Rapport de l'OMS 2015 : pourquoi les petits Français de demain vivront vraisemblablement moins longtemps que leurs parents <!-- --> | Atlantico.fr
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La nouvelle génération pourrait être la première à avoir une espérance de vie plus faible que celle de ses parents.
La nouvelle génération pourrait être la première à avoir une espérance de vie plus faible que celle de ses parents.
©Reuters

Mauvaise nouvelle

L'Organisation Mondiale de la Santé s'alarme des mauvaises habitudes européennes qui pourraient bien mettre en péril les progrès en matière de santé. Le nombre de maladies graves a augmenté de 23% depuis 2004.

L'espérance de vie continue de croitre en Europe. C'est le principal enseignement d'un nouveau rapport dévoilé par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui s'est intéressé au vieux continent. "Ce rapport montre des progrès encourageants" explique ainsi dans un communiqué de l'agence le docteur Zsuzsanna Jakab, directrice du pôle Europe à l'OMS. "Les Etats-membres ont saisi l'opportunité de notre programme Health 2020 et nous commençons à voir les premiers résultats." Ce programme tend à diminuer les inégalités entre les différentes populations européennes dans l'accès aux soins. Ainsi, entre 2007 et 2012, l'espérance de vie des hommes dans l'Union européenne est passée de 76 à 77,5 ans et celle des femmes de 82,2 à 83,1 ans avec des bonds importants dans certains pays de l'est.

La France est au-dessus de la moyenne avec une espérance de vie de 78,7 ans pour les hommes et 85,4 pour les femmes, selon les chiffres de l'Institut national d'études démographiques (Ined).  Ces bons chiffres masquent en revanche une crainte pour le continent. Ils pourraient bien finir par s'inverser comme ce fut le cas aux Etats-Unis, lorsque l'espérance de vie est passée de 77,9 à 77,8 ans entre 2007 et 2010. En Europe, ce sont les mauvaise habitudes des habitants qui mettent en péril les progrès, comme le tabagisme, l'alcoolisme ou encore l'augmentation de l'obésité. "Il y a un vrai risque que ces gains soient perdus si le tabagisme et l'alcoolisme continue à ce rythme" s'alarme Zsuzsanna Jakab. "C'est particulièrement vrai pour les jeunes qui pourraient ne plus vivre aussi longtemps que leurs parents." Un constat qui ne surprend plus les spécialistes de la santé. "C'est un fait attendu depuis longtemps" souligne Christophe de Jaeger, médecin-gériatre et professeur de physiologie médicale. "Un jeune Américain qui naît aujourd'hui a désormais une espérance de vie plus faible que son père."



En France, le tabagisme a largement baissé chez les hommes pour passer de 57% dans les années  60 à 32% aujourd'hui mais ce dernier chiffre reste maintenant stable depuis 10 ans. En revanche, les femmes sont plus nombreuses à fumer sur cette même période : de 10 à 26%. D'autres pays européens comme la Grèce, la Serbie ou l'Ukraine sont les champions du monde de la cigarette. Ainsi, sur les 15 pays les plus accrocs au tabac, 14 sont européens…  Côté alcool, le vieux continent fait aussi office de leader mondial : la Roumanie, la République tchèque et la Slovénie montrent des consommations d'alcool de 15 à 19 litres par an et par habitant. La France les talonne de près avec des chiffres qui varient de 12 à 15 litres d'alcool. Si les politiques nationales commencent lentement à porter leurs fruits, la situation reste préoccupante puisque les maladies associées (cancer, maladies cardiovasculaires) restent mortelles dans la plupart des cas. "En France, ce sont surtout les maladies métaboliques qui freinent l'espérance de vie" précise Christophe de Jaeger. A l'instar des Etats-Unis, le surpoids est le grand vecteur de maladies, notamment du cœur. "Sans compter que le stress entraîne aussi des maladies métaboliques." Sachant que les Français font partie des grands consommateurs d'antidépresseurs…

En 2010, l'Insee montrait déjà que si l'espérance de vie augmente en France, l'espérance de vie en bonne santé est bien différente : 63,1 ans pour les hommes et de 64,2 ans pour les femmes. "Et cela ne fait que baisser" insiste Christophe de Jaeger. Le nombre de maladies graves est ainsi de 11,9 % de la population, en 2004, à 14,6 % en 2008 soit une augmentation de 23% ! Comme le rappelle Le Monde, l'ex-président américain s'alertait en 2009 que la nouvelle génération pourrait être la première à avoir une espérance de vie plus faible que celle de ses parents. Les orientations montrent qu'il pourrait bien avoir raison. "On sort de l'angélisme et c'est dramatique" se désole Christophe de Jaeger.

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