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Pourquoi l'intelligence artificielle est une bonne nouvelle pour l'emploi
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N'ayons pas peur

L'intelligence artificielle en effraye plus d'un, à commencer par Bill Gates, Elon Musk ou encore Stephen Hawking. Cependant sous bien des aspects, l'homme et la machine se montrent complémentaires, toujours au bénéfice du premier.

Pascal-Emmanuel Gobry

Pascal-Emmanuel Gobry

Pascal-Emmanuel Gobry est journaliste pour Atlantico.

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En ce moment, de plus en plus de gens discutent du potentiel de l'intelligence artificielle, et la première peur qui vient, c'est celle liée à l'emploi.

En effet, si des ordinateurs peuvent faire notre tâche à notre place, ne vont-ils pas nous remplacer ?

Il y a plusieurs choses à dire à ce sujet.

La première est que, oui, l'intelligence artificielle va détruire certains types d'emplois. La question importante est : est-ce qu'elle va en créer plus ou moins ?

Paradoxalement, l'intelligence artificielle risque de détruire principalement des emplois qualifiés. Dans le juridique, les tâches de recherche qui emploient la plupart des heures des jeunes avocats dans les grands cabinets, risquent d'être automatisées. Dans le médical, les applications intelligentes ont déjà de meilleurs résultats pour le diagnostic que les médecins humains. Ce sont ces emplois, pas les usines, qui sont en danger.

Mais justement : cela veut donc dire que, paradoxalement, ce sont les emplois non-qualifiés qui vont gagner. Par exemple, une grande part des tâches des médecins vont être externalisées à des machines ; mais les tâches des infirmiers ne le seront jamais, et on peut prévoir qu'à terme, des emplois de santé comme ceux-là, de professionnels de santé moins qualifiés que des médecins, équipés d'outils intelligents mais capables d'apporter la “touche humaine” au système de santé que des logiciels n'auront jamais, gagneront. Et, au haut du système, les médecins spécialistes et les chercheurs seront beaucoup aidés, et valorisés, par ces outils.

Cet exemple montre comment il faut réfléchir à l'impact de l'intelligence artificielle sur l'économie : par le biais de la complémentarité.

Lorsqu'on pense “intelligence artificielle”, on pense à un logiciel qui a une intelligence généraliste, de type humaine. Mais nous sommes encore très, très loin de cela. Et si nous arrivons un jour à créer une intelligence surhumaine artificielle, nous aurons des questions beaucoup plus importantes à nous poser que celles des emplois. Au lieu de cela, les applications d'intelligence artificielle qui sont entrain d'être développées sont des applications qui font une tâche spécifique, mais n'ont pas d'intelligence générale. Elles complètent et augmentent le travail humain, elles ne le remplacent pas.

Un autre exemple est la lutte contre la fraude en ligne. Il est impossible pour des êtres humains de vérifier les millions de transactions qui ont lieu chaque heure sur internet. Mais des logiciels ne peuvent pas non plus détecter la fraude à elles-seules, car les fraudeurs sont toujours plus intelligents, toujours un pas devant les applications de détection — il faut le jugement humain. Le système par lequel la fraude sur internet est combattu est, au lieu d'une approche purement logicielle, ou purement humaine, une combinaison des deux : des logiciels intelligents détectent les transactions suspectes, et ce sont ensuite des humains qui les analysent et trouvent les fraudes. Sans ce système de complémentarité entre logiciel et humain, l'économie en ligne aurait été détruite par la fraude il y a dix ans, et l'explosion de l'économie internet — qui a créé énormément d'emplois dans tous les secteurs — aurait été impossible. C'est juste un exemple qui montre comment la complémentarité entre humains et machines peut créer de l'emploi et de l'activité.

On le voit avec ces deux exemples, la santé et la lutte contre la fraude, parmi tant d'autres, comment l'intelligence artificielle peut aider l'emploi, à la fois l'emploi moins qualifié et plus qualifié. Il ne faut pas avoir peur de l'intelligence artificielle, au contraire.

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