5 raisons qui plaident pour que le monde de la finance soit dirigé par des femmes<!-- --> | Atlantico.fr
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Les femmes seraient naturellement moins tolérantes et plus frileuses que les hommes face aux risques financiers.
Les femmes seraient naturellement moins tolérantes et plus frileuses que les hommes face aux risques financiers.
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Ce que femme veut ...

Les marchés financiers dominés par des femmes étant assez rares, les auteurs d'une récente étude ont analysé des marchés d'expérimentation pour nourrir leur hypothèse.

Selon les auteurs d'une analyse publiée dans l'American Economic Review, la finance mondiale se porterait mieux avec des femmes à ses commandes. Catherine C. Eckel et Sascha Füllbrunn mettent en lumière des éléments qui attestent selon eux de différences claires entre les hommes et les femmes dans le monde de la finance.  

1 - Pour ces deux universitaires, les femmes seraient naturellement moins tolérantes et plus frileuses que les hommes face aux risques financiers.Elles se livreraient donc à des investissements souvent plus prudents. Un large écart dans le paiement des commissions entre les hommes et les femmes pourrait par exemple expliquer cette différence de comportement dans le monde de la finance.

 2 - Il est prouvé qu'un environnement professionnel compétitif augmente les efforts et les performances des hommes et tend plutôt à freiner celles des femmes. D'autant plus que les femmes ont tendance, quand elles le peuvent, à fuir la compétition. Une étude de 2007, réalisée par les universités de Pittsburg et de Stanford, a montré que les femmes choisissent près de deux fois moins la compétition que les hommes et préfèrent une rémunération plus coopérative. A l'inverse, les hommes se lanceront dans la bataille même en ayant plus de chances de la perdre. Cette tendance toute masculine peut notamment s'expliquer par un excès de confiance.

 3 - Une étude publiée dans l'International Journal of Bank Marketing a d'ailleurs montré que les femmes ont tendance à prendre en compte plus de détails que les hommes avant d'investir. Résultat, entre 2000 et 2009 les fonds gérés par les femmes ont grimpé de 9% contre 6% en moyenne. Leurs résultats ont même moins chuté que ceux des hommes pendant la dernière crise financière.

L'hypothèse de Catherine C. Eckel et Sascha Füllbrunns est donc la suivante : des marchés dominés par les hommes génèrent des bulles spéculatives plus importantes que si des femmes se trouvaient aux commandes. 

 4 - Sachant que les marchés financiers dominés par des femmes sont beaucoup plus rares, les auteurs de cette étude se basent sur des marchés d'expérimentation pour tenter de trouver des réponses. Au cours de ce type d'expérience, un groupe de traders reçoit du cash  et des actifs électroniques qui génèrent régulièrement des dividendes. Ces dividendes sont censés aider à créer une valeur fondamentale pour ces actifs électroniques. 

Contrairement aux premières expériences de ce type menées dans les années 1980, les auteurs de cette nouvelle étude ont travaillé sur des marchés expérimentaux composés uniquement d'hommes, ou uniquement de femmes. Au regard de leurs résultats, il apparaît que les marchés qui ne comptaient que des hommes produisaient des bulles spéculatives bien plus importantes. Quant aux marchés composés de femmes, ils ne produisaient presque jamais de bulle spéculative.

"Nous avons observé une différence assez dramatique entre les marchés dirigés par les hommes et ceux dirigés par les femmes" explique le professeur C.Eckel, qui a dirigé cette étude. "Ceci nous fait penser que le monde serait un peu différent si les marchés financiers ne se portaient pas ainsi" ajoute-t-elle.

5 - Une étude réalisée sur les entreprises du CAC 40, entre 2002 et 2006 a d'ailleurs montré l'impact des femmes sur la croissance d'une société. Les entreprises qui avaient plus de 35 % de femmes dans leurs effectifs ont connu en moyenne une croissance de 18,7% de leur chiffre d’affaires contre seulement 14,5% pour les entreprises qui ont moins de 35 % de femmes dans leurs effectifs.

De manière plus surprenante, Catherine C. Eckel et Sascha Füllbrunns ont remarqué que les marchés composés uniquement de femmes produisaient dans de rares cas des "bulles négatives", où les prix se situaient en dessous des taux suggérés pas les dividendes. Pour les auteurs de l'étude, cet élément mène à une conclusion plutôt amère : les attentes des femmes se situent largement en dessous de celles des hommes.

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