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Pourquoi la purge devrait se poursuivre sur les  marchés financiers mais sans aller jusqu’au krach
©Bryan R. Smith / AFP

Edito

Triste fin d’année sur les places financières. La fébrilité est à l’œuvre avec des sautes de cours vertigineuses, à la hausse comme à la baisse.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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L’angoisse étreint les opérateurs dans un univers où les mouvements sont dictés par les fameux algorythmes, ces machines aveugles qui déclenchent des mouvements brutaux, parce qu’il leur manque ce qu’apporte logiquement l’intervention humaine. Le ralentissement de la croissance aux Etats-Unis et en Chine engendre le sentiment diffus de la fin d’un cycle et l’idée de l’arrivée prochaine d’une récession hante les esprits. Dans ce contexte, l’attente d’un éventuel rebond, comme la hausse exceptionnelle de cinq pour cent en une journée à Wall Street, reste toujours sans lendemain, car elle est toujours suivie d’un repli. Et la glissade des cours se poursuit dans une ambiance fiévreuse. Le cru 2018 restera ainsi l’un des plus mauvais enregistré depuis dix ans. La locomotive américaine a perdu quelques vingt pour cent (mais en 2008, le Standard and Poor 500 avait abandonné 38%). En Europe, le Cac 40 a baissé de 15%, le Dax allemand de 20%, les autres places à l’avenant. Le secteur bancaire européen, qui est logiquement le moteur de l’activité est particulièrement affecté, avec un repli de 35% sur l’année, avec des restructurations inachevées, des concentrations qui ne se font pas alors qu’elles seraient nécessaires et l’existence réelle ou supposée de portefeuilles de créances douteuses. Partout, le pessimisme gagne. Les entreprises révisent leurs projets d’investissements, les consommateurs deviennent méfiants, les particuliers préfèrent conserver des liquidités sur leurs comptes courants – pour près de 400 milliards en France- plutôt que de les placer en Bourse ou tout simplement de les dépenser pour la satisfaction de leurs besoins. Le souci de protéger son capital l’emporte sur la moindre velléité de risque. Le pétrole, avec un effondrement des cours de près de quarante pour cent en quelques mois, accentue encore le sentiment de défiance, en raison de l’importance des stocks inutilisés. Et les taux d’intérêt qui avaient entrepris un mouvement de hausse sous la conduite des Etats-Unis, ont tendance à fléchir à nouveau face aux craintes de la réduction de l’activité.

Dans ce contexte, les milieux boursiers se montrent pessimistes à court terme. ( Ce sont les mêmes  qui pronostiquaient l’euphorie il y a un an et qui se sont lourdement trompés). Ils prévoient que la purge va encore se poursuivre pendant quelques mois et leur conseil est clair : ce n’est pas le moment d’acheter, mais il n’est plus temps de vendre. Rien de tel que l’immobilisme affiché pour favoriser la glissade des cours. Du moins, celle-ci se produit-elle d’une manière qui témoigne que les marchés conservent du ressort dès lors que les excès en hausse des dernières années ont été maintenant largement gommés. Et même si les banques centrales ont perdu une partie de leurs munitions en raison des taux d’intérêt très bas, elles conservent encore une marge de manœuvre. Le nouveau patron de la Fed témoigne au demeurant d’une fermeté face aux rodomontades permanentes de Donald Trump et sa gestion avisée est de nature à redonner confiance aux professionnels de la finance. Au demeurant, l’écroulement des cryptomonnaies, telles que le bitcoin, qui ont perdu les quatre cinquièmes de leur valeur depuis le début de l’année est un signe de l’assainissement en cours qui permettra aux marchés de revenir à de meilleurs sentiments. Car les besoins de développement ont immenses dans le monde. Les classes moyennes qui se sont multipliées dans les jeunes nations n’ont pas la résignation que l’on  trouve dans les vieux pays et entendent utiliser les outils du progrès techniques qui font entrevoir des perspectives prometteuses. Elles pourraient ainsi prendre le relais d’une reprise de l’activité qui ferait s’éloigner les perspectives d’un krach brandies par les plus pessimistes des occidentaux. C’est du moins le souhait que l’on peut exprimer au seuil d’une année nouvelle avec un retour des bonnes fées qui parait encore lointain.

Michel Garibal

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