Pourquoi l'euro ne survivra que si l'Europe fait exploser le schéma mental dépassé qui l'a fait naître <!-- --> | Atlantico.fr
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Une tirelire aux couleurs de la Grèce cassée.
Une tirelire aux couleurs de la Grèce cassée.
©Reuters

Made in the 90's

Originellement destiné à neutraliser la Bundesbank, déterminante pour les devises nationales, l'euro a été le fer de lance principal du développement de l'Union. Dans un monde où les enjeux ont radicalement changé, le modèle européen doit trouver un autre souffle à travers l'adhésion directe des peuples.

David Engels

David Engels

David Engels est historien et professeur à l'Université Libre de Bruxelles. Il est notamment l'auteur du livre : Le déclin. La crise de l'Union européenne et la chute de la République romaine. Quelques analogies, Paris, éditions du Toucan, 2013.

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Christophe Bouillaud

Christophe Bouillaud

Christophe Bouillaud est professeur de sciences politiques à l’Institut d’études politiques de Grenoble depuis 1999. Il est spécialiste à la fois de la vie politique italienne, et de la vie politique européenne, en particulier sous l’angle des partis.

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Atlantico : Dans quelle logique la création de la monnaie unique s'inscrivait-elle ? A quels besoins, de la France et de l'Allemagne notamment, répondait-elle ?

Christophe Bouillaud :En dehors de l’aspiration à faciliter les échanges économiques au sein de la future zone couverte par la monnaie unique et à éviter le retour de dévaluations qui perturberaient le commerce au sein de l’Union européenne, il y avait la volonté française de profiter de l’occasion de la réunification allemande pour partager avec la République fédérale d’Allemagne un de ses atouts majeurs : la Bundesbank. De fait, les dirigeants français avaient appris dans les années 1970-80 que c’était la banque centrale allemande qui déterminait le taux d’intérêt en vigueur en Europe : si la France ne voulait pas perturber le rapport de change entre Franc et Mark, la Banque de France devait suivre le taux allemand. Cette situation était perçue comme une perte d’indépendance de la France : du coup, si l’on créait une monnaie unique, la France ou plus exactement son représentant bancaire aurait voix au chapitre pour déterminer ce taux d’intérêt. Evidemment, les autorités allemandes n’étaient pas très enthousiastes à cette idée, du coup, elles ont négocié a) que la future Banque centrale européenne soit une "Bundesbank en grand", avec une forte indépendance face aux pouvoirs politiques et un objectif primordial de lutte contre l’inflation ; b) que les budgets des Etats ainsi liés par la monnaie unique resteraient complètement séparés et qu’en plus, personne n’en profiterait pour se livrer à des fantaisies fiscales en profitant des protections données par la monnaie unique contre le jugement des marchés financiers, d’où le "Pacte de stabilité et de croissance" adopté en 1997. Bref, l’Euro était un compromis politique franco-allemand qu’ont rejoint les autres pays  européens, essentiellement pour des raisons de fierté nationale. Au départ, le projet devait en effet se limiter à la France, l’Allemagne et aux trois pays du Benelux, rapidement l’Italie, l’Espagne, le Portugal, l’Irlande, et la Grèce ont voulu participer pour ne pas apparaître comme des "Européens de série B" et aussi pour discipliner la dynamique de leurs dépenses publiques. Les élites des pays méditerranéens voyaient en effet dans l’adoption de l’Euro un gage de modernité et de sérieux, et déjà à l’époque, une partie des élites allemandes raillait cette volonté irréaliste des "pays du Club Med" (sic) de rejoindre le club des pays sérieux et compétitifs jouissant d’une monnaie forte. Enfin, cette monnaie unique était censée symboliser la puissance retrouvée de l’Europe, qui serait capable d’affronter le grand jeu de la mondialisation qui s’ouvrait alors. 

David Engels : La création de l’euro suivait deux logiques différentes. D’un côté, les forces pro-européennes, face aux résistances des États-nations, ont simplement poursuivi leur démarche traditionnelle de faire avancer l’unification européenne de manière indirecte, c’est-à-dire en lançant des initiatives et dynamiques économiques ou juridiques peu spectaculaires à prime abord, mais dont les conséquences logiques devaient mener obligatoirement à une unification politique plus grande. D’un autre côté, la chute du mur et la réunification allemande avaient éveillé, surtout du côté français, d´intenses craintes concernant une hégémonie économique, puis politique allemande. Dans cette logique, la dissolution de la Deutsche Mark dans l’euro devait constituer un point de non-retour et arrimer définitivement l’économie allemande à celle de ses voisins occidentaux.

Ces deux approches ont très clairement échoué, comme le démontre la crise grecque : jamais l’unification européenne n’a été aussi contestée qu’aujourd’hui, vu que le moyen (l’économie libérale) semble de plus en plus avoir remplacé le but (l’unité de l’espace culturel européen) ; et à aucun moment depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, l’Allemagne n’a été si puissante, non seulement économiquement, mais aussi politiquement. C’est pourquoi la gestion de la faillite grecque renferme en même temps les clefs du futur européen : si la pression économique ("plaire aux marchés") et institutionnelle ("le respect des traités") devaient l’emporter, il est à craindre que l’Union européenne se transforme définitivement en simple caisse de résonance des intérêts de l’ultralibéralisme mondialisé ; en revanche, si la peur de la pression populaire grecque, espagnole, portugaise et italienne force les institutions à revoir leur copie, cela pourrait permettre – espérons-le – un revirement prometteur.

Dans quelle mesure peut-on dire que l'Europe investit toujours ses ambitions politiques à travers l'euro ? Qu'est-ce qui l'illustre ? 

Christophe Bouillaud : Jusqu’il y a quelques jours encore, Angela Merkel ne cessait de rappeler ce mantra : "Si l’Euro échoue, l’Europe échoue". L’Euro voulait concurrencer le dollar comme monnaie mondiale de réserve et de transaction, il devait marquer le retour en force du continent européen dans la triade des pays développés (USA, Japon, Europe). Tout le déroulement de la crise en Europe depuis 2009 montre que l’Euro a été considéré  par les dirigeants européens comme une donnée intangible de la construction européenne. Tout a été fait jusqu’ici pour le sauver, y compris d’ailleurs accepter des niveaux de chômage très élevés dans certains pays européens. On a choisi collectivement la "dévaluation interne" pour rétablir les compétitivités des pays méditerranées, alors qu’on savait pertinemment que cela signifiait au moins à court terme une explosion des difficultés sociales pour des dizaines de millions de gens. Certains économistes disent que l’Euro joue le même rôle que l’étalon-or avant 1914. C’est un mécanisme qui ne peut fonctionner que si le travail (en pratique les salariés) acceptent n’importe quelle baisse de revenu capable de ramener la compétitivité. Dans le cas grec, on a vu le résultat : la compétitivité a été rétablie, mais le pays est entré dans une dépression. Par ailleurs, est-ce que les historiens ne diront pas après coup que les dirigeants européens ont mis toute leur énergie à "sauver l’Euro" après 2009, et qu’ils ont du coup négligé faute de temps et d’attention d’autres problèmes ? Comme par exemple la montée d’un risque ultra-islamiste au Moyen-Orient et en Afrique, le réchauffement climatique, la rupture avec la Russie, etc. 

David Engels : Comme je l’ai dit, la concertation et la fusion des intérêts économiques ont longtemps servi de moteur à l’unification européenne. Il s´agissait certainement du chemin de la moindre résistance ; néanmoins, il s´agissait aussi du chemin de la lâcheté. Au lieu de mettre sur la table la question de la création ou non des États-Unis de l’Europe, l’on a préféré poser un certain nombre de faits accomplis devant mener, très indirectement, au même résultat. La création de l’euro devait être le couronnement de cette tactique. En temps "normal", ce calcul aurait très bien pu réussir, car les crises systémiques passagères auxquelles l’on s’attendait auraient simplement servi, comme d’habitude, à constituer d’habiles prétextes afin de compléter l’unité monétaire par un contrôle budgétaire commun. Mais personne ne s’attendait à la gravité de la situation que nous vivons aujourd’hui ; gravité due au déclin économique et démographique indéniable de notre continent, à l’abandon de plus en plus marqué de nos valeurs culturelles communes par les instances politiques-mêmes qui prétendent les défendre, et au triomphe d’un système ultra-capitaliste mondial, imposant, comme seul remède à toute question, l’austérité financière, la privatisation et le démantèlement de la solidarité sociale.

La collision de ces divers facteurs a fait tomber l’Union européenne dans un tel discrédit que les peuples européens commencent de plus en plus à s’opposer à cette institution ; non pas par rejet de l’idée européenne, mais afin de la défendre contre les tendances visant à utiliser l’Europe comme premier pas vers la constitution d’un genre État universel ultra-libéral fusionnant toutes les grandes cultures humaines en un grand réservoir de main d’œuvre appauvrie et matérialiste et donc entièrement soumise au bon vouloir des banques et grandes multinationales. La crise grecque a clairement révélé ces tendances au grand jour et fait de cet affrontement une question de principe, car le véritable choix n’est pas (ou n’est plus) entre la sortie grecque de l’euro ou sa soumission aux propositions des "institutions", mais entre l’Europe de l’austérité et des "traités" ou l’Europe des peuples et de la solidarité.

Pourtant, le monde a bien changé depuis les années 1990, avec l'élargissement de l'Europe, une inflation plutôt maîtrisée via la BCE, l'après-guerre n'apparaissant plus comme une référence géopolitique pour les peuples européens... En quoi le modèle européen construit autour d'une monnaie commune est-il aujourd'hui en partie obsolète ? 

Christophe Bouillaud : Sur le fond, le modèle sur lequel a été fondé le Traité de Maastricht correspond à un monde dans lequel il fallait lutter contre l’inflation. Cette dernière était essentiellement due aux revendications du monde du travail, et à l’existence de syndicats pour porter ces revendications. Le banquier central indépendant devait déclencher des hausses de taux d’intérêt pour ralentir l’économie,  pour augmenter ainsi le chômage, et donc faire réfléchir à deux fois les syndicats avant qu’ils ne demandent des hausses de salaires susceptibles de déclencher une spirale inflationniste. Ce modèle avait d’ailleurs été selon beaucoup de gens la clé de la réussite allemande. Aujourd’hui, le monde en général souffre plutôt d’une faible inflation, tout au moins de celle due au poids des travailleurs dans les négociations salariales. En Grande-Bretagne, on observe d’ailleurs que la forte inflation des dernières années n’a déclenché aucune augmentation de salaires, simplement les salaires réels ont baissé – au point que le gouvernement conservateur a fini par augmenter le salaire minimum pour arrêter cette spirale de baisse des salaires réels. Dans le  monde développé d’aujourd’hui, le "banquier central conservateur", qui avait pour rôle de mater les velléités syndicales d’augmentation des salaires,  est devenu redondant. En effet, entre l’affaiblissement des syndicats, la flexibilité du marché du travail et les délocalisations dans les pays à bas salaires, les salariés ordinaires des pays développés n’ont plus beaucoup de pouvoir de négociation. Du coup, aujourd’hui, la politique monétaire cherche désespérément à relancer la croissance, comme on l’a vu aux Etats-Unis et au Japon. D’ailleurs, en dépit de son mandat restrictif, la BCE a elle aussi changé son style d’intervention en quelques années : bien sûr elle ne s’est pas donné un objectif de taux de chômage comme la Fed, mais elle s’est donné un objectif d’inflation aux alentours de 2%, ce qui revient par les temps actuels à essayer de relancer à tout prix la croissance et donc à terme à faire baisser le chômage via une création monétaire massive. Par ailleurs, dans les années 1980, on pouvait encore croire sans être totalement stupide que le fait de créer une monnaie unique mènerait à la convergence des économies nationales incluses dans cette dernière. Aujourd’hui, l’expérience des autres économies continentales (Chine, Russie, Brésil, Inde, etc.) souligne à l’envi l’importance de la métropolisation de la croissance, de sa concentration en certains lieux. Si l’on veut équilibrer les rythmes de croissance dans une économie continentale, il faut donc absolument un Etat fédéral fort qui va à l’encontre de cette tendance, comme le font les autorités chinoises avec leurs grands plans de développement de la Chine intérieure. L’Union européenne avait bien inventé les fonds structurels et la notion de "cohésion économique et sociale" pour parer à ses effets déjà repérés avant 1989 (largement sous l’effet de l’expérience française en la matière d’ailleurs), mais il n’y a jamais eu une politique d’ensemble à la hauteur de l’enjeu réel que cela représentait. Et puis, à l’époque, le monde paraissait au sortir de la Guerre Froide devoir devenir moins dangereux, du coup, l’enjeu de défense et de sécurité, bien qu’il ait été abordé, est resté sous-traité à l’ami américain et à l’OTAN.  Enfin, est-ce nécessaire de le préciser, Internet n’existait pas comme force de transformation économique, sociale, politique et culturelle. Une certaine diplomatie du secret qui reste au cœur des relations entre Etats européens ne cadre plus bien avec notre époque où tous les documents circulent et "fuitent". 

David Engels : Je ne dirais pas du tout que la monnaie commune est obsolète, mais au contraire, qu’il est temps pour les peuples de l’Europe de tirer les leçons de la crise grecque et de faire un pas de plus vers l’unification. Ceci non seulement afin d’éviter qu’un tel problème se reproduise et qu’un État puisse obliger tous les autres à payer pour ses dettes, mais aussi afin de s’approprier pleinement l’outil monétaire pour résister à la fois au dumping social et à l’éradication de nos valeurs culturelles et de notre style de vie par une immigration effrénée. Le véritable choix qui se pose aujourd’hui est celui entre l’Europe du "bricolage", dont les autonomies nationales ne sont maintenues qu’au prix de leur alignement idéologique, ou une Europe institutionnellement encore beaucoup plus unie, mais en même temps légitimée par une vraie démocratie parlementaire directe.

Le retour aux monnaies et gouvernements nationaux n’est pas une véritable option, au moins au long terme ; au contraire, ce serait la pire chose qui puisse arriver à l’Europe, car étant donné la faiblesse démographique, sociale, industrielle et économique déplorable de notre continent, la plupart des nations tomberont vite dans le giron des pouvoirs périphériques comme les États-Unis, la Russie ou la Chine, ou seront simplement submergés par l’immigration et l’islamisation. Ce qu’il faut, c’est donc une véritable politique sociale et financière européenne commune, non dans l’esprit de la destruction de la solidarité sociale et de l’austérité économique, comme le défend l’Allemagne, mais au contraire, dans une perspective visant à assurer le contrôle démocratique sur l’étendue de la solidarité et à créer de l’emploi par de grands projets infrastructurels paneuropéens capables de rivaliser avec les dépenses énormes que les Chinois font dans ce domaine.

A quoi pourrait ressembler une alternative à l'euro en tant que principal fédérateur ?

Christophe Bouillaud : Je vois mal comment il pourrait y avoir un autre fédérateur si l’euro n’arrive pas à se maintenir, et surtout à se trouver une nouvelle légitimité. Il ne peut pas y avoir de dissolution de l’euro qui ne soit pas aussi la dissolution de l’Union européenne actuelle, ou tout au moins qui  ne nécessiterait pas une refondation complète de cette dernière. Par contre, si l’euro subsiste, il existe des chantiers fédérateurs : le plus intéressant à court terme est sans doute celui de la fiscalité des entreprises. Si les Etats européens arrêtaient de se piquer les uns les autres des ressources fiscales, cela serait déjà un grand progrès pour tout le monde. Idem pour l’optimisation fiscale des particuliers. Ce projet serait en plus tout à fait justifiable d’un point de vue européen classique : cela reviendrait simplement à interdire de fausser la concurrence. Une autre idée à plus long terme serait d’assurer l’autonomie énergétique du continent européen, qui, en dehors de ses aspects écologiques, possède des aspects géopolitiques de plus en plus pressants. Enfin, il faudrait admettre que toute avancée dans l’intégration doit mobiliser désormais directement les européens. Un principe fédérateur qui ne serait pas démocratique n’arrangera rien. Pour ce qui existe déjà, les populations devraient avoir le droit de s’exprimer directement sur le droit primaire européen : pourquoi ne pas admettre par exemple des référendums européens abrogatifs sur les lois européennes en vigueur ? Il existe en fait de nombreuses manières d’aller de l’avant, mais les seules vraiment solides sont désormais celles qui associent vraiment les populations. Si, en 1992, un référendum avait eu lieu en Allemagne sur le Traité de Maastricht, peut-être n’en serions-nous pas arrivés à cette crise, largement due au fait que les Allemands ont abandonné leur DM à contrecœur. Dans le fond, un certain réalisme serait peut-être le vrai projet fédérateur à adopter. 

David Engels : L’euro n’a pas besoin d’une alternative, mais d’un contrôle démocratique qui puisse assurer qu’il ne puisse plus jamais se retourner contre les intérêts des peuples qui l’on créé. Car ce qui importe, ce ne sont pas les institutions ou outils, mais l’esprit et les objectifs qui les animent. Au lieu de baser la cohésion de la zone-euro sur l’adhésion quasi-religieuse de tous les gouvernements européens aux doctrines de l’ultra-libéralisme et de la compétitivité sans limites (quitte à saboter tous les gouvernements ne rentrant pas dans ce carcan comme le gouvernement Tsipras), l’euro pourrait devenir, au contraire, le moteur principal empêchant la concurrence déloyale entre Est et Ouest, Sud et Nord, et constituer le moyen d’une véritable unification tarifaire et sociale. Au lieu de défendre, coûte que coûte, une "stabilité" monétaire au court terme, payée par la déconstruction sociale et la désolidarisation des peuples avec leurs élites, l’euro devrait servir de vecteur d’une véritable stabilité stratégique au long terme, basée sur l’autonomie des ressources, le rétablissement de l’équilibre démographique et sur le retour de l’industrie. Et au lieu d’être un outil d’austérité dont ne bénéficient, finalement, que les banques (renflouées à coup de subventions de la part de la main publique) et les grandes entreprises (profitant de la privatisation du secteur public), l’euro pourrait servir d’agent principal à la création de l’emploi et de l’assainissement des infrastructures publiques qui en ont un besoin immense. Le tout est de vouloir et d’oser ; et si le peuple grec a bien montré une chose lors du référendum de dimanche, c’est qu’il est toujours possible de résister, et que le sentiment d’honneur et de confiance en soi peut, même aujourd’hui, l’emporter sur l’intimidation et l’égoïsme.

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