Quand l’islam troque la djellaba pour un costume trois pièces…<!-- --> | Atlantico.fr
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Jamel Oubechou, ancien président de l'Institut des cultures d'Islam.
Jamel Oubechou, ancien président de l'Institut des cultures d'Islam.
©Capture d'écran

Bas les masques !

On connaît des imams qui disent des énormités. Mais il n’y a pas que les barbus.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Nous allons vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus incroyable… (librement inspiré de Mme de Sévigné). Ou pour parler plus simplement, à la façon de Jacques Chirac, une chose "abracadabrantesque". L’histoire se déroule à la Goutte d’Or, un quartier présenté comme "populaire" par nombre de journaux. "Populaire" vient de "peuple". Or, quiconque s’est promené dans ce quartier sait qu’on y trouve des ethnies mais certainement pas de peuple.

Il y a là-bas de vastes bâtiments qui abritent l’Institut des Cultures de l’Islam (ICI). On y trouve des choses belles et utiles. Des salles pour des expos et des stages. Des profs d’arabe. Un restaurant. Un hammam. C’est bien. Mais vu l’affluence du public, ou pour toute autre raison moins avouable, ce n’est pas suffisant. Il a donc été envisagé d’agrandir l’ICI avec une nouvelle et grande structure. Coût estimé : 18 millions d’euros. Le payeur potentiel : la mairie de Paris.

A la tête de l’ICI, il y a (ou plutôt il y avait) quelqu’un de bien sous tout rapport : Jamel Oubechou. Un pur produit d’une réussite française, laïque et républicaine. Il a fait Normal-Sup’ et est professeur agrégé. Il a été conseillé d’Hubert Védrine quand ce dernier était ministre des Affaires étrangères. Il a été en poste à l’ambassade de France en Syrie puis à celle d’Addis-Abeba. Après, la mairie de Paris a fait de lui son conseiller adjoint aux relations internationales. Intelligent et cultivé, il a donné satisfaction à tous les postes.

Or, Jamel Oubechou vient d’abandonner avec fracas la direction de l’Institut des Cultures de l’Islam. Il se dit ulcéré de la volte-face de la mairie de Paris qui, in fine, a refusé de financer son beau projet. Pourtant, Anne Hidalgo a toujours montré beaucoup de compréhension pour l’islam et l’identité musulmane. Mais il y a un détail qui, réflexion faite, a dû chiffonner  la maire de Paris : les nouveaux bâtiments de l’ICI devaient abriter une salle de prière ! Outre que 18 millions d’euros, c’est pas rien, se servir des impôts locaux des Parisiens pour financer une mosquée au rabais, ça a paru quand même un peu fort de café à la maire de Paris.

Ce qui est surprenant, inouï, incroyable, étonnant, etc., c’est qu’un homme du profil de Jamel Oubechou ait éprouvé le besoin d’exiger une salle de prière. Lui, un enfant cultivé et intelligent de la méritocratie qui fabrique nos élites. Ses convictions religieuses ne sont pas en cause, dans la mesure où elles se cantonnent dans la sphère privée. Mais une salle de prière payée par les deniers de tous les Parisiens et pas seulement par ceux de confession musulmane ! Que s’est-il passé dans la tête d’un professeur agrégé habitué des ambassades et des cabinets ministériels pour qu’il formule une telle revendication ? D’où vient un tel engagement religieux ? Et quelle est l’irrésistible pulsion poussant l’islam à gagner, avec le concours d’hommes apparemment très éclairés, de nouveaux territoires ?

Les Allemands, à l’époque hitlérienne, revendiquaient un "Lebensraum", un espace vital qui devait s’étendre jusqu’aux plaines de l’Ukraine riches en blé. La question qui se pose dorénavant est de savoir de quel espace vital l’islam a-t-il besoin. Le monde arabo-musulman ? La Goutte d’Or ? Au-delà ? On fait grand cas des prédicateurs barbus en djellaba qui proclament l’infériorité de la femme. On ne prend guère de risques à imaginer que Jamel Oubechou porte, lui, un costume trois pièces de bonne coupe. Il est légitime de préférer ceux en djellaba. Ils sont plus facilement identifiables !

PS : En Allemagne, il existe un "impôt du culte". Les chrétiens (baptisés ou déclarés comme tels) doivent s’acquitter d’un impôt qui sert à entretenir les églises, les temples, les curés et les pasteurs. La France devrait s’en inspirer. Comme en Allemagne, une seule religion serait concernée. Et ainsi seraient résolus, sans drames ni conflits, des problèmes épineux comme celui de la salle de prière de la Goutte d’Or.

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