PS : "hermétique à tout renouvellement"<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
PS : "hermétique à tout renouvellement"
©

Candidate surprise

"L’ambiance qui y règne, l’arrogance glaciale de la plupart de ses « grandes voix » et l’absence de camaraderie entre… camarades, rendent le PS hermétique à tout renouvellement". Secrétaire de la section PS d'Évreux, la candidate Anne Mansouret a surpris tout le monde en annonçant ce vendredi sa candidature officielle aux primaires socialistes. Et quand il s'agit d'aborder l'état de son parti, elle met les pieds dans le plat...

Anne Mansouret

Anne Mansouret

Anne Mansouret est secrétaire de la section PS d’Evreux, membre du Bureau fédéral et secrétaire fédérale aux droits des Femmes.

Élue en 2004 et réélue en 2010 au Conseil régional de haute-Normandie. Elle est candidate à la candidature dans le cadre des primaires organisées par le PS pour les élections présidentielles de 2012.

 

 

Voir la bio »

La victoire du PS aux cantonales du 27 mars est une victoire par défaut, une victoire en trompe-l’œil. C’est  un emplâtre sur la jambe de bois d’une gauche conventionnelle et frileuse, malade de ses contradictions internes et de ses méthodes de fonctionnement obsolètes. C’est un cache misère qui camoufle son incapacité à redonner confiance aux électeurs des classes populaires et moyennes dont bon nombre sont séduits par le discours du FN…Parce que ce discours, ils le comprennent !  Là où les ténors socialistes se réfèrent aux grands principes macroéconomiques, Madame Le Pen fait dans le concret. Ce qu’elle dénonce, les Français le constatent tous les jours. La dialectique lepéniste, pas besoin d’avoir Bac+ 5 pour percuter !

La fracture est profonde. Il y a, dans la progression de l’abstention et des intentions de vote nationaliste, les signes d’un vrai mal-être citoyen. La politique est devenue une affaire de spécialistes, à laquelle la plupart des gens ne comprennent rien. Leur proposer des solutions irréalistes et impraticables sous la marque Le Pen, c’est de la publicité mensongère. Refuser de prendre en compte la peur des Français face à la mondialisation, face aux défis posés par l’émergence des nouvelles puissances économiques, occulter les difficultés liées à l’immigration et à l’intégration de cultures et de religions différentes, c’est faire l’autruche par méconnaissance ou par angélisme. Alors que faire ? En premier lieu, de la pédagogie. Plus les choses sont complexes, plus on doit les exprimer clairement. Trop conceptuel, le discours socialiste est perçu comme abscons sur le fond et ringard dans la forme.

A part la garniture écologiste, le menu est à peu près le même depuis les années 80 ! Il faut choisir quelques pépites parmi les trop nombreuses propositions socialistes et les rendre évidentes, efficaces et crédibles. Il faut aussi changer la relation du parti avec sa base militante et sympathisante. L’ambiance qui  y règne, l’arrogance glaciale de la plupart de ses « grandes voix » et l’absence de camaraderie entre…camarades, rendent le PS hermétique à tout renouvellement.  J’ai signé la motion présentée par Martine Aubry, parce qu’elle s’intitulait « Changer la gauche pour changer la France ». L’objectif était ambitieux. Force est de constater que si le travail réalisé est méritoire, les progrès sont insuffisants.

J’ai donc pris la décision de présenter ma candidature aux primaires du Parti Socialiste. Ma démarche n’est pas dictée par l’ambition, mais par la conviction d’avoir un rôle spécifique à jouer face à la progression des idées du Front national, qui inspirent par ricochet celles de l’UMP. Je ne fais pas partie des ténors du PS, selon l’expression consacrée, mais je suis élue et réélue depuis dix ans au sein d’une collectivité départementale et régionale ; à ce titre, j’ai la légitimité du suffrage populaire. Je suis aussi une incarnation de ce à quoi peut mener l’amour fou de la France, de sa culture, de son histoire, de son patrimoine et des valeurs de la République. Iranienne de naissance, mon père est musulman. Ma mère était issue d’une famille wallonne de Libre Penseurs. Quant à moi, je suis catholique et farouchement laïque. Étonnant mélange ! J’ai été naturalisée française à l’âge de 21 ans.

A celles et ceux qui doutent de la capacité du politique à changer leur quotidien et qui risquent d’être piégés par la vague bleu marine, j’ai beaucoup de choses à dire. J’ai quelques propositions pragmatiques, dans le domaine de l’emploi et du développement économique, de la fiscalité, du logement social, de l’éducation et de la formation. Cinq ou six propositions que je souhaiterais voir mises en œuvre, et en tous cas, étudiées avec attention par celui ou celle qui portera notre candidature à l’élection présidentielle, à l’issue de ces primaires à gauche. Parce que bien-sûr, je n’ai pas l’intention de devenir présidente de la République. Mais j’espère pouvoir mener le combat jusqu’au vote du 9 octobre ; mesurer ainsi le bien fondé de mon initiative, proposer une alternative atypique et néanmoins efficace. Non pas pour diviser, mais pour renforcer et vivifier la gauche.

NDLR : Titre, chapô et gras ont été rajoutés par Atlantico.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !