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Leurs noms sont passés dans le langage courant… mais qui étaient James Parkinson et Aloïs Alzheimer ?
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Bonnes feuilles

Connaissez-vous le nombre de personnes atteintes chaque jour par les maladies d'Alzheimer ou de Parkinson et ce qui nous attend dans l'avenir ? Savez-vous que le premier signe de l'Alzheimer n'est pas la perte de mémoire ? Savez-vous que le seul fait de pratiquer chaque jour un peu d'exercice physique réduit de 50 % vos risques d'Alzheimer ou de Parkinson ? Savez-vous que le cholestérol protège de la démence ? Savoir tout cela et l'appliquer dans la vie quotidienne est le meilleur moyen d'éviter ces maladies ou de les faire reculer quand elles commencent à apparaître. Extraits de "Tout savoir pour éviter Alzheimer et Parkinson" du Pr Henri Joyeux et Dominique Vialard, publié aux éditions du Rocher (1/2)

Dominique Vialard

Dominique Vialard

Dominique Vialard est journaliste spécialisé dans la santé et les médecines complémentaires. Il collabore à la revue en ligne Alternative Santé et a coécrit plusieurs ouvrages dont Les combats de la vie – Prévenir mieux que guérir, avec le Pr Luc Montagnier (J.-C. Lattès - Le livre de poche, 2008) et La pilule contraceptive, avec le Pr Joyeux (éditions du Rocher, 2013).

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Pr Henri Joyeux

Pr Henri Joyeux

Henri Joyeux est chirurgien cancérologue et chirurgien des hôpitaux, professeur honoraire de chirurgie digestive et de cancérologie à la faculté de médecine de Montpellier. Il a publié de nombreux ouvrages consacrés à l'écologie humaine, notamment sur l'alimentation. Parmi ses dernières publications, "Vaccins, comment s'y retrouver ?","Tout savoir pour éviter Alzheimer ou Parkinson" (en collaboration avec Dominique Vialard) et le best-seller "Changez d'alimentation".

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Une brève histoire du Parkinson et de l’Alzheimer

Chacune de ces maladies porte le nom de celui qui l’a décrite pour la première fois, il y a longtemps déjà (contrairement à ce que l’on pourrait croire) : James Parkinson et le professeur Aloïs Alzheimer. Mais si ces deux savants ont le mérite d’avoir jalonné la médecine telle qu’on la connaît aujourd’hui (avec quelques méprises, on va le voir), ils n’ont pas « découvert », encore moins « inventé » de nouvelles maladies : ces pathologies ont toujours plus ou moins existé.

La première description de la maladie d’Alzheimer daterait, selon le docteur Bernard Croisile, du huitième roi de la dynastie de l’ancien empire d’Égypte, le pharaon Djedkarê-Isési (2414-2375 av.J.-C.) dans les préceptes de Ptah-hotep, qui relatent le vieillissement sensoriel et moteur.

Il existe des traces, des descriptions de symptômes pouvant s’apparenter à ceux de la maladie de Parkinson dans des papyrus ou textes de l’Égypte et de l’Inde anciennes, dans des observations deGalien et même dans la Bible.

La démence, associée à l’âge, tout comme la sénilité n’ont pas attendu Alzheimer pour s’exprimer. Les médecins de l’Antiquité les connaissaient. Mais dans notre monde moderne et rationaliste, la maladie ne naît qu’au moment où elle est scientifiquement décrite. Et puis, un jour, arrivent des médicaments, des traitements.

Utiles ou pas, c’est par eux que les maladies vivent leur vie. Les maladies de Parkinson et d’Alzheimer n’avaient encore, aux époques respectives de James et d’Aloïs, qu’un faible impact sur les populations. Ces « pères » ne pouvaient se douter que ce qu’ils avaient observé prendrait une ampleur quasi-épidémique à la fin du xxe siècle dans les pays riches, sous la poussée de nombreux facteurs de risques, et avec l’émergence de propositions thérapeutiques poussant les médecins à rechercher activement les signes de ces maladies. Ils ne pouvaient imaginer qu’Alzheimer deviendrait la première cause de démence dans le monde et Parkinson la deuxième maladie neurodégénérative…

Des fondations médicales lointaines

Parkinson

James Parkinson, né en 1755, vécut toute sa vie à Londres où il mourut en 1824. Cet Anglais très actif était à la fois un chirurgien, un géologue, un paléontologue et un homme politique connu pour ses prises de position en faveur des pauvres. Sa description de la maladie remonte à 1817. On en trouve trace sous le nom de « paralysie agitante » dans son ouvrage An Essay on the Shaking Palsy. Il y examine trois cas : deux cas rencontrés dans la rue et le dernier cas observé de loin… Point besoin de statistiques !

Voici ce qu’il décrit :

Tremblement involontaire, en certaines parties du corps, avec diminution de la force musculaire ; tremblements n’ayant pas lieu durant le mouvement, mais se produisant alors même que ces parties sont appuyées. Tendance à plier le tronc en avant et à passer involontairement de la marche à la course. Intégrité des sens et de l’intelligence. Mais ce n’est que plus d’un demi-siècle plus tard, en 1872, que la maladie portera son nom à l’initiative du professeur Jean-MartinCharcot (1825-1893), le père de la neurologie, grand patron de la Salpêtrière.

Alzheimer

Aloïs Alzheimer est né un siècle après Parkinson, en 1864. Ce médecin bavarois est décédé très jeune (51 ans) en 1915, en Prusse. Alzheimer était psychiatre et neurologue, mais aussi neuro-pathologiste. C’était donc un spécialiste complet par excellence, capable de scruter l’intérieur du cerveau après la mort des patients et de relier les troubles cliniques observés avec leur traduction anatomique et même histologique (il savait analyser le tissu cérébral au microscope).

C’est grâce à cette triple compétence qu’Alzheimer put décrire la maladie qui porte son nom. Il publie en 1906 un premier cas typique de cette « nouvelle » maladie à la 37e conférence des psychiatres allemands, en montrant les signes de la dégénérescence du cortex cérébral.

L’histoire clinique du premier patient, publiée par Aloïs Alzheimer, présentée par ses initiales, A.D., est celle d’Auguste Deter, née en mai 1850, mariée à Karl Deter. Ce dernier amène son épouse à l’asile municipal de Francfort-sur-le-Main le 25 novembre 1901. Elle décède le 8 avril 1906. Le dossier médical a été retrouvé dans les caves de la clinique en 1995. Les préparations histologiques de son cerveau ont été retrouvées à Munich en 1997. L’analyse des coupes de son cerveau a permis de reconstituer le génotype de l’apolipoprotéine E, puis de révéler en 2013 qu’elle avait une forme génétique de maladie d’Alzheimer liée à une mutation du gène PSEN1 sur le chromosome 14.

Le deuxième cas est publié en 1911. Entre temps, ce type de démence avait déjà été baptisé « maladie d’Alzheimer » (« Alzheimer- Krankheit ») en 1910 par le patron de la chaire de psychiatrie de Munich, Emil Kraepelin, qui avait pris le médecin sous son aile depuis plusieurs années. Fort de cette reconnaissance et de ce soutien, Alzheimer put fonder l’école de neuropathologie de Munich et fut nommé professeur de psychiatrie à Breslau.

Alzheimer était surnommé par ses collègues « le psychiatre au microscope ». Il découvre dans le cerveau des patients très âgés ce qu’il appelle « sclérose miliaire », qui fait référence aux atteintes  multiples des poumons dans la tuberculose. Le terme de « plaques séniles » ne sera donné que plus tard, en 1898.

Du temps d’Alzheimer, la barrière entre démence « présénile » et « sénile » est fixée à 65 ans, car elle correspond à l’âge de la retraite dans l’Empire allemand.

Une étude britannique a noté qu’une année de plus de travail avant le départ à la retraite retarderait de 6,8 semaines la survenue de l’Alzheimer1. De plus, chaque année supplémentaire de travail après 60 ans diminue les risques de 3 %. Et les personnes retraitées à 65 ans ont 15 % de risques en moins par rapport à celles ayant pris la retraite à 60 ans. Le travail a donc un rôle bénéfique !

La maladie d’Alzheimer, c’est l’effacement des souvenirs – nous verrons lesquels – et une dégénérescence qui altère le jugement et évolue jusqu’à la démence.

Au fait, quel était le prénom d’Alzheimer ?… Vous avez déjà oublié ? Alors vous feriez bien de lire les chapitres qui suivent ! (Faites cette blague--test à votre médecin, ça marche presque à tous les coups !)

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