Référendum sur le climat : la retraite en mentant…<!-- --> | Atlantico.fr
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Emmanuel Macron à la Convention citoyenne pour le Climat, le 14 décembre 2020.
Emmanuel Macron à la Convention citoyenne pour le Climat, le 14 décembre 2020.
©Thibault Camus / POOL / AFP

Non, un président ne devrait pas faire ça !

Pas très beau, tout ça.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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En son temps, Macron organisa une Convention citoyenne sur le climat. La manœuvre consistait à s’attirer les bonnes grâces de quelques suffrages écolos. Il promit aux participants que la préservation du climat serait inscrite dans la Constitution.

C’était un mensonge. Mais mentir à des pauvres écolos manipulables et manipulés, ce n’était pas bien grave. Et Macron fit sien l’adage : « les promesses n’engagent que ceux qui y croient ».

Ce mensonge vient de se doubler d’un autre. Autrement plus sérieux. Macron a fait savoir qu’il abandonnait son projet de référendum sur le climat. Pas de référendum, pas de modification de la Constitution ! Et le président de la République soutient haut et fort qu’il n’y est pour rien.

C’est la faute, disent ses porte-voix, au Sénat. Les sénateurs ont en effet retoqué le libellé du référendum tel qu’il avait été rédigé par les députés. Un rapide coup d’œil sur la Constitution nous permet de vérifier qu’un projet référendaire doit être approuvé dans les mêmes termes par une majorité qualifiée des deux chambres réunies.

Haro donc sur les sénateurs qui n’ont pas voulu, selon les macronistes, de lendemains climatiques qui chantent. Mais un deuxième coup d’œil moins rapide, sur la Constitution, nous apprend qu’un président de la République peut à lui tout seul prendre l’initiative d’organiser un référendum. Rien donc n’empêchait Macron de le faire.

Il y a à cela des raisons évidentes. Très souvent les Français consultés ne s’intéressent pas à la question posée et préfèrent sanctionner celui qui l’a posée. En 1969, De Gaulle fit un référendum pour supprimer le Sénat.

La gauche et la droite traditionnelles voulaient depuis longtemps se débarrasser de lui. Les Français ne se souciaient guère de l’avenir du Sénat. Mais ils étaient las de De Gaulle. Ils votèrent non. Le Général quitta le pouvoir. Macron a compris la leçon. 

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