Atlanti-culture
Théâtre : "Les Vivants et les morts", l’espoir d’une génération sacrifiée
De : Gérard Mordillat Mise en scène : Gérard Mordillat Avec : Esther Bastendorff, Odile conseil, Camille Desmoures, Lucile Mennelt, Hugues Tabar-Nouval, Patrice Valota Günther Vanseveren, Benjamin Wangermée
THÈME
Unique pourvoyeuse d’emplois de cette région de l’Est, l’usine ferme. Rudi et Dallas affrontent les voyous en costume-cravate, les cyniques et autres casseurs d’humanité.
Mais ici, au cœur de la fracture, on danse, on chante et on revit les révoltes des indignés ,dans un conflit social explosif et musical, à la fois jazz et pop, traversé par des élans de vitalité et une fabuleuse histoire d’amour.
POINTS FORTS
La force du spectacle réside dans le fait qu’on vit le drame social qui se joue par le prisme d’un jeune couple, dont la situation sociale bouleverse l’intimité.
Les huit comédiens-chanteurs dont deux musiciens en live : leur chant, la force de leurs mots et leurs mélodies obligent le spectateur à construire ses propres images.
Le côté iconoclaste de la mise en scène.
L’humour sans cesse provocateur de l’auteur, qui brocarde avec audace et réalisme les personnages fantoches des actionnaires.
Les compositions variées du compositeur Hugues Tabar-Nouval, et des textes de chansons, signés François Morel, qui convoquent la poésie dans la cruauté de ce drame.
QUELQUES RÉSERVES
Les comédiens sont un peu à l’étroit sur ce petit plateau.
ENCORE UN MOT...
Les Vivants et les Morts reflètent une réalité très présente , mais également drame romantique des temps d’aujourd’hui que Stendhal ou Zola eussent apprécié.
Gérard Mordillat remporte ici un beau pari en adaptant son roman éponyme après en avoir fait une magnifique adaptation pour ARTE. « Indignons-nous avec raison » pourrait être le sous-titre de ce spectacle atypique.
UNE PHRASE
DALLAS : « J’ai le cœur qui bat, rouge est ma couleur. Depuis le berceau, je suis sen colère, contre l’injustice contre l’arbitraire, contre tous ceux qui font notre malheur.
FORMAT : On peut toujours attendre que vienne le grand soir un monde meilleur pour tous les travailleurs. On peut toujours prétendre le monde blanc et noir, les patrons scélérats, les gentils gens d’en bas…
LORQUIN : Regarde ces mains, elles sont à moi, ce sont des mains de travailleur. Quand j’ai fini, que je rentre chez moi, elles ont besoin d’un peu de douceur. »
L'AUTEUR
Gérard Mordillat est cinéaste, romancier, essayiste et poète, il a publié une trentaine de livres et réalisé autant de films de fiction et de documentaires pour le cinéma et la télévision.
On lui doit Les roses noires , La brigade du rire, pour les romans, la série Corpus christi pour ARTE, Mélancolie ouvrière et Cher frangin pour le cinéma ; il a également monté Zartmo et Moi Présidente au Rond-Point .
Pour le roman éponyme de cette pièce, Mordillat a obtenu le prix RTL-Lire.
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