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Pourquoi Emmanuel Macron va bénéficier d’un meilleur alignement des planètes
©AFP

Edito

Le nouveau quinquennat qui s'amorce suscite beaucoup d'espoirs et a déjà porté ses premiers fruits. Reste désormais à conclure l'essai.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Un nouveau quinquennat chasse l’autre. Pourtant, celui qui s’amorce ne ressemble à aucun de ceux qui l’ont précédé. Le déferlement médiatique planétaire qui a salué l’élection du plus jeune  président que la France ait connu, EmmanuelMacron, traduit bien la surprise provoquée par cet événement et l’espoir qu’elle suscite de voir enfin la France épouser son siècle et donner un coup d’arrêt au déclin qui la mine et suscite une colère croissante dans une partie de plus en plus grande de la population. Il est vrai que François Hollande quitte l’Elysée en laissant derrière lui un bilan  consternant. Le chômage a fait un bond en avant, plaçant la France en tête des grands pays industrialisés dans ce domaine. Le commerce extérieur est dans un état critique, avec un déficit annuel de l’ordre de cinquante milliards, où toute augmentation du pouvoir d’achat profite d’abord aux importations plutôt qu’à la production nationale en raison de la désindustrialisation. Le niveau d’endettement du pays reste préoccupant.

Pourtant, au départ, François Hollande bénéficiait d’une situation favorable : la conjonction d’une baisse historique des prix du pétrole et des taux d’intérêt et d’une  conjoncture internationale en amélioration. Mais, au lieu de profiter de ces atouts, il a tout gâché par un matraquage fiscal qui a conduit au repli sur soi et à la paralysie d’une économie enkystée par le poids d’une bureaucratie de plus  en plus inadaptée à notre époque. Les aménagements entrepris en cours de mandat n’ont pas suffi à dégripper  la machine, de sorte que notre pays n’a cessé de perdre du terrain par rapport aux autres.

L’arrivée d’Emmanuel Macron a totalement  changé  le climat. « Son ennemi  n’est  plus la finance » comme l’avait clamé son prédécesseur au Bourget il y a  cinq ans. Il veut au contraire réhabiliter l’entreprise pour favoriser l’investissement. Au départ, il entend créer un climat d’apaisement en rétablissant le grand absent, la  confiance, qui fait si cruellement défaut. Il a déjà obtenu un  premier  succès : une reprise spectaculaire de la Bourse entre les  deux tours de l’élection présidentielle, qui a gagné  l’ensemble des places européennes, tant il a éloigné la crainte du populisme, si redouté par nos partenaires car il contenait  en germes  une désintégration de l’Europe. Au demeurant cet aspect psychologique essentiel va le conforter alors qu’il  aura aussi sa part dans l’alignement des planètes, puisque les  cours du pétrole sont  aujourd’hui stabilisés avec des perspectives orientées à la baisse plutôt qu’à la hausse en raison des désaccords qui opposent entre eux la  plupart des pays de l’Opep,  face à l’augmentation  de la production américaine. Les taux d’intérêt ont  certes commencé à remonter, mais très lentement,  tandis que l’inflation est  contenue. Et signe du changement fondamental qui est en train de se produire : l’économie  amorce une  embellie : la  Banque de France vient de réviser en hausse le rythme de croissance au deuxième trimestre à 0,5%, ce qui devrait permet  à notre  pays de retrouver un rythme  comparable à celui de ses principaux partenaires, après plusieurs années de décrochage. Enfin, à l’étranger, le nouvel élu à l’Elysée bénéficie d’instinct d’un préjugé favorable, au point que la City de Londres commence à redouter l’attirance que Paris pourrait à nouveau exercer sur les investisseurs.

Il reste maintenant la tâche la plus difficile à entreprendre, à l’intérieur même de l’hexagone : transformer l’essai par une réforme d’urgence en  profondeur du code du travail et de la formation professionnelle,  ce qui va mettre Emmanuel Macron aux prises avec des syndicats hostiles à tout changement. Il entend rompre avec les  vieilles méthodes basées  sur l’affirmation que tout a été tenté pour combattre le chômage, ce qui conduirait au maintien de  l’immobilisme, Il se fait au contraire l’apôtre de  « l’audace créatrice » basée sur la  recherche permanente de l’initiative qui surprend, au cours d’un quinquennat qu’il qualifie lui-même "d’atypique", pour porter  des coups à  la citadelle bureaucratique  qui  paralyse le  pays. Un défi pour lequel il puise son  énergie dans le parcours exceptionnel qu’il vient d’accomplir.

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