Quand Libération fait l’éloge de Fatima Ouassak, activiste indigéniste au discours anti-républicain<!-- --> | Atlantico.fr
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Le journal Libération.
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©KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Fatima Ouassak

Un article récent de Libération fait l’éloge de Fatima Ouassak, activiste indigéniste au discours violemment anti-républicain. Celui-ci il contient nombre d’omissions et d’erreurs qui le rendent très complaisant.

2eme DB73

2eme DB73

2emeDB73 est passionné par la politique, très attaché à la laïcité et à l'universalisme républicain, il participe au débat politique et citoyen via les réseaux sociaux, qui permettent de toucher un public très vaste et de sensibilités très différentes. Il intervient avec On Vous Voit sur un angle mort, très peu traité médiatiquement, celui de la complaisance de certains politiques avec l'islamisme et l'indigénisme. Il intervient ici sous pseudonyme.

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Cet article s’inscrit dans une tendance de fond, qui voit une partie de la presse française s’enthousiasmer pour la personnalité et les écrits de Fatima Ouassak, décryptée dans ce thread. L’article de Libération commence fort puisqu’il indique que Fatima Ouassak est la cible des médias de droite. C’est faux puisque elle a aussi été critiquée dans des médias de gauche comme La décroissance, Le Canard Enchaîné, Marianne ou Franc Tireur.

Cette affirmation est militante car elle vise à créer immédiatement un sentiment de sympathie en faveur de Ouassak, qui serait victime d’attaques de la droite (forcément injustes) et à disqualifier toute critique puisque seule la droite l’éreinterait (forcément à tort).

C’est faire fi des critiques d’une gauche laïque et universaliste contre les idées indigénistes de Ouassak et retirer toute légitimité à celles d’une droite républicaine (Le Point, Le Figaro…) sans même connaître ses arguments. Puis, Clemence Mary rappelle que Ouassak a milité au Parti des Indigènes de la République (PIR) mais qu’elle en est partie rapidement. En réalité elle y est restée… 7 ans ! On a vu départ plus rapide…

La journaliste ne dit pas expressément que Oussak continue d’appartenir à la mouvance indigéniste, courant identitaire qui fait de la France un État néo-colonial au racisme systémique et de la République un régime de domination des blancs sur les non-blancs. Pour ce courant séparatiste, la solution consiste pour les non-blancs à s’organiser sur une base ethnique de manière à se rendre autonomes dans la défense de leurs intérêts, jugés opposés à ceux des blancs.

C’est ce que Oussak cherche concrètement à mettre en œuvre en ayant créé son syndicat le Front de mères. Mais l’article de Libé se garde de dire que ce syndicat recrute principalement sur une base ethnique et religieuse, en ciblant les femmes arables, noires et musulmanes. Libération tait également la virulence de l’appel fondateur de cette association, qui accuse l’école et les enseignants de hiérarchiser les enfants selon la couleur de leur peau. En voici un extrait :

«Même à la maternelle, entre 2 doudous et 2 comptines, le système travaille à la hiérarchisation entre les Blancs et les Non-Blancs. L’école est utilisée par les Blancs comme outil pr transmettre leurs privilèges à leurs enfants, et comme arme pr entraver» l’avenir des nôtres.

L’article de Libération cite le livre de Ouassak, La Puissance des mères, mais en en aseptisant le contenu. Rien n’est dit sur son appel à brûler les bibliothèques… ni sur ses considérations sur « les crimes racistes dont sont victimes nos enfants […] inhérents aux politiques qui gouvernent les quartiers populaires […] depuis 60 ans ».

Ces omissions tronquent le discours très virulent de Ouassak. Ce serait comme consacrer un article à Jean-MarieLe Pen, le décrire comme virulent contre les juifs, mais sans parler de son «point de détail de l’histoire» ou son abject « Durafour crématoire ». L’article contient aussi 1 erreur sur le Front de mères, présenté comme 1 syndicat national composé de 200 adhérents. Comment 1 association auto-proclamée syndicat de parents pourrait avoir un ancrage national avec 200 adhérents et sans même 1 seul parent d’élèves élu ?

A titre de comparaison, la FCPE, syndicat de parents ancré à gauche, dont Ouassak a été exclue en raison de ses revendications jugées communautaristes, revendique 190.000 adhérents et 40.000 parents d’élèves élus…

Clémence Mary évoque aussi le combat de Ouassak pour une alternative végétarienne quotidienne dans les écoles de Bagnolet (où elle habite) et dénonce les accusations de « prétendu communautarisme identitaire » qu’elle a subies. Elle ajoute : « Comme si des femmes de quartier populaire, arabes, noires ou musulmanes, ne pouvaient pas simplement être végétariennes ou demander à manger moins de viande «de mauvaise qualité» sans avoir à multiplier les gages d’adhésion républicaine. »

C’est oublier que Ouassak se dit végétarienne pour des raisons éthiques et religieuses (dc pas «simplement végétarienne») et que «la défense d'1 alimentation non carnée séduit les végans et les familles religieuses en guerre contre la viande non halal». Mais pour Libé, l’accusation est inversée. Ce sont ceux qui défendent la République contre les tentatives d’imposer des règles propres à chaque communauté qui sont diabolisés. D’où la phrase de C. Mary sur l’adhésion républicaine qu’on croirait écrite par Ouassak elle-même.

L’article reprend d’ailleurs presque ingénument la question de Ouassak « Pourquoi, demande-t-elle, le mariage entre foi et écologie semble-t-il suspect quand il s’agit de l’islam, et non pour les autres religions ? »

Faut il rappeler qu’aucun leader politique républicain ne revendique le mariage de la foi en une autre autre religion (catholique, protestante, juive…) et de l’écologie. Et que ce mélange de convictions religieuses et politiques constitue 1 approche identitaire, qui a bien plus avoir avec l’extrême-droite de Zemmour,qui s’appuie sur l’identité catholique de la France, qu’avec la culture politique de gauche dont Ouassak se revendique pourtant.

Quand la presse montre une telle complaisance elle ne répond plus vraiment à son devoir d’information et d’objectivité. Elle ne fait qu’aggraver la défiance des citoyens et nourrit le populisme, dont se nourrit le RN.

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