Prince Davoud Pahlavi : une alternative existe pour l’Iran<!-- --> | Atlantico.fr
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Le Prince Davoud Pahlavi.
Le Prince Davoud Pahlavi.
©DR

Tribune

Dans cette tribune, le prince Davoud Pahlavi apporte son soutien aux mouvements laïcs de l’opposition iranienne, qui se sont réunis le 10 février pour une conférence live au Georgetown University’s Institute for Women de Washington pour montrer qu’il existe un mouvement d’union national qui regroupe les différentes tendances politiques prêtes à rebâtir l’Iran.

Davoud Pahlavi

Davoud Pahlavi

Davoud Pahlavi est le cousin du prince Reza, fils du dernier Shah d’Iran.

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Alors qu’en Iran, le régime qui célèbre son 44ième anniversaire, est en proie à une contestation sans précédent, les mouvements laïcs de l’opposition iranienne se sont réunis le 10 février pour une conférence live au Georgetown University’s Institute for Women de Washington.  L’objectif : montrer qu’il existe un mouvement d’union national qui regroupe les différentes tendances politiques prêtes à rebâtir l’Iran.

À cette occasion, le prince Davoud Pahlavi, cousin du Prince Reza en exil à Washington, a tenu à exprimer son soutien à ce mouvement, appelant les Iraniens de toutes tendances à y participer.

Même si je pense qu’il est important de ne jamais oublier d’où l’on vient, je souhaite parler de l’Iran d’aujourd’hui. Car je reçois une multitude de témoignages poignants tous les jours. Mes compatriotes de l’intérieur me parlent de leurs vies et à chaque fois, j’éprouve de la tristesse, de la compassion mais aussi une grande admiration pour le courage et la force de caractère dont ils font preuve.

Car en cette période soulèvement, l’Iran est plein d’histoires marquantes d’hommes et de femmes qui survivent malgré une pauvreté insupportable, la violence et la servitude qu’ils subissent depuis si longtemps.

Comme eux, je souhaite faire preuve de combativité, de confiance et d’espoir, car en cette période historique pour l’Iran, nous nous devons de nous tenir droits face à l’adversité.

Rien n'est en effet plus important que de refuser la dictature d’un régime qui, depuis 44 ans, sous couvert d’une théocratie, se comporte d’une manière tyrannique et sanguinaire avec son peuple.

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Dès leur arrivée au pouvoir en février 1979, les Ayatollahs ont installé la religion telle une façade diabolique qui a fait main basse sur les richesses naturelles et industrielles du pays, organisant derrière un discours moralisateur les pires trafics comme ceux de la drogue, de l’alcool, de la prostitution, des armes et même du pétrole.  Ainsi, comme plusieurs enquêtes internationales l’ont révélé ces derniers mois, ils se sont organisés en véritable cartel, passant des accords avec des clans mafieux en Colombie, au Venezuela et au Mexique. Leurs commerces illicites, tout comme le vol de l’économie iranienne, ont généré des centaines de milliards de dollars qu’ils ont placé sur des comptes à l’étranger, alors même que le peuple iranien vit dans une pauvreté endémique.

Parallèlement, ils ont créé une milice paramilitaire, les Gardiens de la révolution, qui a mis sous sa coupe le pays tout entier, commis tant d’attentats meurtriers et assassiné de façon systématique les opposants à la république islamique.

C’est dans ce contexte de violence qu’il y a quelques mois, une jeune femme, Masha Amini, a été lâchement tuée par la police des mœurs, simplement parce qu’elle ne portait pas le voile de façon « appropriée » selon les critères islamistes. Alors la jeunesse iranienne, entrainée par les femmes du pays tout entier, s’est indignée, puis révoltée.

Là encore, au lieu d’écouter leur peuple, les islamistes au pouvoir ont lancé leurs mercenaires contre des adolescents qui ne faisaient que demander que l’on respecte leurs droits fondamentaux et leur liberté d’expression. Ils ont abattu des enfants de dix, douze ou quinze ans, lâchement abandonnés sur les trottoirs, quand d’autres ont été arrêtés, puis violés et torturés.

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Mais les Mollahs, malgré leurs exactions, ont déjà perdu.

Car il y a d’ores et déjà un avant et un après Masha Amini.

Aujourd’hui, le pays devient incontrôlable. Le régime est aux abois et pris dans ses retranchements, même s’il continue de pratiquer la politique de la terreur en exécutant chaque jour des contestataires.

Car rien n’arrête ces derniers.

Ils savent comme moi et comme tous ceux qui soutiennent cette révolution, que la victoire de la liberté, même chèrement acquise, est inéluctable.

De nombreuses énergies convergent contre la République islamique, permettant de penser que l’horizon d’un changement est proche et que bientôt, notre drapeau retrouvera le lion emblématique qui illuminait et fédérait autrefois le peuple iranien.

Poursuivre le combat en nous unissant

 Cependant, nous devons encore continuer à tout faire pour affaiblir la République islamique, traversée par de nombreuses dissensions.

Il faut ainsi convaincre les grandes démocraties occidentales d’inscrire le Corps des Gardiens de la Révolution, dont les escadrons de la mort ont tant de sang sur les mains, sur la liste des organisations terroristes.

Il faut que l’Europe et les États-Unis gèlent les avoirs financiers des dignitaires du régime meurtrier qui a confisqué le pouvoir en Iran depuis 1979.

Il faut stopper toute velléité de reprendre les négociations sur le Nucléaire, alors même que l’Iran ne respecte pas les accords internationaux en la matière, et que ses dirigeants vendent des armes à la Russie, lesquelles servent à massacrer des civils en Ukraine.

Il faut accompagner et soutenir les avocats qui, à travers le monde, travaillent à la création d’une cour pénale internationale qui jugera les dignitaires du régime iranien pour leurs crimes contre l’humanité.

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Enfin, partout où les membres de la diaspora iranienne sont présents, il est nécessaire de poursuivre les manifestations et de médiatiser la tragédie qui se joue en Iran en dénonçant les crimes du régime.

Nous devons, parallèlement, travailler à un plan de reconstruction de l’Iran en y associant toutes les bonnes volontés.

Nous devons en effet nous préparer à refonder les institutions iraniennes, comme le tissu politique et économique du pays, en nous inspirant de ce qui se fait de mieux dans les grandes démocraties, et en préservant bien sûr notre identité et notre culture.

Rappelons que six millions d’Iraniens vivent en exil, formant une puissance intellectuelle et économique à la hauteur d’un pays comme la Suisse. Je laisse donc à chacun le soin d’imaginer à quel point ils sont forts.

Peu importe leurs différences politiques, ils ont aujourd’hui le pouvoir de s’unir autour d’un nouveau projet politique pour l’Iran.

C’est aussi leur devoir national.

Pour ma part, si ma fidélité indéfectible va au Prince Reza Pahlavi que je considère comme le symbole d’union de notre peuple, j’ai conscience que seuls les Iraniens doivent décider de leur avenir.

Mais pour que cela se fasse dans les meilleurs conditions, il est nécessaire qu’ils dialoguent et définissent ensemble les contours de la société à laquelle ils aspirent.

Ainsi, je les invite à soutenir sans attendre ceux qui œuvrent déjà au projet d’un nouvel Iran, qu’ils soient républicains de gauche ou de droite, représentants des minorités ethniques, apolitiques ou monarchistes constitutionnalistes.

Je les invite également, en agissant de la sorte, à montrer à la communauté internationale et aux ministères des affaires étrangères de tous les pays qu’une alternative existe bel et bien pour l’Iran, et qu’elle est portée par des courants démocratiques et laïques qui ne veulent plus entendre parler des islamistes, qu’ils soient conservateurs, réformateurs ou même issus des rangs des moudjahidines du peuple.

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Je les invite à faire savoir que contrairement aux idées reçues, les Iraniens de l’intérieur et ceux de la diaspora communiquent et travaillent plus que jamais la main dans la main, donnant une nouvelle impulsion à la révolution qui se déroule actuellement.

C’est ensemble, dans le respect de laïcité et des convictions politiques de chacun, que tous les Iraniens montreront qu’il existe un Iran porteur d’espoir, de liberté, d’égalité, et de démocratie. Un Iran qui sera également vecteur de stabilité pour le Moyen-Orient et l’ensemble du monde libre, une fois qu’il sera débarrassé des intégristes et de l’islam politique qui a fait tant de morts.

Le temps est venu de dévoiler nos forces, autant que notre union, et d’agir !

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