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Terrorisme et dérives communautaristes : ce « pas de vague » qui anéantit au quotidien les discours de rigueur
©LUDOVIC MARIN / AFP

Société de la vigilance

Mardi matin, Emmanuel Macron a évoqué dans son hommage aux victimes de l'attentat de la Préfecture de police de Paris, l'hydre islamiste contre laquelle la nation doit lutter. S'il a affiché son soutien aux hommes "du front" (les militaires, médecins, enseignants...), une incohérence demeure : le décalage entre le discours et la réalité des faits.

Céline Pina

Céline Pina

Née en 1970, diplômée de sciences politiques, Céline Pina a été adjointe au maire de Jouy-le-Moutier dans le Val d'Oise jusqu'en 2012 et conseillère régionale Ile-de France jusqu'en décembre 2015, suppléante du député de la Xème circonscription du Val d'Oise.

Elle s'intéresse particulièrement aux questions touchant à la laïcité, à l'égalité, au droit des femmes, à la santé et aux finances sociales et a des affinités particulières pour le travail d'Hannah Arendt.

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Gilles Clavreul

Gilles Clavreul

Gilles Clavreul est un ancien délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah). Il a remis au gouvernement, en février 2018, un rapport sur la laïcité. Il a cofondé en 2015 le Printemps Républicain (avec le politologue Laurent Bouvet), et lance actuellement un think tank, "L'Aurore".

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Atlantico : De manière plus générale, il y a quelques années la critique du déni face des multiples fractures françaises et des tensions qu'elles engendrent (terrorisme, délinquance, incivilités, etc.) était très répandue. Les hommes politiques sont-ils toujours dans le déni sur le plan du discours ? 

Céline Pina : Ils sont toujours dans le déni face au délitement de notre société et encore dans le refus de regarder en face le fait que nous sommes attaqués par un nouveau totalitarisme qui n’a rien à envier au fascisme, l’islamisme (qu’il soit d’obédience wahhabite, salafiste ou frère musulman). Nous avons d’ailleurs eu un exemple frappant ces derniers jours, lors de l’attaque qui s’est déroulée à la Préfecture de police de Paris. Nul n’aurait eu l’idée de reprocher leur prudence aux politiques eu égard à la violence des faits et à leur charge symbolique face à ce dernier massacre, mais ce n’est pas ce qui s’est passé. Alors que tous les éléments qui sortaient au fur et à mesure de la journée faisaient pencher la balance vers l’attentat islamiste (choix de l’arme, égorgement, choix des cibles, conversion à l’islam du meurtrier…) le ministre de l’Intérieur a délibérément choisi de privilégier la piste qui l’arrangeait le plus, celle d’un coup de folie. La porte-parole du gouvernement a même mis en garde contre «les élucubrations sur les réseaux sociaux» en soulignant qu'il n'y avait «pas d'indication sur une éventuelle radicalisation» de l'auteur des faits, alors que nous étions déjà vendredi et que les informations qui étaient arrivée ne laissaient guère de doute.

Ainsi, même lorsque les premiers éléments ont commencé à sortir, éclairant le caractère islamiste de l’attentat, le choix du gouvernement mais aussi de la majeure partie de la presse mainstream a été de renvoyer vers l’extrême droite tous ceux qui suggéraient que le déroulé comme le mode opératoire désignaient probablement un attentat islamiste. Pire même, alors que ce fait ne posait plus aucun doute, Sibeth N’Diaye s’est mise à expliquer doctement que ce n’était pas parce qu’on était musulman que l’on était terroriste, sans que l’on sache très bien à qui elle s’adressait. Aux français, qu’elle suppose raciste et détestant les musulmans ? Parce qu’en l’occurrence, à part elle et ce gouvernement, nul ne pense cela et ne le dit. Une fois de plus, face au réel, alors que des nôtres sont morts, le gouvernement inverse la charge de la peur et ne pense pas à parler aux Français en tant que peuple uni, mais à rassurer d’abord une communauté particulière, les « musulmans ». Ce faisant, il les expose et oublie de combattre l’islamisme sur son sol, trop occupé à craindre que son peuple ne réagisse mal. Ce mépris pour le peuple français, qui pourtant est et reste d’une tenue exemplaire est juste sidérant.

Gilles Clavreul : La fragmentation de la société française n’est plus un fantasme aujourd’hui, c’est une réalité tangible. Cette réalité est de mieux en mieux documentée, à la fois par les résultats électoraux, ou par des enquêtes, que ce soit par celles de Gilles Kepel sur le terrain de l’islamisme, par celles de Jérôme Fourquet sur les fractures territoriales et identitaires, par celles de Laurent Bouvet sur l’insécurité culturelle, ou par celles d’Olivier Galland et Anne Muxel sur la radicalisation des jeunes. Les éléments factuels qui attestent des fractures françaises et notamment des fractures culturelles et identitaires, existent bel et bien. Bien évidemment, cela ne valide en rien les discours extrémistes comme ceux d’Eric Zemmour d’un côté, et de l’autre ceux des islamistes et des indigénistes de l’autre.

Les élites modérées ont eu, pour beaucoup d’entre elles, un terrible retard à l’allumage, en considérant que même si elles pouvaient partager, dans le secret des discussions entre gens de bonne compagnie, le constat que la France allait mal, elles étaient en fait convaincues qu’il ne fallait surtout pas le dire. Ce type d’attitudes a conduit à des choses comme la pétition « Nous sommes unis » de l’Observatoire de la laïcité, où on a demandé à des gens très bien de signer à côté de Médine et de représentants des Frères Musulmans, c’est à dire de les legitimer. On commence à sortir de ce déni même si Emmanuel Macron candidat, et même Emmanuel Macron Président de la République, a été porteur de ce discours « vivre-ensembliste ». Il semble décidé à vouloir en sortir aujourd’hui, dont acte. Mais il est grand temps d’agir.

Si le déni s'est atténué au regard des déclarations des homme politiques, en est-il de même dans les faits ? 

Céline Pina : Sincèrement, si vous faites allusion au discours de Macron lors de l’hommage aux policiers assassinés, je trouve que l’on est monté d’un cran supplémentaire dans l’hypocrisie. Non seulement on est toujours en plein déni, mais l’irresponsabilité de ce pouvoir atteint des sommets. Le Président appelle le pays à faire bloc contre l'hydre islamiste et explique que c'est le devoir de tous ? Le problème c'est qu'en réalité, c'est plutôt la nation qui devrait appeler le gouvernement à faire face à l'hydre islamiste tant il s’est montré pusillanime jusqu’à présent. Là il inverse manifestement la charge de la preuve.

On est dans le cadre d'un discours quand même très particulier et d'un rare cynisme. L'attitude d'Emmanuel Macron me rappelle une blague de Chirac : "Quand on est dans la merde, il faut la mettre dans le ventilateur". C'est juste ce que vient de faire Emmanuel Macron. L'incompétence et la lâcheté de ce gouvernement éclatent aux yeux de tous et c'est nous qui devons agir ? 

Mais nous, Français, n'avons pas failli ; nous dénonçons l'islamisation d'une partie de ce pays et il suffit de suivre les sondages pour voir que la conscience du danger est là. Malgré le refus d'agir de cette majorité et les accusations que subissent ceux qui dénoncent l'aveuglement du pouvoir, jamais les Français n'ont confondu islamistes et musulmans et n'ont eu de réactions violentes alors que la France est un des pays les plus attaqués.

On ne peut en dire autant d'un gouvernement qui a laissé la laïcité être remise en cause et qui est en train de construire un soi-disant Islam de France, déjà en partie dans la main des Frères musulmans. Un pouvoir qui nous a exposé et abandonné nous demande de faire le travail qu’il n’a jamais voulu faire et qui est pourtant sa raison d’être ? Le président ni ses ministres ne prennent pas leurs responsabilités et ils rejettent encore la faute sur le collectif ? Non seulement ce discours est honteux, mais on est là chez Tartarin de Tarascon : le brassage d’air est censé faire oublier l’absence d’action. Le discours était certes en mode martial mais on eut aimé moins de rodomontades et plus d’annonces claires. Par exemple :

- Pour commencer, l'imam islamiste actuel de Gonesse est-il en voie d'expulsion ?

- La petite mosquée radicalisée de Gonesse (non ce ne sont pas de gentils croyants bien sous tous rapports) doit se transformer en en vaste centre islamique, grâce à des financements qui ne proviennent pas de la poche des fidèles, le gouvernement compte-t-il agir ?

- Il parait qu'il y a une quinzaine de fonctionnaires radicalisés suivis à la Préfecture de Police de Paris, il est peut-être temps d'arrêter de "suivre" et de se donner les moyens de les révoquer (On a enchaîné les lois anti-terroristes sans que la question de l'entrisme islamiste au sein des institutions régaliennes ait été abordée avec un souci d'efficacité. On se pince après plus de 250 morts sur notre sol).

On reparle aussi des femmes voilées pour accompagner les sorties scolaires, de l’autorisation du burkini dans les piscines, de la poursuite des subventions étatiques à des associations totalement noyautées (planning familiale, Ligue des droits de l’homme, FCPE…) ? On reparle du maintien en poste à l’observatoire de la laïcité de deux de ses plus roués fossoyeurs, le duo Bianco-Cadène ? On reparle de ces états terroristes qui subventionnent la construction de mosquées sur notre sol ? La liste est longue des domaines où les islamistes installent leurs logiques, leurs représentations et leurs hommes pendant que le gouvernement, pourtant au courant, détourne le regard.

Enfin je rappelle que lorsqu’il a fallu mater les gilets jaunes, on a soudain vu que la justice pouvait être rapide et toucher beaucoup de monde. 3000 interpellations, un millier de condamnations, visiblement quand le président cible un mouvement, il trouve des moyens d’action. Quand il s’agit de lutter contre l’islamisme, là on ne sait plus faire.

Gilles Clavreul : La question qui se pose en effet, c’est celle des actes derrière le discours. Il faut répondre à une difficulté très lourde, qui est devant nous : après avoir laissé livrées à elles-mêmes les premières lignes de la République, c’est-à-dire essentiellement les fonctionnaires, mais aussi les associatifs, les médecins, etc., tous ceux qui sont en somme confrontés à la dureté de la réalité française ? Pendant des années, on les a laissées sans vision d’ensemble, sans soutien, se débrouiller pour toutes les difficultés qu’elles rencontraient.

Il y a donc un grand malaise dans l’Etat, qui vient de l’abandon, par les élites, des fonctionnaires de terrain qui se trouvent devoir gérer une réalité de plus en plus difficile et qui subissent des instructions de plus en plus compliquées, tatillonnes et procédurières. Le constat simple, clair et net des difficultés de terrain telles qu’elles sont n’est pas fait. Plus qu’une question de temps ou de moyens, c’est un problème de vision, de ligne directrice : au fond, on n’en sait rien, et on dit aux fonctionnaires « faites au mieux, mais attention ! Dans la fermeté et l’humanité ! ». Cela ne veut pas dire grand chose pour des gens qui attendent, avant tout, des directives concrètes et pas des balancements circonspects comme dans une copie de sciences po. On est très loin de donner au terrain une grille de lecture sur ce qui se passe, de le mettre en confiance sur les situations qui sont vécues, et de le rassurer sur le bien-fondé de son action. Je l’avais constaté pendant la rédaction de mon rapport sur l’application de la laïcité : il n’y a pas de ligne directrice de la part du gouvernement sur la manière dont on doit faire face aux attaques communautaristes et identitaires contre la République. On ne sait pas les traiter. Par ailleurs, autant on peut être d’une sophistication extreme pojr définir des cahiers des charges et edicter des prescriptions - par exemple en matiere de formation - autant on ne verifie jamais que les dispositifs sont effectivement mos en œuvre.  Cette absence de ligne et cette indifférence à l’exécution sont dommageables pour tous ceux qui concourent aux actions d’intérêt général : fonctionnaires, responsables associatifs, médecins, etc.

L'attentat à la Préfecture de Police de Paris la semaine dernière, mais aussi la vidéo qui tourne ces derniers-jours et qui montre l'agression d'une enseignante à Agde par la grand-mère d'un élève, sont assez révélateurs de ce qui sont vraiment confrontés aux fractures françaises. Les professeurs, les policiers, les pompiers, les chefs d'entreprise, les médecins, sont-ils selon vous assez soutenus ?

Céline Pina : Ils ne sont pas du tout soutenus. On les paye de mots au mieux, mais rien n’est fait pour améliorer la situation. Ces gens, indispensables à notre démocratie, travaillent dans des conditions souvent déplorables, sont mal payés, ont une hiérarchie à qui on fait vite comprendre qu’une carrière réussie est une carrière où on nie les problèmes et même s’ils veulent les saisir à bras-le-corps, l’institution est souvent  archaïque, peu réactive et n’a pas forcément de solutions à proposer même quand les problèmes sont récurents. Cela dure depuis si longtemps qu’il existe aujourd’hui une vraie lassitude dans cette partie de la fonction publique et une rupture qui n’atteint pas celle des citoyens avec leurs représentants mais qui s’en rapproche.

Surtout, ces fonctionnaires-là sont confrontés au réel, là où trop de nos politiques nationaux ne sortent pas des quelques arrondissements huppés qui leur montrent qu’ils ont atteint le sommet de la chaine alimentaire. Professeurs, policiers, pompiers, professionnels de santé, militaires, ils sont en première ligne pour tenter de pallier au délitement de la société. Leur désarroi est connu, mais le quartier général semble blasé et quand le mal-être remonte il se heurte au déni le plus puissant qui soit : celui de l’impuissance. Nous avons tous lu la lettre de la directrice d’école qui s’est suicidée. Elle s’appelait Christine Renon. Nous avons tous été bouleversés, mais vous croyez que c’est le début d’une prise de conscience politique ? D’un changement de système ? D’une autre manière de faire de la politique où on partirait du réel pour changer concrètement les choses ? Aujourd’hui c’est tout le service public qui est en crise dans une forme d’indifférence générale, parce qu’une partie de nos politiques poursuit un rêve : que l’Etat ne soit plus opérateur mais simplement garant. C’est le rêve d’une privatisation tout azimut, offrant de juteux marchés et qui pourrait bien finir par s’imposer. Entre revendication de séparatisme religieux et racial (la guerre des races tend à remplacer à gauche la lutte des classe) et rêve de privatisation de la santé, de l’enseignement, de la sécurité…, un point commun : la nécessaire destruction du pacte social élaboré à la sortie de la deuxième guerre mondiale, de ce programme de la résistance qui fit naître notre sécurité sociale. Pour cela il faut casser l’idée de peuple uni et rassemblé et le remplacer par des communautés fermées, qui se détestent et sont en concurrence pour leurs droits et privilèges. C’est l’évolution que je vois se dessiner et elle est dramatique. 

Gilles Clavreul : J’ai un exemple à vous donner. Quand on a des situations comme la recrudescence de la pratique de l’excision, on doit se poser des questions. Quelles sont les actions contre cette recrudescence ? Personnellement, je n’en vois pas. Cela devrait pourtant être une grande cause nationale !

Je suis en train de faire des formations sur la radicalisation. Ce que me disent les professionnels de terrain, c’est la chose suivante : on a des médiateurs embauchés par les mairies, qui constatent des violences conjugales, de faits très graves, mais qui disent : « non, moi je ne signale pas, je ne suis pas un délateur ». Quand les professionnels de terrain dont je parle alertent sur cette situation, il ne se passe rien ensuite. On peut faire tous les plans qu’on veut, tant qu’on n’a pas répondu à cela, on n’a rien fait.

Dans l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer a eu le grand mérite de dire qu’il fallait sortir de la culture du « pas de vague ». Mais cela crée derrière une obligation de moyens : lorsque des enseignants ont le courage de parler, il faut qu’ils soient écoutés, qu’ils soient le cas échéant soutenus, et qu’il y ait des suites. Là, tous les échelons de la hiérarchie ont une responsabilité : il suffit qu’on invite un directeur d’école ou une enseignante à « ne pas trop en faire » pour que l’effet de l’instruction soit ruiné à l’échelle d’un établissement et au-delà, car les nouvelles circulent vite.

Quelles réponses faut-il pour soutenir ces catégories qui sont en quelques sortes au front des tensions sociales et culturelles ? Ne sont-elles que juridiques ?

Céline Pina : Elles sont bien sûr politiques. Le poisson pourrit toujours par la tête dit le proverbe. C’est vrai. Si le chef n’a pas un discours clair et ne le traduit pas en acte, rien ne bougera et la situation pourrira. Or la crise du service public vient principalement de ce que nos élus en ont oublié la noblesse et le principe qui le fonde : l’intérêt général. Celui-ci implique qu’il soit défini car c’est ce qui permet la légitimité d’action des agents de l’Etat. Mais quand ceux qui doivent incarner notre monde commun sont incapables de le protéger face aux attaques d’une idéologie mortifère, inégalitaire, violente et antidémocratique, quand face aux discours séparatistes, intégristes et racistes des islamistes et de leurs alliés décoloniaux, ils ne savent plus faire valoir l’humanisme, les exigences de l’universalisme et la liberté, alors ce sont les institutions qui vacillent. Or normalement l’institution est là pour pallier la médiocrité potentielle du politique et assurer la continuité du domaine public. Ce que nous voyons aujourd’hui c’est que la constance dans la médiocrité est en train de faire s’écrouler ces bastions qui symbolisent pourtant notre patrimoine commun et nous garantissent une certaine prévisibilité de notre univers. Tant que le gouvernement et les élus ne se laisseront pas pousser le courage, ces catégories resteront exposées en première ligne sans soutien. Car ce n’est pas a posteriori que le soutien doit venir. Il doit être là a priori. Autrement dit, il est aujourd’hui nécessaire que les politiques montent au front et fassent leur boulot. Un exemple ? Quand Blanquer réagit devant l’affiche de la FCPE sur les femmes voilées accompagnatrices de sorties scolaires, il est parfaitement hypocrite. Il se fait une image de courageux mais le vrai courage c’est de trancher une fois pour toute, d’expliquer qu’il s’agit de temps scolaire et que ce signe sexiste n’est pas acceptable. Bref qu’il prenne ses responsabilités et assume sa position au lieu de laisser les directeurs d’école affronter l’orage. 

Enfin, mon grand-père qui était un sage disait toujours que la première reconnaissance, quand on est un travailleur, passe par le salaire et les conditions de travail. Force est de constater que l’Etat aujourd’hui envoie plutôt des signes de mépris à ceux qui sont pourtant ses soutiens et ses piliers.

Gilles Clavreul : Il faudrait donner la priorité à la formation et soutenir l’encadrement intermédiaire, donner des directives plus claires, plus simples, et réguler les exigences de reporting qui se traduisent par une prolifération délirante de tableaux de bord, qui ne rendent compte que du zèle et ne récompensent que le conformisme.

Cessons de créer des nouveaux dispositifs et assurons nous que ce qui a été décidé est effectivement mis en œuvre. Sur le papier, tous les fonctionnaires bénéficient d’une formation à la laïcité ; idem pour les candidats au bafa. Or, dans les faits, la plupart de ces formations sont superficielles, voire carrément déficientes. C'est un travail colossal qu'il faut faire et cela passe par des formations qui n'ont rien à voir avec ce qui a été fait jusqu'à présent. On en est tout juste à un stade des discours mais force est de constater que l'on a perdu un temps précieux .

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