits de l’homme est inutile, utopique, et illégitime.

Inutile, le principe même des sanctions l’est largement dans ses effets, comme on le constate notamment avec la Russie, qui s’en moque bien, comme le démontre leur loi récente sur l’appellation champagne qui pénalise durement les viticulteurs français. Par ailleurs, certaines sanctions, notamment les embargos, conduisent trop souvent à punir très directement des populations entières, sous le prétendu principe de défense des droits de l’homme.

Utopique, car baser exclusivement une diplomatie sur les droits de l’homme, c’est manquer de pragmatisme, c’est nuire à ses propres intérêts. Faudrait-il ainsi rompre toute relation avec l'Arabie-Saoudite ? La diplomatie n’est pas une religion permettant l’excommunication de ceux dont on ne partage pas la vision du monde mais la capacité à parler avec tout le monde pour surmonter nos divergences. Ce texte fait preuve d’une naïveté puérile, dans un monde où les puissances d’antan se réveillent et veulent reprendre toute leur place. 

Illégitime enfin, car l’Union européenne cherche une nouvelle fois, en attaquant la règle de l’Unanimité au Conseil, à prendre aux Nations ce qui est de leur seule discrétion, l’essence de leur souveraineté à savoir la politique étrangère.

L’UE n’a pas de mandat des peuples pour conduire leurs destinées. Elle n’a pas d’autorité   pour dicter aux Nations leurs alliances ou leurs inimitiés à l’international. 

L’UE n’a pas le pouvoir de soumettre les relations internationales des États-membres à des « considérations droit-de-l’hommiste », dont la définition imprécise et utopique bloque toute action efficace. 

L’UE n’a pas à décider de la place de la France et des autres États-nations dans le monde. 

Ce texte, c’est aussi celui de la soumission à des intérêts privés, notamment ceux de l’Open Society de Monsieur Georges Soros et sa galaxie d’ONG. Ces intérêts privés usent du prétexte des droits de l’homme pour accumuler des profits financiers exhorbitants.  

Il faut laisser aux Nations, seul cadre légitime, le soin d'organiser librement leurs relations diplomatiques, en fonction de leurs intérêts nationaux et non selon une vision moraliste et irréaliste.

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