Qatar 2022 : l’architecture se lève à l’Est<!-- --> | Atlantico.fr
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Le stade Al Bayt d'Al Khor, au nord de Doha, hôte du match d'ouverture du Mondial 2022 au Qatar.
Le stade Al Bayt d'Al Khor, au nord de Doha, hôte du match d'ouverture du Mondial 2022 au Qatar.
©QATAR'S SUPREME COMMITTEE FOR DELIVERY AND LEGACY/AFP/ARCHIVES

Capitale 2022 de l'architecture

Le 20 novembre prochain, le stade Lusail Iconic de Doha accueillera la cérémonie d’ouverture de la 22e coupe du monde de football. Les yeux du monde entier seront sans aucun doute braqués sur les 32 équipes de cette phase finale, mais également sur le résultat d’un marathon long de 12 ans ayant pour ambition assumée de faire de ce petit état du Golfe la capitale 2022 de l’architecture.

Frédéric Marty

Frédéric Marty

Frédéric Marty est directeur de la publication de Intramuros, magazine international de design. 

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Car si les stades sont des acteurs majeurs des grands évènements sportifs, ils concentrent à eux seuls une grande part des enjeux d’images et de reconnaissance internationale des pays hôtes. Personne n’aura ainsi oublié le « nid d’hirondelle » du stade olympique de Beijing 2008, ou le stade de France à Saint-Denis, indissociable du souvenir collectif français de 1998. 

Lors de ce Mondial 2022, 64 matchs du tournoi se joueront dans 8 stades rénovés ou construits pour l’occasion, quasiment tous situés dans l’aire métropolitaine de la capitale qatarie, voire même en son centre. Six d’entre eux ont une capacité d’environ 40 000 places, tandis que Lusail, où se joueront le match d’ouverture ainsi que la finale, en compte 80 000. 

Identité locale

Vitrine du pays, les stades se devaient d’évoquer l’identité qatarie, ce qui n’a rien d’évident dans un pays jeune, absent encore il y a peu des circuits footballistiques. 

Rappelons cependant que le Khalifa international Stadium, dessiné par Roger Taillibert, architecte du parc des Princes, avait été construit dès 1976 pour accueillir la Coupe du Golfe des nations de football. Plusieurs fois modernisé et agrandi pour cette coupe du monde, il se reconnaît à ses deux arches, désormais figures familières du paysage dohanais. 

Pour donner une identité forte aux stades les plus récents, les architectes désignés par le pays hôte ont joué sur plusieurs registres, comme celui du motif traditionnel, sur le Al-Thumama stadium, dont la façade évoque le tissage des keffiehs (Ibrahim M. Jaidah architecte), ou à Lusail (Norman Foster et Populous arch.), avec un motif de triangles emprunté aux bols traditionnels.

Le changement d’échelle offre quant à lui d’autres possibilités d’expression : le stade d’Al-Bayt, à Al-Khor, reproduit à l’échelle 20 ou 30 une tente bédouine (bayt al sha’ar en vo), aménagé pour 60 000 spectateurs (Albert Speer architecte). L’effet est d’autant plus saisissant que cette enceinte sportive, la plus éloignée de Doha, est mise en scène sur une plateforme rappelant le caractère désertique de la région, ce désert dont le Ahmed Bin Ali stadium veut mimer les dunes (Pattern design architecte). 

Imaginer l’après

Inauguré depuis 2019, mais pensé dès le départ pour la coupe 2022, le très sculptural Al Janoub stadium, de la regrettée architecte anglo-irakienne Zaha Hadid, tire ses courbes au blanc nacré des huîtres perlières pêchées autrefois dans le port d’Al Wakra où il a été édifié. Construit également près de la côte, le Ras Abu Aboud Stadium (Fenwick Iribarren avec Schlaich Bergermann Partner) ne sera pas climatisé, mais ingénieusement rafraîchi par la brise marine. Fait d’un empilement de 974 conteneurs maritimes, un nombre correspondant à l’indicatif téléphonique du pays, il ne manquera pas d’étonner le visiteur qui devra profiter du mois de compétition pour le voir. Car une fois l’évènement terminé, il sera entièrement déconstruit, tandis que d’autres stades seront redimensionnés, et verront une partie de leurs tribunes démontées avant d’être offertes à des pays moins fortunés. Les stades entameront alors une vie moins intense, mais tout aussi riche, comme monuments centraux de secteurs remodelés, à l’image de l’Education City Stadium, à Al Rayyan (Fenwick Iribarren Architects Pattern Design), qui deviendra l’icône d’un nouveau quartier dédié à l’éducation, ou Lusail iconic au centre d’une cité sportive nommé Aspire. Les stades de la coupe du monde 2022 nous le rappellent :  il y a une vie après le foot ! 

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