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Le défenseur Benjamin Pavard en pleine célébration après avoir marqué le premier but du match face à l'Irlande, le 27 mars 2023.
Le défenseur Benjamin Pavard en pleine célébration après avoir marqué le premier but du match face à l'Irlande, le 27 mars 2023.
© FRANCK FIFE / AFP

Football

Après leur démonstration face aux Pays-Bas, les Bleus passent par la petite porte en Irlande. Le salut est venu d'une frappe superbe de Benjamin Pavard et de deux parades exceptionnelles de Mike Maignan, dans les dernières minutes.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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On a beau dire que le passé est intemporel, certains changements passent quand même moins bien que d'autres... Si je vous dis ça, c'est que les déplacements de l'équipe de France en Irlande ne me ramènent malheureusement plus à Lansdowne Road, passé de mode, passé de monde, mais à l'Aviva Stadium... Un stade hyper moderne, construit en béton armé de nostalgie, mais très pratique puisque situé à deux pas du supermarché, de l'ANPE et d'un cabinet d'avocats dont les mérites ne sont plus à démontrer en matière de divorce. Je vous l'ai dit : moderne. Mais plutôt que de disserter sur le fait que le progrès va trop vite, revenons sur cette victoire, difficile certes, mais précieusement obtenue en terre irlandaise.
En commençant par expliquer les grandes difficultés rencontrées par les Bleus durant une première mi-temps jalonnée de fautes techniques (peu explicables), d'approximations en pagaille, et globalement aussi intéressante que la lecture d'un arrêté préfectoral. Depuis le temps, on connait la musique puisque c'est le genre de configuration où l'adversaire, assis sur ses traditions et bien organisé en bloc bas, est autant soucieux d'instaurer un faux-rythme que de ne pas offrir d'espaces à nos attaquants qui en raffolent. Si vous ajoutez à ce climat légèrement claustrophobe un côté gauche absent, des prises à deux efficaces sur Mbappé, un manque d'intensité général et le faible apport des latéraux, vous obtenez la confirmation de ce que vous saviez déjà : une équipe qui ne recule pas n'est pas avancée pour autant !
Ce que vous saviez, aussi, c'est que les Bleus peuvent toujours se reposer sur leurs individualités lorsque leur jeu collectif est en berne et qu'ils roulent à plat. Ce que vous ignoriez, c'est que ce sauveur s'appellerait... Benjamin Pavard, titularisé à la surprise (presque) générale par Didier Deschamps. Oui, vous avez bien lu, celui qui avait rouillé sur le banc durant la Coupe du monde... mais celui qui, à grands coups de belles prestations avec le Bayern, a surtout su revenir d'entre les torts pour mieux ressusciter hier soir. Je vous recommande vivement de revoir sa frappe victorieuse, aussi sèche que tendue, à la 50e... Elle vous rappellera le meilleur moment de France/Argentine 2018... Pour le reste, quand vous lirez que les occasions tricolores se sont faites trop rares (Diaby 70e, Rabiot 75e) et que Mike Maignan a su préserver le score sur deux parades magistrales (88e et 89e), vous aurez lu l'essentiel. 
Évidemment, même s'il n'est jamais facile d'aller jouer en Irlande, quatre jours après avoir dispersé les Pays-Bas, le contraste est saisissant... Espérons qu'il aura la vertu de rappeler à tout le monde que les matchs se suivent souvent sans se ressembler et que les qualifications sont tout sauf un long fleuve tranquille. Quoi qu'il en soit, à défaut d'avoir été brillants, les Bleus peuvent quand même se féliciter du sans-faute qu'ils viennent d'accomplir. Avec deux victoires en autant de matchs sur deux concurrents directs (puisque Gibraltar n'est pas le meilleur des trois), ils s'emparent seuls de la tête du Groupe B et peuvent envisager l'avenir avec optimisme.
Ces choses étant précisées, examinons de plus près les fortunes diverses de quelques individualités avant de conclure... 
Benjamin Pavard : un début de match timide avant de débloquer la situation sur une frappe parfumée à l'huile d'ogive. Ce matin, Didier Deschamps ne doit pas regretter d'avoir tendu la main à celui qui a mis son équipe sur la voie du succès.
Mike Maignan : ou plutôt "Magic Mike". Trois jours après avoir stoppé un pénalty, il sort une parade exceptionnelle sur une tête de Collins après avoir détourné une tête de... Koundé... la minute précédente ! Hier soir, pour sa deuxième titularisation, il a simplement fait acquitter son équipe alors qu'elle était coupable. 
Théo Hernandez : une première mi-temps intégralement ratée ponctuée de fautes grossières et d'erreurs techniques. Même s'il a rectifié (un peu) le tir par la suite, on peut dire que, sur l'ensemble de la partie, il est passé à côté de lui.
Kylian Mbappé : très loin de son influence habituelle, le capitaine a été muselé par les prises à deux adverses. Globalement maladroit et peu disponible (aucun tir, chose rare), il ressemblait, hier soir, comme deux gouttes d'eau à son sosie.
Olivier Giroud : pris dans la tenaille de la charnière adverse, à part une frappe contrée (9e), il n'a pas pesé et on ne l'a pas vu.
Au moment d'éteindre la télé et de quitter Lansdow... pardon, l'Aviva Stadium... et ce match presque sans souvenirs, je dois vous avouer qu'une question me taraudait ... Le genre de question qui vous tourne dans le crâne longtemps, façon vautour, quand votre sommeil est mal luné... Comme je partage tout avec vous, même si vous n'avez jamais réglé le moindre de mes problèmes, la voici : que préférer ? Ne pas se rappeler ce dont on voudrait se souvenir... ou se rappeler ce qu'on voudrait oublier ? Si le sujet vous tente, vous avez jusqu'au 16 juin, date du prochain match des Bleus, pour écrire au journal, qui transmettra. 

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