Ukraine : c’est Xi Jinping qui obligera Poutine à signer un accord de paix<!-- --> | Atlantico.fr
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Vladimir Poutine et Xi Jinping lors d'une cérémonie officielle.
Vladimir Poutine et Xi Jinping lors d'une cérémonie officielle.
©Alexey DRUZHININ / SPUTNIK / AFP

Atlantico Business

Les milieux d’affaires prévoient un scénario de sortie de guerre auquel les responsables politiques ne croient pas. Pour eux, la guerre en Ukraine s’arrêtera par une défaite de Vladimir Poutine et pensent que la situation économique mondiale pourrait revenir à l’équilibre vers la fin 2023 sous la pression de la Chine.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Ça n’est pas la première fois que les milieux d’affaires décrivent une sortie de crise au moment où les milieux politiques et médiatiques craignent un durcissement de la guerre militaire et une aggravation de la situation économique et sociale.

Jusqu’alors les marchés financiers ou monétaires n’ont pas cédé à la panique. Au contraire. Et quand ils s’inquiètent, en réalité, ils redoutent moins les effets de la géopolitique et militaires que les réactions intempestives des banques centrales dans leur addiction à remonter les taux d’intérêt ou que les responsables politiques dont les certitudes de court terme sont trop souvent prises en défaut à moyen ou long terme.

Globalement, les milieux d’affaires ne sont ni naïfs, ni pessimistes. Ils sont parfois cyniques mais toujours plus pragmatiques.

Les scenarios les plus partagés dans les conseils d’administrations s’organisent en trois actes. Comme au théâtre.

Acte 1 : C’est la Chine qui donnera le signal de la fin. Le « durcissement » du régime de Pékin ne fait que renforcer cette hypothèse. Dans quinze jours (avant le G20 de Bali) ou dans deux mois, le président Xi Jinping devrait joindre où rencontrer son camarade Poutine et lui dire d’arrêter ce que la gouvernance russe appelle une « opération spéciale ». Le président chinois devrait tout faire pour obtenir un cessez-le-feu et favoriser une négociation de paix, pour une seule raison : faire cesser le désordre économique mondial. La chine est complètement inscrite dans la mondialisation. Elle a besoin de faire du commerce avec l’Occident pour alimenter une croissance nécessaire à une population assoiffée de prospérité. Les Chinois sont plus d’un milliard et ce milliard a besoin de croissance sinon l’équilibre social et politique de la Chine est en risque.

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Acte 2 : le commerce mondial pourrait donc reprendre un rythme soutenu dans un équilibre du prix des énergies et des matières premières plus calmes. L’année 2023 marquera donc la sortie de crise mais l’ouverture d’une période de mutation structurelle liée à la lutte contre le réchauffement climatique qui va nécessiter des investissements considérables dans beaucoup de domaines et pas seulement le secteur électrique.

Acte 3 : le capitalisme mondial va sans doute trier beaucoup plus que par le passéses partenaires. Il faudra des fournisseurs et des clients qui respectent les règles du droit international et des contrats ; mais des fournisseurs qui respectent aussi les règles de base du droit du travail et les contraintes environnementales.

Les gouvernances peuvent dans ce process apporter des éléments d’incitation ou de sanction, mais elles ne seront pas les éléments moteurs. Les moteurs du changement seront actionnés par la direction d’entreprise sous la pression des marchés, c’est-à-dire des organisations de salariés, de consommateurs et d’actionnaires.

Dans ce contexte-là, les pays autoritaires, non respectueux des droits de l’homme, non respecteux des us et coutumes formés au moment des Lumières, seront bannis de la société mondialisée. En Russie, personne ne croit qu’une fois Poutine parti de son fauteuil de président, la Russie restera marginalisée en opposition à l’Occident. Au contraire on peut assister après le départ de Poutine à une libéralisation de la société Russe et une évolution institutionnelle qui laisse plus de place à la démocratie qu’aujourd’hui.

En Chine, l’évolution va être différente. Parce que la Chine a grandement besoin de l’Occident, les Chinois ne revendiqueront pas en interne des changements profonds. Au pire, la gouvernance chinoise peut utiliser les 20 ou 30 prochaines années à libérer quelque peu la société civile qui aspire au changement.

Mais partout dans le monde, on jouera la prudence et la discrétion pour que le business reprenne ses droits.

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