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Pourquoi il est peut-être désormais temps de remettre en question l'identité de la maladie d'Alzheimer
©Pixabay

Bonnes feuilles

Bien plus qu'une réalité médicale, la maladie d'Alzheimer est en réalité une construction sociale pour décrire la vieillesse. Olivier Saint-Jean et Éric Favereau revisitent les quarante dernières années, avec ses errances, ses mensonges, mais aussi ses avancées, et montrent que la vieillesse n'est surtout pas une maladie ; que le déclin cognitif fait partie de la vie. Extrait de "Alzheimer, le grand leurre" du Pr Olivier Saint-Jean et Éric Favereau, publié aux éditions Michalon. 2/2

Olivier Saint-Jean

Olivier Saint-Jean

Le Pr Olivier Saint-Jean dirige le service de gériatrie de l'hôpital européen Georges-Pompidou. Il est membre de la Commission de la Transparence de la Haute Autorité de Santé et enseigne à l'université Paris-Descartes.

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Eric Favereau

Eric Favereau

Éric Favereau est grand reporter santé à "Libération".

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Peut-être est-il temps maintenant de remettre en question l’identité de la maladie d’Alzheimer, non seulement comme construction politique et sociale mais aussi comme objet scientifique.

Aujourd’hui, tout semble à bout de souffle. On a su identifier au fil du temps d’authentiques maladies à évolution démentielle, qu’on apparente à l’Alzheimer alors qu’elles ont une identité bien plus solide, comme par exemple la maladie à corps de Lewy. Mais ce mouvement de démembrement s’est tari. Curieuse maladie dont finalement les contours avec le temps deviennent de plus en plus flous.

Dans l’histoire de la médecine moderne, aucune maladie n’a eu ce destin.

Scientifiquement l’objet Alzheimer reste donc insaisissable, mystère car pour une maladie si emblématique, qui a fait l’objet de tant d’investissements et de recherches, les avancées par rapport à la description initiale sont bien minces. Le dernier grand article synthétique sur la maladie d’Alzheimer publié dans le New England Journal of Medicine conclut qu’on ignore toujours le rôle des lésions anatomiques sur la genèse des altérations neurologiques. Il va jusqu’à conclure que les quelques certitudes avancées seront peut-être contredites dans le futur. La pression médiatique fait que régulièrement, on annonce le test diagnostique sans faille, la nouvelle orientation thérapeutique pour les contredire quelques mois plus tard.

Un dernier scoop? On vient de découvrir qu’il existerait des formes d’Alzheimer sans dépôt de substance amyloïde. Cette hypothèse remet totalement en question d’une part les stratégies diagnostiques dites précoces à l’aide de marqueurs biologiques ou isotopiques, d’autre part 20 ans d’essais cliniques avec des médicaments destinés soit à nettoyer le cerveau de cette substance, soit l’empêcher de s’y déposer. Il est vrai que tous ces essais se sont révélés négatifs.

Extrait de "Alzheimer, le grand leurre" du Pr Olivier Saint-Jean et Éric Favereau, publié aux éditions Michalon. 

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